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Il n'y a pas de faits. Il n'y a que des interprétations. Expliquez et, si besoin est, discutez cette affirmation d'un philosophe.

Publié le 11/10/2011

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• La citation proposée tend à relativiser la référence trop fréquente et contestable car empirique et non critique, au domaine des «faits«. L'axe de cette relativisation peut être formulé de la façon suivante : les faits ne "parlent pas" d'eux-mêmes....

« • La phrase comporte une certaine ambiguïté, dans la mesure où l'on peut croire que seules existent des interprétations, c 'est-à-dire des versions subjectives, de la réalité, le fait en lui­ même n'ayant aucune consistance en tant que donnée objective réelle .

On peut donc l'interpréter dans un sens sceptique (il n'y a pas de réalité objective des faits indépendamment des versions subjectives que l'on en donne) ou dans un sens critique propre à une épistémologie rigoureuse (l'intelligibilité du réel ne peut émaner d'une simple« lecture» des faits; il convient de l'élabore r à travers un travail d'analyse critique et de reconstruction rigou­ reuse) .

QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION.

• Dans l' histoire de la philosoph ie, le grand débat entre l' empi­ risme et le rationalisme peut fournir un aliment à la réflexion.

Par exemple pour Hume (Traité de la nature humaine ; Essai sur l'en­ tendement humain) le concept n'est qu'une construction artifi­ cielle imposée au réel, et tirée des associations psychiques que l'homme effectue dans son rapport à l'expérience.

Par exemple, l'idée de causalité ne résulte en fait que de cet «association­ nisme» psychique par lequel l'homme a pr is l'habitude de voir se succéder deux phénomènes (le déplacement de deux boules de billard) sans que cette succession porte en elle réellement le signe de sa nécessité.

Le «fait» objectif de la causalité est ici purement et simplement supposé, en raison des données consti­ tutives du psychisme et de la perception humaine.

Il n'y a pas de fait.

il n'y a qu'une interprétation.

Les rationalistes, quant à eux, voient dans l'empirisme une soumission passive à l'expérience vécue .

Le fait visible ne se suffit pas à lui-même, car il n'est le plus souvent qu'un aspect parti el et contingent de la réalité.

Il importe donc de le reconstruire , en réordonnant rationnellement l es données qu'il livre, en effectuant un criblage des fausses apparences qu'il suggère, en dissociant , par l'étude critique et comparative, ce qui en lui est essentiel du point de vue causal, et ce qui est accessoire.

L'apport de l'interprétation n'est nullement arbitraire, puisqu'il tend à «élargir» le fait à l'ensemble dans lequel il s'insère , à le faire varier dans un contexte de faits où il se relativise et se complète tout à la fois.

(Cf.

Blanché, La science moderne et le rationalisme.

Éditions des Presses Universitaires de France, collection Sup.) • Dans la réflexion périodique des savants sur leur propre pra­ tique, on trouvera des indications précieuses concernant le rap-. »

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