« Il me semble que nous soyons parvenus à cette époque prédite par Descartes où les hommes em-ploieraient la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres et de tous les autres corps, en même façon que les métiers d'artisan et se rendraient ainsi, maitres de la nature. Mais, par un renversement étrange, cette domination collective se transforme en asservissement dès que l'on descend à l'échelle de l'individu et en un asservissement assez proche de celui que comporte la vi
Publié le 30/06/2015
Extrait du document
«
'·-·'''"" _____________________________ _
social.
La puissance qui devait être dévolue à l'individu est,
en fait, passée à la collectivité.
La société domine l'homme
et celui-ci est comme maintenu en état de servitude.
Les progrès des sciences et des techniques n'ont, en
somme, amélioré en rien la condition sociale de l'individu.
Loin de le libérer, ils l'auraient rendu aussi esclave de la
collectivité qu'il l'était des « forces naturelles aveugles » aux
premiers âges de l'humanité.
Tout laisse donc croire que la
dépendance de l'homme a simplement passé de la nature
à la société.
Il.
-EXPLICATION ET COMMENTAIRE.
Le texte à commenter soulève un problème d'ordre
social.
Il oblige, dès le départ, à se poser deux questions
importantes : a) La civilisation moderne, « de plus en plus
technocratique et bureaucratique », tend-elle à abolir l'indi
vidu comme tel ct it ne plus considérer l'être humain que
comme « l'élément abstrait d'une communauté », de plus en
plus rigourcuscnwnt organisée? b) A son tour, l'individu
subit-il sans réagir l'asservissement que lui impose la col
lectivité
'!
A) L'action de l'homme sur la nature.
Les hommes ont, en effet progressé dans le sens de
la domination de la nature à la manière dont l'entendait
Descartes.
Ils s'en sont rendus maîtres.
Une telle entreprise n'a été ni aisée ni rapide.
Ce n'est
que progressivement que l'homme est devenu, de plus en
plus conscient des lois qui régissent les phénomènes naturels
ct qu'il a appris à en découvrir de nouveaux.
Alors, il s'est
trouvé plus capable d'agir sur la nature.
Paraphrasant
l'adage de Bacon, on peut dire, qu'ayant découvert les lois
de la nature en s'y conformant, l'homme est devenu capable
de lui commander.
Mais, ce n'est pas l'individu isolé qui a dompté les forces
naturelles.
C'est la collectivité toute puissante dont il n'est
qu'un élément constituant et au sein de laquelle sa puis
sance demeure limitée.
-279.
»
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