Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique: Y a-t-il un sens de l’Histoire ? Ou l’Histoire va-t-elle au hasard ?
Publié le 15/01/2022
Extrait du document
«
Proposition 4 : « Le moyen dont se sert la nature, pour mener à terme le développement de toutes les dispositions humaines
est leur antagonisme dans la société, jusqu'à ce que celui -ci finisse pourtant par devenir la cause d'un ordre conforme à la
loi. »
Le célèbre antagonisme : « l’insociable sociabilité » permet à l’homme de développer ses facultés.
C’est le « penchant
des hommes à entrer en société, qui est pourtant lié à une résistance générale qui menace constamment de rompre cette
société. ».
En fait, en s’associant, l’homme se sent plus « homme » (développement dispositions) mais il est aussi associable car il
veut « tout organiser selon son humeur ».
L’homme prend conscience qu’il ne peut pas se passer des autres mais cela s eulement
pour des raisons égoïstes : temps de travail… L’homme développera donc ses facultés sous le joug de l’ambition, de l’instinct de
domination…
Proposition 5 : « Le plus grand problème pour l'espèce humaine, celui que la nature la force à résoudre, est de parvenir à une
société civile administrant universellement le droit. »
L’insociable sociabilité va être un frein pour la réalisation d’une société civile qui administrerait le droit de façon
universelle.
C’est par la liberté que l’homme peut dével opper ses facultés mais en société, la liberté de l’individu est restreinte par
celle des autres.
Il faut donc construire une société garantissant les droits de chacun : un État.
En fait, les hommes ne peuvent pas
vouloir la pleine liberté car sinon c’est l’état de nature, l’anarchie.
Métaphore de l’arbre : un arbre qui pousse seul poussera dans
tout les sens mais un arbre poussant entouré d’autres arbres poussera d’une manière droite pour aller chercher le soleil.
Proposition 6 : « Ce problème est en même temps le plus difficile et celui qui sera résolu le plus tard. »
L’homme a besoin d’un maître lorsqu’il vit avec les autres pour briser sa « volonté personnelle » pour obéir à une
« volonté universellement reconnue ».
Or tout le monde a besoin d’un maît re car tout le monde abuse de sa liberté s’il n’est pas
contrôlé.
Le maître doit être « juste en lui -même » et être un homme.
=l ne faut donc pas atteindre cette idée mais s’en rapprocher ,
c’est un idéal, un horizon.
Pour la meilleure constitution d’un Éta t, il faut des concepts exacts, une grande expérience et une bonne
volonté.
Proposition 7 : « Le problème de l'établissement d'une société civile parfaite est dépendant de celui de l'établissement de
relations extérieures entre les États régies par des l ois, et ne peut être résolu sans que ce dernier ne le soit. »
À quoi bon échapper aux luttes entre les individus si c’est pour qu’ils se retrouvent broyés dans les guerres entre les États
? L'association des hommes exposée aux propositions 4, 5 et 6 est reprise mais cette fois -ci au niveau international, pour aboutir
à la nécessité pour les nations, d'entrer dans une société (comme le proposait la Société des Nations) et d’élaborer un droit
international.
C’est une nécessité même en temps de paix car « Si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix, prépare la guerre) : les préparatifs
militaires, même simplement défensifs, coûtent cher et pèsent sur les peuples.
Les États seront donc amenés à préférer la
négociation au conflit armé.
La diplomatie et les règles internationales sont ainsi l’ébauche d’une SDN.
Si chaque État reconnaît
un droit international et, par sa contribution, donne à une SDN la force qui permet de faire respecter ce droit, le plus faib le sera
assuré que le règlement des conflits suivra un principe de justice et non de force.
Kant revient sur la problématique fondamentale de l'Idée : comment se réalisera cette SDN, par hasard (concours épicurien des
causes), hypothèse qui ne saurait nourrir notre espérance car elle admet que l’anarchie m aléfique se répète dans l’histoire ; ou
selon un plan régulier de la nature ? L’histoire des États (les guerres) a -t-elle un sens ? Va -t-elle vers la réalisation d’une SDN ?
Tout l’opuscule est la réponse à cette question : nous avons besoin de ce jugement téléologique pour construire notre avenir et
ne pas demeurer dans la stupidité des bergers d’Arcadie, ni tomber dans l'état dramatique de guerre perpétuelle .
Kant nous met en garde sur les apparences trompeuses, révélant par -là son réalisme : « Nous somme s civilisés au point
d’en être accablés.
[…] Mais quant à nous considérer comme déjà moralisés, il s’en faut encore de beaucoup » : si la culture nous
rend libres, elle ne suffit pas à nous rendre moralisés : un savant, que sa subtilité distingue d’un sauv age ignorant et fruste peut.
»
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