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Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique: Y a-t-il un sens de l’Histoire ? Ou l’Histoire va-t-elle au hasard ?

Publié le 15/01/2022

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Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique
Y a-t-il un sens de l’Histoire ? Ou l’Histoire va-t-elle au hasard ?
Pour Kant, le hasard n’est qu’apparent. En effet les actions humaines sont déterminées selon des lois universelles de la Nature comme tout autre événement naturel.
On se souvient en effet que Kant a établi dans la Critique de la Raison Pratique qu’il y a un déterminisme phénoménal, même si la liberté existe comme noumène.
L’Histoire n’est autre chose que l’ensemble phénoménal des actions de l’homme, elle relève donc du déterminisme.
Ce qui semble désordonné et irrationnel dans l’Histoire du point de vue de l’individu se révèle du point de vue de l’espèce comme un développement constant, bien que lent, de ses dispositions originelles.
Kant prend deux exemples pour nous faire saisir cet ordre, qui se dissimule sous une irrationalité de surface. Les morts, les naissances et les mariages paraissent se produire de manière irrégulière, par hasard ou selon la volonté fluctuante des hommes. Or des tableaux statistiques montrent qu’ils se produisent finalement selon des lois naturelles constantes. De même, les pluies, bien qu’irrégulières, finissent toujours par être plus ou moins les mêmes sur un territoire donné.       
En fait, il y a un sens de l’Histoire, que Kant nomme « dessein de la Nature », poursuivi « inconsciemment » par les hommes : « les hommes pris isolément, et même des peuples entiers ne songent guère au fait qu’en poursuivant leurs fins particulières, ils s’orientent sans le savoir au dessein de la Nature, qui leur est lui-même inconnu, et travaillent à favoriser sa réalisation. »
Avec tant d’absurdité et de vice chez chacun, on ne peut supposer aucun dessein personnel raisonnable, mais peut-être un dessein de la Nature.
 
Proposition 1 : « toutes les dispositions Naturelles d’une créature sont destinées à se déployer un jour de façon exhaustive et finale »
 
Qu’est-ce qui est universellement partagé par chacun d’entre nous : NATURE HUMAINE. Tout dans la nature est constitué dans un but. L’histoire est donc en marche vers quelque chose. D’ailleurs, chaque partie ou organe des animaux est utile à quelque chose. La finalité s’observe en biologie. Cela permet à la raison de penser la nature, il n’y a plus de hasard. Cette thèse concerne donc le futur. Nous avons des dispositions depuis l’origine en puissance qui vont se développer.
 
Proposition 2 : « Chez l'homme (en tant qu'il est la seule créature raisonnable sur terre), les dispositions naturelles, dont la destination est l'usage de la raison, devaient se développer seulement dans l'espèce, pas dans l'individu. »
 
               Kant définit la raison comme : « faculté d'étendre les règles et les intentions de l'usage de toutes ses forces bien au-delà de l'instinct naturel et elle ne connaît aucune limite à ses projets. ». Les dispositions naturelles permettant l’usage de la raison se développent seulement dans l’espèce et pas dans l’individu. Cependant, la raison n’est pas instinctive et immédiate, il faut essayer et renouveler des expériences. Ainsi, l’héritage des générations permet « le perfectionnement de la raison ». La finalité de l’humanité, c’est d’utiliser au mieux sa raison pour rendre les autres encore plus performants.

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« Proposition 4 : « Le moyen dont se sert la nature, pour mener à terme le développement de toutes les dispositions humaines est leur antagonisme dans la société, jusqu'à ce que celui -ci finisse pourtant par devenir la cause d'un ordre conforme à la loi. » Le célèbre antagonisme : « l’insociable sociabilité » permet à l’homme de développer ses facultés.

C’est le « penchant des hommes à entrer en société, qui est pourtant lié à une résistance générale qui menace constamment de rompre cette société. ».

En fait, en s’associant, l’homme se sent plus « homme » (développement dispositions) mais il est aussi associable car il veut « tout organiser selon son humeur ».

L’homme prend conscience qu’il ne peut pas se passer des autres mais cela s eulement pour des raisons égoïstes : temps de travail… L’homme développera donc ses facultés sous le joug de l’ambition, de l’instinct de domination… Proposition 5 : « Le plus grand problème pour l'espèce humaine, celui que la nature la force à résoudre, est de parvenir à une société civile administrant universellement le droit. » L’insociable sociabilité va être un frein pour la réalisation d’une société civile qui administrerait le droit de façon universelle.

C’est par la liberté que l’homme peut dével opper ses facultés mais en société, la liberté de l’individu est restreinte par celle des autres.

Il faut donc construire une société garantissant les droits de chacun : un État.

En fait, les hommes ne peuvent pas vouloir la pleine liberté car sinon c’est l’état de nature, l’anarchie.

Métaphore de l’arbre : un arbre qui pousse seul poussera dans tout les sens mais un arbre poussant entouré d’autres arbres poussera d’une manière droite pour aller chercher le soleil. Proposition 6 : « Ce problème est en même temps le plus difficile et celui qui sera résolu le plus tard. » L’homme a besoin d’un maître lorsqu’il vit avec les autres pour briser sa « volonté personnelle » pour obéir à une « volonté universellement reconnue ».

Or tout le monde a besoin d’un maît re car tout le monde abuse de sa liberté s’il n’est pas contrôlé.

Le maître doit être « juste en lui -même » et être un homme.

=l ne faut donc pas atteindre cette idée mais s’en rapprocher , c’est un idéal, un horizon.

Pour la meilleure constitution d’un Éta t, il faut des concepts exacts, une grande expérience et une bonne volonté.

Proposition 7 : « Le problème de l'établissement d'une société civile parfaite est dépendant de celui de l'établissement de relations extérieures entre les États régies par des l ois, et ne peut être résolu sans que ce dernier ne le soit. » À quoi bon échapper aux luttes entre les individus si c’est pour qu’ils se retrouvent broyés dans les guerres entre les États ? L'association des hommes exposée aux propositions 4, 5 et 6 est reprise mais cette fois -ci au niveau international, pour aboutir à la nécessité pour les nations, d'entrer dans une société (comme le proposait la Société des Nations) et d’élaborer un droit international. C’est une nécessité même en temps de paix car « Si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix, prépare la guerre) : les préparatifs militaires, même simplement défensifs, coûtent cher et pèsent sur les peuples.

Les États seront donc amenés à préférer la négociation au conflit armé.

La diplomatie et les règles internationales sont ainsi l’ébauche d’une SDN.

Si chaque État reconnaît un droit international et, par sa contribution, donne à une SDN la force qui permet de faire respecter ce droit, le plus faib le sera assuré que le règlement des conflits suivra un principe de justice et non de force. Kant revient sur la problématique fondamentale de l'Idée : comment se réalisera cette SDN, par hasard (concours épicurien des causes), hypothèse qui ne saurait nourrir notre espérance car elle admet que l’anarchie m aléfique se répète dans l’histoire ; ou selon un plan régulier de la nature ? L’histoire des États (les guerres) a -t-elle un sens ? Va -t-elle vers la réalisation d’une SDN ? Tout l’opuscule est la réponse à cette question : nous avons besoin de ce jugement téléologique pour construire notre avenir et ne pas demeurer dans la stupidité des bergers d’Arcadie, ni tomber dans l'état dramatique de guerre perpétuelle .

Kant nous met en garde sur les apparences trompeuses, révélant par -là son réalisme : « Nous somme s civilisés au point d’en être accablés.

[…] Mais quant à nous considérer comme déjà moralisés, il s’en faut encore de beaucoup » : si la culture nous rend libres, elle ne suffit pas à nous rendre moralisés : un savant, que sa subtilité distingue d’un sauv age ignorant et fruste peut. »

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