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HUME et l'identité personnelle ?

Publié le 03/01/2010

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hume
Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir... 
L'Homme a tendance à concevoir le "moi" comme un sujet indivisible, permanent, qui est le même à chaque instant. Dans ce texte, Hume cherche à savoir ce qu'est ce moi auquel on se réfère parfois, par exemple lorsque l'on parle à la première personne. De quoi est-il question dans ce que j'appelle « moi « ? Hume applique une démarche empiriste pour répondre à cette question. Si l'on s'en tient aux données perceptives, le « moi « comme sujet indivisible pose problème. En effet, les perceptions étant toutes particulières et différenciées, comme expliquer le ressenti d'un « moi « permanent, identique à tout moment ? Hume expose ici sa vision d'un sujet que l'on ne peut pas percevoir directement. L'on perçoit toujours quelque chose, mais jamais l'on atteint directement ce fameux « moi « que m'on conçoit pourtant si distinctement. Dans le premier paragraphe, l'auteur réduit le sujet à une collection de perceptions. Dans un second paragraphe, Hume propose, à partir de cette réduction, un moi d'une autre sorte, une identité qu'imagine l'esprit à partir de la succession de toutes les perceptions qui lui parviennent. On commentera ces deux paragraphes dans deux parties distinctes et on critiquera la vision de l'auteur dans une troisième partie. 

hume

« commune, aussi infime soit elle Hume laisse donc de côté ces « métaphysiciens », sans pour autant réfuter laconnaissance qu'ils ont d'eux-mêmes. Après avoir réduit « ce que j'appelle moi » à une série de perceptions particulières, Hume se demande d'où vientcette sensation d'identité qu'ont les Hommes.

Dans la première phrase, Hume insiste sur la variété des perceptions(« collections de perceptions différentes ») et sur la rapidité avec laquelle elles s'enchaînent (« avec une rapiditéinconcevable »).

Ce flux de perceptions, à cause de sa vitesse extrême, est saisi par l'esprit de façon continue, quien tire une conception du moi permanent et indivisible.

Les frontières entre chaque perception s'estompent : l'espritimagine donc un moi continu à la manière dont il reçoit ces perceptions.Hume s'efforce ensuite de montrer la grande variété des perceptions, qui est amplifiée par la faculté que possèdentnos sens de varier nos perceptions : « nos yeux ne peuvent tourner dans nos orbites sans varier nos perceptions ».Cette variabilité des sens, ou des « facultés », ou encore de ce que Hume appelle les « pouvoirs de l'âme »empêche l'identité de soi-même en deux moments différents.

Comment expliquer la continuité ressentie par l'Homme,lorsque les perceptions sont si différenciées ?Hume, dans la dernière partie du texte, compare l'esprit à un « théâtre » dans lequel se succèdent les perceptions.L'esprit est donc une sorte de contenant des perceptions, qui a tendance à les unir pour en faire une seule entité etqui entraîne cette impression d'identité que ressent chaque Homme.

Les perceptions se « mêlent en une infinievariété de conditions et de situations », c'est par ces termes que Hume défend cette unicité des perceptions quecrée l'esprit, telle un théâtre où se joue une unique pièce.

Il y a donc un passage entre les perceptions discontinueset le ressenti d'un « moi » continu par l'imagination de l'esprit. La conception que Hume a de la conscience s'oppose radicalement à la vision cartésienne de cette dernière.

ChezDescartes, en effet, les perceptions sont sources d'illusions, et on ne peut donc en aucun cas se fier à elles (cf.Descartes, Méditations Métaphysiques).

Hume s'oppose à la vision de la conscience en tant que telle, de substancepensante.

Là où Hume montre que le moi est intermittent (il disparaît pendant le sommeil), Descartes fait appel àune « caution ontologique » pour faire subsister le cogito à tout moment où l'on n'y pense pas (il réfute ainsil'argument de Hobbes quand celui-ci objecte que le sujet est ce qu'il est en train de faire).

Hume s'oppose donc à laréalité même de la conscience, en refusant l'idée de substance pensante, et refuse par ailleurs l'idée de continuitéque Descartes démontre dans les Méditations.La vision de Kant sur ce sujet peut servir de raccord entre les deux visions précédentes.

Kant de prétent pasl'existence d'un « moi » comme substance (cf.

Kant, Critique de la raison pure) et approuve Hume sur ce point.

Ilconsidère une conscience d'abord empirique, qui concerne toutes nos perceptions qui sont elles-mêmes les variablesd'une conscience que Kant appelle transcendantale, qui unit les différentes perceptions, pour former une unicité dusujet.

En ce sens, Kant se rapproche de Descartes sur l'idée d'une conscience identique à tout moment.

Il émetdonc une conception de la conscience qui rapproche les visions de Hume et de Descartes. Ainsi, Hume expose une conception de la conscience opposée à celle de Descartes : un moi illusoire, formé d'uneinfinité de perceptions, que l'esprit lie entre elles pour former un tout, et que l'homme imagine former un « moi »identique à chaque instant. Sujet désiré en échange :Suffit-il d'être majeur pour être adulte ?. »

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