HOBBES: «L'ignorance des causes et de l'institution première du droit....
Publié le 27/02/2008
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Contrairement aux sciences exactes qui recueillent un assentiment universel, le droit et la politique suscitent les polémiques dans la mesure où ils concernent le moteur même des actions humaines: l'intérêt.
«
dire conforme à la raison.
L'injuste est ce qui est rebelle à la raison.
La loi de nature émane de la raison et impose àl'homme d'exercer le droit.
Elle conduit l'homme vers son bien le plus précieux, c'est-à-dire la conservation de sa vie,et lui permet d'être libre pour la justice et juste pour sa liberté.2.
Justice civileLa justice ne se réduit pas à cette conformité.
Elle ne vise pas exclusivement la conservation de soi.
Sous sa formepositive, elle vise et atteint l'ordre et le maintien de l'ordre.
La justice civile n'est rien d'autre que l'accomplissementdu contrat.
Ce n'est pas la loi qui fait le juste et l'injuste mais le devoir et le droit du législateur.
La justice civile estune justice naturelle appliquée à la vie politique et sociale.3.
Justice politiqueLa volonté du souverain dispose du juste et de l'injuste.
Ce n'est pas la loi qui fait le juste ou l'injuste mais lepouvoir et le vouloir du souverain.
Le souverain est celui qui dispose d'un pouvoir absolu.
Sa toute puissance seconvertit en sagesse et son ordre en justice.
DEUXIÈME TEMPS : LE THÈME DU TEXTE De quoi l'on parle
La doctrine du juste et de l'injuste est l'objet d'une « éternelle » controverse.
Tantôt réduite au droit coutumier,tantôt déduite de la raison.
Variable aux faits et aux effets, la doctrine du juste et de l'injuste apparaît paropposition à la doctrine des lignes et des figures tout contestable et tout arbitraire.
Cette différence s'explique parle fait que la première met en jeu ce qui paraît tendre à mon avantage ou désavantage alors que la seconde estsans rapport avec le calcul de mes intérêts.
TROISIÈME TEMPS : LA THÈSE DU TEXTE Ce que l'on veut prouver
Juste et injuste sont des appellations qui expriment nos appétits et nos aversions.
Les mêmes états de choses sontappelés justes ou injustes à cause de la diversité des états d'âme.Aussi longtemps que les hommes constituent la mesure du juste et de l'injuste, ils demeurent « en état de guerre »de tous contre tous.
En l'absence d'un pouvoir qui fasse observer la nécessité de se conformer à la raison par l'effroiqu'il inspire, le juste sera toujours le contraire de nos passions « qui nous portent à la partialité, à l'orgueil et à lavengeance ».
QUATRIÈME TEMPS : LE PRÉTEXTE Ce que l'on sous-entend
a) Premier présupposéSi la question du juste et de l'injuste est perpétuellement disputée, c'est parce qu'il s'agit que de pures appellations.Il n'y a pas de juste ou d'injuste en soi.
On appelle juste la conformité des mœurs à la raison et l'injuste, la non-conformité de la manière à vivre à la raison.b) Second présupposéL'hypothèse de l'insensé (celui qui reste sourd devant l'appel ou l'exigence de la raison) consiste à dire que la justiceest compatible avec la raison qui dicte à chaque homme de préserver ses intérêts et garantis son propre bien.c) Troisième présupposéIl n'y a ni juste, ni injuste tant qu'aucune convention n'est intervenue, aucun droit transmis et aucun ordre établi.Pour qu'il y ait du juste et de l'injuste, il faut qu'il existe un pouvoir coercitif pour contraindre les hommes à « tenirleur promesse » et honorer leur contrat.
« Or, il n'existe pas un tel pouvoir avant l'édification d'une république».« Car les conventions sans le glaive, ne sont que des paroles ».
CINQUIÈME TEMPS : L'ARRIÈRE-TEXTE La difficulté que l'on soulève
Peut-on accéder à l'idée de justice sans la médiation de la contrainte et de la sanction?Que faut-il présumer pour dénoncer le perpétuel désaccord des hommes sur la nature de cette norme idéale que l'onnomme «justice » ? Peut-on espérer à l'endroit de la doctrine du juste et de l'injuste, l'accord des esprits au mêmetitre que celui dont on dispose par rapport à la doctrine des lignes et des figures ?.
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