HISTOIRE DU PROBLÈME CRITIQUE DE L'ANTIQUITÉ A DESCARTES
Publié le 12/06/2012
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Dans l'antiquité grecque, le problème critique parait être avant tout celui de la capacité de la raison à connaître le vrai avec certitude. Il se trouve posé à la fois par le spectacle de la multiplicité et de la contradiction des opinions philosophiques, — par l'exploitation des cas d'erreurs ou d'illusions des sens, et par la critique de la connaissance abstraite (nominalisme). Ces thèmes critiques sont eux-mêmes dépendants des deux points de vue antithétiques sur la nature de l'être que définissent les noms d'Héraclite et de PARMÉNIDE.
«
21 Les modernes datent volontiers de DESCARTES le premier
avènement
du point de vue critique en philosophie.
Pour la
première
fois dans l'histoire, pensent-ils, la raison, chez DEs
CARTES, se prenait elle-même pour objet d'étude et s'interro
geait
sur sa propre valeur 1
• Mais il n'y a rien de moins conforme
aux faits.
Jl est naturel à la raison de se poser la question de sa
valeur et de sa portée et dès l'antiquité ce problème a été for
mulé, traité, sinon résolu, avec une parfaite netteté.
Sile problème
critique a
pris; dans l'âge moderne, des formes nouvelles, rien ne
prouve
a priori que ce soit là un progrès authentique, ni que la
solution générale
de ce problème relève de principes différents
de ceux que l'antiquité et le moyen âge ont mis en œuvre.
ART.
I.
L'antiquité.
22 Dans l'antiquité grecque, le problème critique parait être
avant tout celui de la capacité de la raison à connaître le vrai
avec certitude.
Il se trouve posé à la fois par lè spectacle de la
multiplicité et de la contradiction des opinions philosophiques,
-par l'explojtation des cas d'erreurs ou d'illusions des sens,
et par la critique de la connaissance abstraite (nominalisme).
Ces thèmes critiques sont eux-mêmes dépendants des deux
points de vue antithétiques sur la
nature de l'être que défi
nissent les noms d'HÉitACLITE et de PARMÉNIDE 2
• ·
§ 1.
LE PROBLÈME DE L'tTRE ET DU RÉEL.
Il y a un problème de l'être, qui se trouve posé, du point de
(1) C'est DESCARTES lui-même quia d'ailleurs énoncé cette opinion (ci.
en
particulier la Lettre au traducteur des Principes de la Philosophie), avec une
assurance que ne justifient aucunement les considérations historiques,
inexactes, sommaires et injustes, qu'il expose en même temps.
--· 1.
BRUNS CHVTCG (Le Pro grés d~ la conscience dans la Philosophie occidentale, t.
I, p.
142) estime que l'histoire confirme le point de vue cartésien : • Avec ·DEs CARTE~ [ ...
] la raison de l'homme, depuis vingt siècles méconnue, aussi bien
dans la.
pureté spirituelle de ses principes que dans sa capacité à se rendre maîtresse de l'univers, est enfin mise au jour.
Nulle part l'événement décisif n'a été proclamé avec une conscience de soi, aussi lumineuse et aussi insolente,
que dans les premières pages du Traité du Monde, consacrées à mettre en
parallèle et en opposition le • Monde des Phüosophe$ • que Descartes aban donne à la • logomachi-.
• de la puissance et de l'acte, et le monde fondé sur le mouvement véritable ...
•
(2) Cf.
J.
BuRNET, L'aurore de la Philosophie xrecquc, trad.
Reymond,
Paris, 1919, p.
1~5-228..
»
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