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HÉTÉROGÉNÉITÉ DE LA MORALE ET DE LA POLITIQUE

Publié le 21/02/2012

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morale

 

Si l'on veut fonder l'ordre politique sur l'ordre moral, on ne manqeera pas d'être sensible aux insuffisances du premier. Mais les conséquences sont prévisibles : selon les circonstances, on aboutira soit à la justification de la révolte contre la loi, soit à la défense d'un ordre« moral« plus ou moins artificiel. Dans les deux cas, le danger est de déconsidérer le pouvoir politique dans l'esprit du citoyen. Afin d'éviter ces inconvénients, la sagesse ou la prudence ne seraient-elles pas, comme le veut ALAIN, de maintenir la séparation entre morale et politique et d'éviter leur interférence? C'est dans cette perspective qu'il convient d'interpréter le texte que voici.

morale

« (...) On me veut prendre dans le dilemme abstrait.

Ou Men refusez toute violence, et laissez-nous mourir; ou bien resignez-vous, et accepter les mouvements de force comme condition de la vie.

On vent me prendre, mais je m'echappe.

Je pretends limiter et calculer au mieux les mouvements de force, resister it l'emportement, me garder de convulsions et de fureurs. Ruser enfin avec le corps social comme je ruse avec mon propre corps. ALAIN, Propos (8 septembre 1928),Editions Gallimard, Paris, 1928. 1.

Pythie : prophetesse qui rendait des oracles it Delphes. SUJETS DE REFLEXION 1 / Pourquoi ALAIN se refere-t-il a la notion de nature quand it evoque les phenomenes politiques et sociaux? 2/ Que signifie la reduction du « corps social » au « grand moi »? 3 / Expliquer : « ruser enfin avec le corps social comme je ruse avec mon propre corps ». 4/ Essayer de degager la philosophie politique de l'auteur en precisant notam- ment les rapports de la morale et de la politique. La distinction radicale de l'ordre moral et de l'ordre politique est reprise par le philosophe contemporain JULIEN FREUND qui se refere a la pensee d'AntsgroTE.

D'un cote, ce serait le domaine des responsabilites strictement indivi- duelle et de la discipline interieure; de l'autre, celui de la contrainte et des responsabilites socieles.

Cependant notre epoque admet difficilement cette coupure.

Chacun comprend quo la morale doit depasser la sphere personnelle et s'etendre au domaine des institutions et de la vie politique.

Sans oublier la specifi- cite du politique on pent admettre que l'activite politique ne dolt pas etre indifferente an monde des valeurs morales. 110.

LA MORALE EST UNE AFFAIRE DE DISCIPLINE, LA POLITIQUE DE CONTRAINTE Il va de soi ne saurait etre question ici de soustraire la politique au jugement moral ni d'isoler ces deux activites l'une de l'autre, mais de reconnoitre seulement qu'elles ne sont pas identiques.

En effet, morale et politique n'ont pas du tout le memo but.

La premiere repond a une exi- ( •..

) On me veut prendre dans le dilemme abstrait.

Ou bien refuses toute violence, et laissez-nous mourir; ou bien résignez-vous, et acceptes les mouvements de force comme condition de la vie.

On veut me prendre, mais je m'échappe.

Je prétends limiter et calculer au mieux les mouvements de force, résister à l'emportement, me garder de convulsions et de fureurs.

Ruser enfin avec le corps social comme je ruse avec mon propre corps.

ALAIN, Propos (8 septembre 1928), Editions Gallimard, Paris, 1928.

1.

Pythie : prophétesse qui rendait des oracles à Delphes.

SUJETS DE R~FLEXION 1/ Pourquoi ALAIN se refère·t-il à la notion de nature quand il évoque les phénom~nes politiques et sociaux? 2/ Que signifie la réduction du « corps social» au « grand moi »? S / Expliquer : « ruser enfin avec le corps social comme je ruse avec mon propre corps ».

4.

f Essayer de dégager la philosophie politique de l'auteur en précisant notam· ment les rapports de la morale et de la politique.

La distinction radicale de l'ordre moral et de l'ordre politique est reprise par le phllosophe contemporain JULIEN FREUND qui se réfère à la pensée d'ARISTOTE.

D'un c&té, ce serait le domaine des responsabilités strictement indivi­ duelle et de la discipline intérieure; de l'autre, celui de la contrainte et dee responsabilités socil!les.

Cependant notre époque admet difficilement cette coupure.

Chacun comprend que la morale doit dépasser la sphère personnelle et s'étendre au domaine des institutions et de la vie politique.

Sans oublier la spécifi· cité du politique on peut admettre que l'activité politique ne doit pas être indifférente au monde des valeurs morales.

110.

LA MORALE EST UNE AFFAIRE DE DISCIPLINE, LA POLITIQUE DE CONTRAINTE n va de soi qu'il ne saurait être question ici de soustraire la politique au jugement moral ni d'isoler ces deux activités l'une de l'autre, mais de reconnattre seulement qu'elles ne sont pas identiques.

En e:ffet, morale et politique n'ont pas du tout le même but.

La première répond à une exi·. »

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