Henri Bergson, L’Energie spirituelle
Publié le 26/04/2012
Extrait du document
«
« serait(...) du présent définitif » et non « est »: il explique ce phénomène par
un processus de décomposition: comme il est toujours possible de décomposer
en parties ce qui est dit en phrases, mots, syllabes, sons, etc..., et jusqu'à la plus
petite entité (qui n'est en réalité jamais atteignable) un « présent définitif »
n'est pas concevable, car c'est un temps très court, voire infiniment court, du
moins inaccessible à l'échelle humaine, semble-t-il mais surtout que le présent
appartient et se soustrait toujours du passé.
C'est ainsi que Bergson démontre
qu'une distinction entre le passé et le présent est impossible à tracer...
Il étend
sa réflexion à la mémoire, qu'il associe au passé, et à la conscience, qu'il associe
donc au présent.
Il avance donc ici que conscience et mémoire sont
indissociables.
En poursuivant sa réflexion à partir de l'exemple de la parole,
Bergson l'étend à la phrase, et non plus au mot « causerie » comme il l'a fait
dans une première partie.
Lorsqu'il écrit que le mot « commencement, milieu
et fin » est présent à l'esprit, si on suit la logique de son raisonnement qui
consistait à associer le présent à la conscience, il veut dire qu'il est représenté
dans sa conscience.
Il ajoute que tous les mots qui précèdent, c'est-à-dire
l'ensemble de la phrase prononcée, y sont également représentés.
Le problème
de la distinction entre passé et présent apparaît alors clairement: comment des
mots qui précèdent peuvent-ils être présents à l'esprit? Comment le passé
peut-il être présent? Cela peut sembler paradoxal, mais c'est, selon Bergson,
obligatoire pour qu'il soit possible de faire un discours cohérent.
C'est à cela
que sert la mémoire.
Il dit alors que, plus la phrase est grande, plus le présent
est étalé dans le passé.
Pour finir, Bergson applique ce raisonnement à la vie en
général, qui serait un discours indéfiniment long, commencé à l'éveil de la
conscience, et même une phrase unique dont le point serait la mort, puisque le
point marque la fin de la phrase de la « vie intérieure »: on peut considérer cela
car le passé reste toujours à notre mémoire.
Par cette réflexion de Bergson, on voit que la mémoire joue un grand rôle dans
notre vie.
En effet, elle nous permet de parler de manière cohérente, en tout
cas en ce qui concerne la mémoire que je qualifie « directe ».
Cette mémoire
« directe » est nécessaire à notre vie, puisqu'elle nous permet de communiquer
avec les autres; c'est également cette même mémoire directe que nous
perdons le moins vite, puisque c'est celle dont nous nous servons le plus
souvent, sans même nous en rendre compte.
Ainsi, on ne prend pas garde au
passant que l'on croise dans la rue, mais il rentre tout de même dans notre
mémoire pour un temps très court.
Il en va de même pour le discours
« improvisé »: comme le dit Bergson, on garde présent à l'esprit le mot que l'on
prononce ainsi que les mots qui l'ont précédé, et le début de la phrase.
L'ensemble est contenu dans la mémoire directe que nous venons d'évoquer,
et, comme le passant, lorsque la phrase sera terminée, on l'oubliera pour.
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