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Henri Bergson et le pendule

Publié le 14/09/2014

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bergson

Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée :

 

Quand je suis des yeux, sur le cadran d'une horloge, le mouve­ment de l'aiguille qui correspond aux oscillations du pendule, je ne mesure pas de la durée, comme on paraît le croire; je me borne à compter des simultanéités, ce qui est bien différent. En dehors de moi, dans l'espace, il n'y a jamais qu'une position unique de l'aiguille et du pendule, car des positions passées, il ne reste rien. Au-dedans de moi, un processus d'organisation ou de pénétration mutuelle des faits de conscience se poursuit, qui constitue la durée vraie. C'est parce que je dure de cette ma­nière que je me représente ce que j'appelle les oscillations passées du pendule, en même temps que je perçois l'oscillation actuelle. Or, supprimons pour un instant le moi qui pense ces oscillations du pendule, une seule position même de ce pendule, point de durée par conséquent. Supprimons, d'autre part, le pendule et ses oscillations; il n'y aura plus que la durée hétéro­gène du moi, sans moments extérieurs les uns aux autres, sans rapport avec le nombre. Ainsi, dans notre moi, il y a succession sans extériorité réciproque; en dehors du moi, extériorité réciproque sans succession.

BERGSON

L'explication de Bergson s'opère en deux parties et consiste à préci­ser ce qui se passe dans l'espace, en dehors de moi, puis ce qui se passe dans ma conscience. Dans l'espace, il n'y a à chaque instant qu'une position de l'aiguille, celle que je constate. Il est impossible de constater les positions passées de cette aiguille, elles ne sont plus. Or 

bergson

« La première partie du texte énonce l'opinion commune sur la me­ sure du temps et annonce sa critique.

Que fait-on lorsque l'on compte les minutes sur le cadran de l'horloge ? On croit mesurer une durée, alors "qu'on se borne à compter des simultanéités".

La durée d'un être ou d'un événement peut être définie comme la portion de temps qu'il occupe, et l'on mesure cette portion en additionnant le nombre d'unités (minutes, heures, années, ...

) qui séparent son début de sa fin.

C'est cette opération qui, si elle est mieux analysée, va se révéler trompeuse.

Que se passe-t-il en réalité? A chaque moment où je cons­ tate la position de l'aiguille, j'enregistre une simultanéité, c'est-à-dire l'instant où en même temps je suis et l'aiguille est en telle position.

Ensuite je compte combien j'ai additionné d'instants.

Un tel compte est "bien différent" de la mesure d'une durée.

L'explication de Bergson s'opère en deux parties et consiste à préci­ ser ce qui se passe dans l'espace, en dehors de moi, puis ce qui se passe dans ma conscience.

Dans l'espace, il n'y a à chaque instant qu'une position de l'aiguille, celle que je constate.

Il est impossible de constater les positions passées de cette aiguille, elles ne sont plus.

Or mesurer une durée suppose bien que l'on garde d'un être tout le passé qui sépare son début de son état présent.

L'espace n'offrant que de l'actuel ne permet pas de mesurer une durée.

Que se passe-t-il dans ma conscience ? Un mouvement continu se poursuit par lequel les faits de conscience se pénètrent mutuellement au fur et à mesure qu'ils sont vécus.

C'est cette continuité où le passé se conserve et se prolonge dans le présent qui constitue "la vraie durée".

Seule la cons­ cience mesure une durée parce que seule elle conserve la représenta­ tion des positions passées de l'aiguille tout en constatant sa position actuelle, et cela parce qu'elle est durée.

L'auteur tire alors les conséquences de son analyse en supposant deux hypothèses.

Si l'on supprime pour un instant le moi et la cons­ cience, alors il n'y a qu'une position, c'est-à-dire une situation stable, de l'aiguille ; donc il n'y a pas durée.

Si l'on supprime l'horloge et les positions de l'aiguille - on peut d'ailleurs étendre la supposition à tou­ tes les choses qui occupent l'espace -, il n'y a que de la durée.

Cette durée, Bergson en précise les propriétés grâce à plusieurs expressions.

Elle est "hétérogène", cela signifie que les moments qui la constituent ne sont pas identiques les uns aux autres.

Ainsi les moments vides semblent longs ; les moments riches en action passent vite.

Ce carac­ tère s'oppose à l'homogénéité du temps que l'on mesure car ses unités sont identiques: une minute d'horloge égale une autre minute! Berg- 33. »

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