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Hegel: Tout ce qui nous entoure peut être considéré comme un exemple du dialectique

Publié le 22/03/2015

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Tout ce qui nous entoure peut être considéré comme un exemple du dialectique. Nous savons que tout ce qui est fini, au lieu d'être quelque chose de ferme et d'ultime, est bien plutôt variable et passager, et ce n'est là rien d'autre que la dialectique du fini, par laquelle ce dernier, en tant qu'il est en soi l'Autre de lui-même, est poussé aussi au-delà de ce qu'il est immédiatement, et se renverse en son opposé. S'il a été dit antérieurement (§ 80) que l'entendement pouvait être considéré comme ce qui est contenu dans la représentation de la bonté de Dieu, il y a maintenant à remarquer de la dialectique prise dans le même sens (objectif), que son principe correspond à la représentation de la puissance de Dieu. Nous disons que toutes les choses (c'est-à-dire tout être fini en tant que tel) passent en jugement et nous avons en cela l'intuition de la dialectique comme de la puissance universelle irrésistible devant laquelle rien, quelque sûr et ferme qu'il puisse paraître, n'a le pouvoir de subsister. Avec cette détermination n'est encore pas épuisée, assurément, la profondeur de l'essence divine, le concept de Dieu, mais elle forme bien un moment essentiel dans toute conscience religieuse. — Ensuite, la dialectique se fait aussi valoir dans toutes les sphères et formations particulières du monde naturel et du monde spirituel. Ainsi, par exemple, dans le mouvement des corps célestes. Une planète se trouve maintenant en ce lieu-ci, mais elle a en soi pour être, d'être aussi dans un autre lieu, et en se mouvant elle amène à l'existence cet être-autre qui est le sien. [...]

 

Pour ce qui concerne la présence de la dialectique dans le monde de l'esprit et plus précisément dans le domaine de ce qui relève du droit et de l'éthique, il n'est besoin ici que de rappeler comment, en vertu d'une expérience universelle, le degré extrême d'un état ou d'un agir se renverse habituellement en son opposé, cette dialectique se trouvant alors aussi fréquemment reconnue dans des adages. Ainsi, l'on dit par exemple : « Summum jus, summa injuria «, par quoi l'on exprime que la justice abstraite, poussée à son degré extrême, se renverse en injustice.

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« Textes commentés 39 Hegel détermine d'abord en son sens et en sa portée l'aspect ou le moment dialectique présent dans tout ce qui est.

Puis il l'exem­ plifie en sa réalisation variée, du domaine de la nature à celui de l'esprit.

Traditionnellement, la dialectique -dans la sophistique grecque, l'ironie socratique, l'ascension platonicienne vers le bien, etc.

- a été considérée comme une démarche subjective de la pensée ; le dialecticien s'employait à dénoncer ou nier la faiblesse ou la fausseté, la négativité des opinions, des croyances ou des thèses.

Hegel, lui, fait de la dialectique un mouvement d'auto­ négation de l'objet ou de l'être même, en tant qu'il est négatif, fini, défini, déterminé.

Tout être, comme tel, s'affirme ou se fixe en son identité à soi : c'est là ce que Hegel appelle son moment d'enten­ dement (le Verstand, l'entendement, est ce qui confère un Stand, un état).

Mais l'être du fini est l'être d'un non-être, contradiction qui le fait disparaître ; seul est le tout, comme tel infini.

La spécu­ lation hégélienne, qui veut être une rationalisation de la représen­ tation religieuse, fait alors anticiper le concept de l'entendement par la représentation de la bonté de Dieu (faire être le créé) et celui du dialectique par celle de la puissance divine (rappeler la créature à son néant).

Mais, de même que Dieu, en sa vérité totale, fait se réunir sa bonté et sa puissance dans sa sagesse, de même la pensée vraie intègre son moment d'entendement et son moment dialectique dans son moment total, le moment spéculatif.

Le vrai « oui » dépasse le « non » au « non ».

Les exemples du dialectique montrent que celui-ci s'intensifie quand on passe de l'existence, extérieure à soi, de la nature à l'existence, intérieure à soi, de l'esprit (dans le droit, la vie éthique, vie de l'ethos, des mœurs d'une communauté socio-politique ...

).

L'auto-négation, elle-même d'abord purement extérieure (le mou­ vement spatial), s'aiguise en s'intériorisant dans une contradiction, qui, de plus en plus insoutenable, exige alors d'autant plus le dé­ passement du dialectique lui-même (dialectique de la dialec­ ticité !).. »

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