HEGEL: Signe et symbole
Publié le 26/04/2005
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conséquences, qui le distinguent encore davantage du symbole ordinaire.
Ce dernier en effet ne présente —lorsqu'on le comprend, lorsqu'on connaît le code auquel il correspond — qu'une seule signification : un drapeau àbandes verticales bleu-blan-rouge symbolise la France, et aucun autre pays.
Le symbole ordinaire est ainsiunivoque, alors que le symbole artistique est par définition équivoque ou plurivoque, dans la mesure où l'image qu'ilutilise peut aussi n'apparaître que pour ce qu'elle désigne matériellement.
En sorte que le premier problème quepose, par exemple, l'image d'un lion est de savoir si elle doit être interprétée symboliquement : doit-on y percevoirun lion ? ou le symbole de la force ? ou même — autre symbolisation possible,jouant cette fois sur l'expression qui ledésigne comme « roi des animaux » — le symbole du pouvoir ou de la royauté ?
[III.
Diversité du symbole dans l'art]
Le symbole artistique, pour Hegel, n'intervient pleinement et légitimement que durant la période initiale de l'histoirede l'art, celle au cours de laquelle le rapport entre l'aspect sensible et le contenu intellectuel se cherche et n'atteintpas son équilibre.On peut toutefois se demander si, au-delà de cette période de l'art symbolique, l'histoire de l'art ne présente pasd'autres usages du symbole, qui risquent de se distinguer de la définition hégélienne.C'est ainsi que, par exemple, les tableaux de fleurs du xvii siècle (et encore une bonne partie de ceux du xviii siècle)présentent des bouquets dont les fleurs, mais aussi les insectes qui les animent, ou les rubans qui les décorent, ontà l'époque une signification symbolique.
Or on constate que cette signification est, pour ce qui la concerne,totalement arbitraire : aucune analogie n'existe entre telle fleur et le sentiment qu'elle représente.
Il existe ainsi unvéritable « langage » des fleurs, dont le code doit être rigoureusement appris (exactement comme on doit apprendrele code des drapeaux) si l'on veut accéder à la signification voilée de ce genre de peinture.La situation est dans ce cas tout autre : l'art symbolique hégélien est autre chose qu'un strict langage, puisqu'il estanalogique alors que le langage ne l'est pas, et puisqu'il s'élabore avec des formes et non avec des concepts.
Aucontraire, la symbolisation à l'oeuvre dans les bouquets fait de la toile l'équivalent d'un discours (généralementmoralisateur), mais se transforme pour un spectateur contemporain en une véritable langue étrangère.
De plus,l'équivocité de la fleur est moins riche que celle du symbole artistique hégélien : elle n'a que deux lectures possibles(fleur ou qualité morale), alors que nous avons vu que le lion en présente davantage.
[Conclusion]
Dans tous les cas cependant, l'oeuvre authentique peut être appréciée pour ses seules formes, indépendamment desa signification initiale.
C'est par là que toute oeuvre se distingue malgré tout du langage : même si nous n'ensaisissons plus l'intention intellectuelle d'origine, elle continue à satisfaire notre sensibilité (alors qu'une langue quenous ne comprenons pas ne produit en nous qu'un désir de sens frustré, et n'apparaît guère satisfaisante pourl'oreille).
HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).
Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.
Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.
En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.
En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.
De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.
à Berlin, de 1818 à sa mort.
due à une épidémie decholéra.
Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.
Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.
L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.
Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.
Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.
L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.
Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.
L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.
« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.
La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.
Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de lapensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et lasynthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvementde la pensée est la dialectique.
Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe-ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.
La philosophiede l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie),l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).
L'Esprit est l'intériorisation de laNature.
On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.
L'Idée.
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