HEGEL: sauvagerie et passions
Publié le 25/04/2005
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possibles de l'art.
Pour éviter l'énumération, on peut s'appuyer sur le double sens éventuel de la question : quellessont les autres fonctions de l'art? L'art doit-il toujours remplir une fonction déterminée ou se donnet-il seulement àcontempler gratuitement sans souci d'utilité pour autre chose? En d'autres termes : la beauté vaut-elle pour elle-même ou n'est-elle qu'un moyen pour accompagner autre chose?
Introduction
L'art, selon Hegel, possède une importante fonction « adoucissante » à l'égard des passions qu'il nous aide àcomprendre et par là même à dominer.
On peut cependant se demander si c'est là sa seule raison d'être : cetaspect ne réduit-il pas en effet l'art à un simple outil psychologique?
Développement
Si la peinture des passions humaines occupe une place importante dans l'art et tout spécialement dans lemouvement du romantisme qui était à son apogée en Allemagne à l'époque de Hegel, il faut cependant noter tout desuite que bien des oeuvres d'art ont pour sujet autre chose que les passions.
Une nature morte, le portrait d'unpersonnage célèbre dans une attitude noble ou sereine, la musique des XVIIe et XVIIIe siècles mais aussi lasculpture grecque recherchent davantage la perfection de la forme, la mesure parfaite, que la représentation de ladémesure des passions.
On peut voir également comment le théâtre de Racine s'oppose à celui de Corneille àtravers la place réservée aux passions : chez Corneille, ces dernières sont toujours dominées au profit de l'attitudehéroïque; chez Racine, par exemple dans Phèdre ou dans Britannicus, les personnages sont emportés par unepassion qui les dévore.Quand l'art n'accorde pas une place centrale à la représentation des passions, il peut remplir d'autres fonctions,comme celle de fixer dans le temps des événements personnels ou importants : c'est le cas des monumentscommémoratifs ou des poèmes historiques.
Il peut également avoir pour seul but de divertir, c'est-à-dire dedétourner du rythme et des soucis quotidiens.
L'art représente alors un espace de liberté dans le sérieux de la vieordinaire.
C'est dans le même esprit qu'il tient souvent une fonction subversive : l'art est souvent le véhicule etparfois le camouflage de la critique politique.L'art, on le voit, peut avoir des fonctions variées et distinctes de son action sur les passions.
Mais faut-il toujoursraisonner en termes de fonctions? Lorsqu'on pense en ces termes, l'art ne risque-t-il pas d'être réduit à un simplemoyen pour autre chose au lieu d'être apprécié pour lui-même? Sans doute l'art assure-t-il effectivement toutes lesfonctions que nous avons évoquées, mais il tend également à être admiré pour lui-même, c'est-à-dire non pas utilisémais contemplé.
L'objet véritable de l'art c'est la beauté et sa fonction authentique est sans doute d'exprimer labeauté, de la donner à voir, à entendre, de la faire découvrir.
Conclusion
Cette réflexion sur l'art montre que sa mission n'est ni unique ni toujours déterminée à l'avance.
Sa compréhensiondépend d'une part de la sensibilité du public et d'autre part d'un patient travail d'interprétation et de contemplation.La plus grande richesse de l'art est sans doute qu'il ne se laisse pas enfermer dans une fonction unique mais s'ouvreà une interprétation toujours renouvelée.
HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).
Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.
Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.
En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.
En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.
De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.
à Berlin, de 1818 à sa mort.
due à une épidémie decholéra.
Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.
Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.
L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.
Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.
Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.
L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.
Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.
L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.
« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.
La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.
Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de la.
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