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Hegel: le spectacle des passions

Publié le 03/10/2018

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hegel

Lorsque nous considérons ce spectacle des passions et les conséquences de leur déchaînement, lorsque nous voyons la déraison s'associer non seulement aux passions. mais aussi et surtout aux bonnes intentions et aux fins légitimes, lorsque l'histoire nous met devant les yeux le mal, l'iniquité, la ruine des empires les plus florissants qu'ait produits le génie humain, lorsque nous entendons avec pitié les lamentations sans nom des individus, nous ne pouvons qu'être remplis de tristesse à la pensée de la caducité en général. Et étant donné que ces ruines ne sont pas seulement l'œuvre de la nature, mais encore de la volonté humaine, le spectacle de l'histoire risque à la fin de provoquer une affliction morale et une révolte de l'esprit du bien, si tant est qu'un tel esprit existe en nous. ( ... ) On en arrive à une douleur profonde, inconsolable que rien ne saurait apaiser. Pour la rendre supportable ou pour nous arracher à son emprise, nous nous disons : Il en a été ainsi; c'est le destin; on n'y peut rien changer. ( .. .) Cependant, dans la mesure où l'histoire nous apparaît comme l'autel où ont été sacrifiés le bonheur des peuples, la sagesse des États et la vertu des individus, la question se pose nécessairement de savoir pour qui, à quelle fin ces immenses sacrifices ont été accomplis. HEGEL  

S'interroger sur la légitimité d'une telle affirmation et la critiquer. Affirmer que l'histoire a un sens n'est-ce pas une pétition de principe au nom des exigences de notre raison ? N'est-ce pas la 42 version laïcisée de la croyance en la Providence divine ? Est-elle démontrable ? S'interroger sur les conséquences de l'affirmation sur l'action des hommes. Si une puissance suprahistorique oriente le mouvement de l'histoire, qu'en est-il de l'initiative des hommes et de leur liberté? Par contre, n'est-il pas nécessaire de croire qu'un sens est possible pour justifier les efforts de l'homme dans la réalisation des valeurs ? Lire: Kant, Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolite. Lire: Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, troisième partie, III

hegel

« Exposer la logique selon laquelle les idées du texte s'articu­ lent en les expliquant.

1.

Le spectacle de l'histoire.

L'histoire se présente comme une suite d'atrocités, d'injustices et de ruines.

Illustrer par quelques exem­ ples.

Cette présentation est résumée par l'expression "caducité en général" qui signifie que tout ce qui est historique, même les réalisa­ tions les plus hautes du génie humain, est destiné à la ruine et à la disparition.

2.

Ses causes.

Il en est ainsi parce que ce sont les passions des hommes qui agissent dans l'avènement de l'histoire.

Le mot "passion" reçoit un sens précis chez Hegel, c'est l'intérêt particulier et même égoïste de l'homme pour lequel il sacrifie tout autre but et investit toute l'énergie de son vouloir et de son caractère.

Lire: Hegel, La raison dans l'histoire.

Aux passions est associée la "déraison", c'est-à-dire l'aspect injusti­ fiable par aucune raison des actions et des événements.

Pire encore, la déraison est associée "aux bonnes intentions et aux fins légitimes".

Uhistoire montre en effet que les bonnes intentions peuvent motiver des actes dont les conséquences sont perverses ou catastrophiques vu que l'homme ne maîtrise pas son histoire.

3.

Les conséquences.

D'une part, des sentiments de tristesse, de révolte et de douleur.

Révolte du fait que les atrocités déraisonnables ne sont pas le fait de la nature, au quel cas on ne pourrait que se résigner, mais sont l'œuvre de la volonté humaine où est engagée une réflexion sur le bien.

Faut-il désespérer de la nature humaine ! L'auteur précise encore que rien ne saurait apaiser cette douleur, se plaçant en dehors de toute référence religieuse susceptible de donner l'espoir en un monde meilleur.

D'autre part, au contraire, le refuge dans l'idée de destin, idée qui n'apaise pas la douleur, mais permet de la "suppor­ ter" en se donnant une raison : ça a toujours été ainsi, ce le sera tou­ jours.

4.

Si telle est l'opinion commune sur l'histoire, la fin du texte sug­ gère la position de l'auteur.

L'histoire est présentée comme "l'autel" 41. »

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