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Hegel: l’art comme imitation de la nature

Publié le 03/02/2020

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hegel

« L’opinion la plus courante qu’on se fait de la fin que se propose l’art, c’est qu’elle consiste à imiter la nature.

Dans cette perspective, l’imitation, c’est-à-dire l’habileté à reproduire avec une parfaite fidélité les objets naturels, tels qu’ils s’offrent à nous, constituerait le but essentiel de l’art, et quand cette reproduction fidèle serait bien réussie, elle nous donnerait une complète satisfaction. Cette définition n’assigne à l’art que le but tout formel de refaire à son tour, aussi bien que ses moyens le lui permettent, ce qui existe déjà dans le monde extérieur, et de le reproduire tel quel. Mais on peut remarquer tout de suite que cette reproduction est du travail superflu, car ce que nous voyons représenté et reproduit sur des tableaux, à la scène ou ailleurs : animaux, paysages, situations humaines, nous le trouvons déjà dans nos jardins, dans notre maison ou parfois dans ce que nous tenons du cercle plus ou moins étroit de nos amis et connaissances. En outre, ce travail superflu peut passer pour un jeu prés'omptueux, qui reste bien en deçà de la nature. Car l’art est limité dans ses moyens d’expression et ne peut produire que des illusions partielles qui ne trompent qu’un seul sens; en fait, quand l’art s’en tient au but formel de la stricte imitation, il ne nous donne, à la place du réel et du vivant, que la caricature de la vie. »

Hegel

Hegel avance deux nouveaux arguments à l’encontre 35 de cette conception esthétique. Il s’agit alors de démontrer que cette conception est mauvaise parce qu’elle n’atteint pas son but et ne peut l’atteindre. Enfin, et il faut citer l’expression de Hegel, on aboutit là à une « caricature de la vie ». On peut penser à ce 40 pénitencier américain où les prisonniers étaient séparés d’un magnifique paysage montagnard par les hauts murs de leur prison et où on a poussé le cynisme jusqu’à reproduire (soi-disant à la perfection) ce paysage afin que les condamnés puissent en profiter. 45 Hegel a bien senti que cette sorte d’art n’approche que du dégoût, par opposition directe à ce que Kant appelle le goût en art. S’il y a un certain pragmatisme chez Hegel lorsqu’il dit que cette conception de l’art n’atteint pas son but, ici le pragmatisme

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