HEGEL: la lutte pour la reconnaissance
Publié le 24/04/2005
Extrait du document
«
d'accéder à la reconnaissance de soi.Certes, le Maître est reconnu par l'Esclave.
mais que vaut une telle reconnaissance, puisque l'Esclave n'est qu'unechose ? Quant à l'esclave, il lui suffit de se faire reconnaître par le Maître pour que s'établisse la reconnaissancemutuelle : « Ils se reconnaissent comme se reconnaissant mutuellement.
» La fin de cette dialectique marque la finde l'histoire, c'est-à-dire la fin des guerres, des luttes, des violences.
Hegel pensait que l'histoire prenait fin avec saphilosophie qui en avait découvert le sens… Mais c'est une autre histoire !
On retiendra que toute conscience ne peut se poser qu'en s'opposant à ce qui n'est pas elle, mais que le conflitn'est qu'un moment qui, comme tel, est destiné à être dépassé.
Qu'il s'agisse du rapport entre deux consciences,entre les hommes, entre les peuples, les États, on pourrait certes s'opposer à l'optimisme de Hegel et affirmer que leconflit est le fondement constitutif de toute relation, et que, comme tel, il perdurera.
Mais il n'en demeure pas moinsqu'il n'y a de véritable reconnaissance de soi que lorsque les consciences se reconnaissent mutuellement etréciproquement comme consciences.
Ce qui vaut pour les relations intersubjectives (rapport du « moi » à autrui)vaut aussi pour les relations entre les hommes au sein d'une cité, entre les peuples, entre les États.
Telle est laleçon essentielle qui se dégage de la dialectique hégélienne.
HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).
Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.
Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.
En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.
En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.
De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.
à Berlin, de 1818 à sa mort.
due à une épidémie decholéra.
Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.
Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.
L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.
Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.
Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.
L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.
Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.
L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.
« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.
La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.
Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de lapensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et lasynthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvementde la pensée est la dialectique.
Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe-ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.
La philosophiede l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie),l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).
L'Esprit est l'intériorisation de laNature.
On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.
L'Idéeest la pensée absolue, pure et immatérielle.
La Nature est sa dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.
L'Espritest le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour elle-même.
Hegel définit l'histoire « ledéveloppement de l'esprit universel dans le temps ».
L'État représente alors l'idée ; les individus ne sont que lesaccidents de sa substance.
Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de l'idée.
L'histoire a un sensdernier, auquel contribuent le passé et le présent.
Ce qui réussit est bien.
La force est le symbole du droit.
C'estcertainement par sa philosophie de l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir » — que Hegel a laissélibre cours aux plus diverses interprétations.
L'hégélianisme de droite (représenté de nos jours par M.
H.
Niel)effectue un retour vers un théisme chrétien traditionnel ; c'est le courant qui se développa surtout en Angleterre,avec Bradley et Boyce.
L'hégélianisme de gauche (que M.
A.
Kojève représente actuellement) s'est orienté versl'athéisme.
Il connut une grande faveur en Allemagne et en Russie, avec Feuerbach, Karl Marx et A.
Herzen.
On peutdire que les chrétiens traditionnels, les athées, les conservateurs, les socialistes, les humanitaristes ou lesrévolutionnaires se réclament tous de Hegel..
»
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