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Hegel: La liberté est la plus haute destination de l'esprit.

Publié le 09/10/2010

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La liberté est la plus haute destination de l’esprit.

Elle consiste en ce que le sujet ne rencontre rien d’étranger, rien qui le limite dans ce qui est en face de lui, mais s’y retrouve lui-même. Il est clair qu’alors la nécessité et le malheur disparaissent. Le sujet est en harmonie avec le monde et se satisfait en lui. Là expire toute opposition, toute contradiction. Mais cette liberté est inséparable de la raison en général, de la moralité dans l’action, et de la vérité dans la pensée. Dans la vie réelle, l’homme essaie d’abord de détruire l’opposition qui est en lui par la satisfaction de ses besoins physiques. Mais tout dans ces jouissances est relatif, borné, fini.

Il cherche donc ailleurs, dans le domaine de l’esprit, à se procurer le bonheur et la liberté par la science et l’action. Par la science, en effet, il s’affranchit de la nature, se l’approprie et la soumet à sa pensée. Il devient libre par l’activité pratique en réalisant dans la société civile la raison et la loi avec lesquelles sa volonté s’identifie, loin d’être asservie par elles. Néanmoins, quoique, dans le monde du droit, la liberté soit reconnue et respectée, son côté relatif, exclusif et borné est partout manifeste ; partout elle rencontre des limites. L’homme alors, enfermé de toutes parts dans le fini et aspirant à en sortir, tourne ses regards vers une sphère supérieure plus pure et plus vraie, où toutes les oppositions et les contradictions du fini disparaissent, où la liberté, se déployant sans obstacles et sans limites, atteigne son but suprême. Telle est la région du vrai absolu dans le sein duquel la liberté et la nécessité, l’esprit et la nature, la science et son objet, la loi et le penchant, en un mot, tous les contraires s’absorbent et se concilient. S’élever par la pensée pure à l’intelligence de cette unité qui est la vérité même, tel est le but de la philosophie.

 

Ce texte très plein oppose d'abord les choses de la nature, qui sont sans conscience ou pensée ou esprit et n'existent qu'en soi, à l'homme, qui existe à la fois en soi et pour soi, l'en soi désignant l'être de fait, l'être immédiat sans passé et sans avenir, le pour soi l'être qui prend conscience de son existence de fait et acquiert ainsi une double existence. Cette prise de conscience s'opère de deux manières, théoriquement et pratiquement. Théoriquement, également de deux manières. Par l'effort de la conscience, dont la fin exclusive est de découvrir son essence aussi bien en soi-même que dans les choses extérieures. Que le sujet ait à se reconnaître en soi n'étonne pas le lecteur, quoiqu'elle soit dans le système de Hegel l'issue d'une dialectique complexe, mais c'est une vue qui lui est propre qu'il ait à se reconnaître dans ce qui lui est extérieur. Sur le plan pratique, l'homme affronte une nature, un monde extérieur, qui lui sont d'abord totalement étrangers et dont par un libre effort il doit faire quelque chose de sien dans lequel il se retrouve.

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