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Hegel et les enseignements de l histoire

Publié le 19/09/2015

Extrait du document

hegel

Si nous étudions l’histoire, nous constatons qu’aucune civilisation, qu’aucun gouvernement n’a tiré de leçons de l’histoire : prenons notre siècle.

 

Une Première Guerre mondiale humainement catastrophique n’a pas apaisé la folie guerrière : une Seconde Guerre mondiale ira jusqu’à exterminer une partie du peuple juif et verra l’utilisation de la bombe atomique.

 

Après 1945, les guerres ont continué : Indochine, Algérie, Viêt-nam, et plus récemment Rwanda, etc.

 

C’est clair : il n’y a pas de leçons de l’histoire.

 

« On aurait pu tirer » des expériences, des instructions du passé : l’utilisation du conditionnel passé première forme indique la possibilité non réalisée. Il aurait été possible de dégager des règles de conduite, des règles d’action, mais cela ne s’est jamais produit car chaque situation historique est originale.

 

b. « [...] les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée. »

L'histoire n'enseigne rien

On recommande aux rois, aux hommes d'Etat, aux peuples de s'instruire principalement par l'expérience de l’histoil'e. Mais l'expérience et l’histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l'histoire; qu'ils n'ont jamais agi suivant les maximes qu'on aurait pu en tirer. Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions si particulières, forme une situation siparticulière, que c'est seulement en fonction de cette situation unique qu'il doit se décider : les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée. Dans le tumulte des événements du monde, une maxime générale est d'aussi peu de secours que le souvenir des situations analogues qui ont pu se produire dans le passé, car un pâle souvenir est sans force dans la tempête qui souffle sur le présent ; il n’a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l'actualité. L’élément qui façonne l'histoire est d'une tout autre nature que les réflexions tirées de l'histoire.
Hegel
QUESTIONS
1. Dégagez l’idée principale et l’argumentation de ce texte.
2. Expliquez :
a. « [.. .] ils n’ont jamais agi suivant les maximes qu’on aurait pu en tirer ».
b. « ..] les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée ».
3. Peut-on tirer des leçons de l’histoire ?
hegel

« RÉAGIR • Mots clés • expérience : à la fois appl ication, expérimentation et acquis, usage.

C'e st un savoir -faire obtenu progressivement par la prati que de la vie.

D'u n point de vue scientifique, c'est la faculté d'appréhender le réel.

• histoire : du grec historia, « recherche ».

L' histoire est à la fois le passé vécu par l'humanité et la connaissance de ce passé.

• maximes : règles de conduite, de mora le.

• Idée directrice L'hi stoire est étrangère à tout enseignement : il n'y a pas de leçons de l'h istoire.

• Structure du texte Dégageons trois parties : • « On recommande [ ...

] tirer.

)) L' expérience historique n'instruit jamais.

Pourquoi ? • «Chaque époque [ ...

] appropri ée.

)) Parce que chaque situation est nouvelle, originale.

• « Dans le tumulte [ ...

] histoire.

)) Le présent historique est libre.

CORRIGÉ QU ESTION 1 On peut penser l'histoire, essayer de la comprendre, on ne peut en tirer aucun enseignement sur le plan de l'action.

Hegel part d'une recomman­ dation : on préconise aux dirigeants de tirer des expériences de l'histoire, on, c'est-à-dire le sens commun.

Mais, et cette conjonction de coordination est importante, cela ne va pas de soi.

Hegel introduit une idée contraire à celle exprimée précédem­ ment : l'expérience et l'histoire n'appre nnent jamais rien.

Pourquoi ? Parce que chaque situ�tion historique est unique, n'existe qu'une seule fo is, ne se répète jamaie.

L'histoire progresse et rien n'est jamais pareil : les conditions de vie, de gouvernement, le lieu géographique, chaque. »

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