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Hegel: Dialectique du maître et de l'esclave

Publié le 27/02/2008

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hegel
C'est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même. Dans le moment qui correspond au désir dans la conscience du maître, ce qui paraît échoir à la conscience servante, c'est le côté du rapport inessentiel à la chose, puisque la chose dans ce rapport maintient son indépendance. Le désir s'est réservé à lui-même la pure négation de l'objet, et ainsi le sentiment sans mélange de soi-même. Mais c'est justement pourquoi cette satisfaction est elle même uniquement un état disparaissant, car il lui manque le côté objectif ou la subsistance. Le travail, au contraire, est désir réfréné, disparition retardée : le travail forme. Le rapport négatif à l'objet devient forme de cet objet même, il devient quelque chose de permanent, puisque justement; à l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance. Ce moyen négatif, ou l'opération formatrice, est en même temps la singularité ou le pur être-pour-soi de la conscience. Cet être-pour-soi, dans le travail, s'extériorise lui même et passe dans l'élément de la permanence ; la conscience travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant, comme intuition de soi même. Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit
Hegel, dans la phénoménologie de l’Esprit, développe un système philosophique qui fonde toute sa pensée : la dialectique. Cette dialectique hégélienne désigne l’accès à la vérité et à l’idéalisme absolu via des idées contradictoires. C’est de la confrontation des contraires et de leur dépassement dans la synthèse des deux que la pensée se construit pour le philosophe. Ainsi, la négation n’est jamais pensée comme un échec chez Hegel, mais plutôt comme une étape nécessaire et constructive vers la vérité. Le texte étudié ici s’enracine dans cette conception de la négation « formatrice «, et illustre sa théorie en donnant un exemple pratique, celui du travail humain. La thèse formulée par l’auteur dans ce passage est celle d’un travail libérateur de la conscience humaine, qui serait cause d’un retour de la conscience sur elle-même, d’une prise de la conscience humaine sur elle-même, et ainsi d’une autonomie de l’esprit qui émancipe l’homme. Pour expliquer cela, Hegel procède méthodiquement en décrivant les diverses étapes de cette appropriation de la conscience par elle-même grâce au travail de l’homme. D’abord, Hegel expose le rapport de l’homme à l’objet lorsqu’il n’est pas dans un cadre de travail, à travers la figure du maître, qui ne travaille pas. Puis il oppose à cette première situation celle du travailleur, et en souligne les différences intrinsèques. Enfin, il explique la conséquence de ce rapport singulier que le travail instaure entre le travailleur et l’objet, en démontrant qu’il permet à la conscience de se révéler dans son indépendance.


hegel

« cette indépendance à ceci de plus par rapport au rapport simplement désirant du maître à l'égard de l'objet qu'elleest une indépendance installée et pérenne.

3ème partie : Passage de la permanence du rapport à la constitution de l'être pour soi de la conscience. - Hegel conclut ainsi que cette « opération formatrice » effectuée par le travail de l'homme consiste en « le purêtre-pour-soi de la conscience ».

C'est donc la négativité qu'exerce le travailleur sur l'objet, qui permet à laconscience de se libérer pleinement et de s'affirmer elle-même à elle-même.

Cet « être-pour-soi », c'est laconscience de la conscience par elle-même, c'est l'autonomie du sujet dans sa conscience libre.

C'est pourquoi il enrésulte que « la conscience travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant ».- En définitive, c'est par le travail que l'homme peut s'affirmer comme indépendant, car le rapport de négation que letravail introduit entre l'homme est les choses permet à la conscience de l'homme de prendre conscience d'elle-même, et ainsi d'introduire l'homme à la connaissance de sa propre singularité (« l'intuition de soi même ») et sonindépendance vis-à-vis du monde extérieur.- C'est donc dans un paradoxe que s'achève la démonstration de Hegel, qui montre que loin de maintenir letravailleur dans un asservissement par rapport au maître, le travailleur affirme par le travail sa négativité sur lesobjets, et s'élève au-dessus du maître en établissant de manière stable et permanente son indépendance d'être entant qu'être-pour-soi, c'est-à-dire conscient de soi-même.

Conclusion : Hegel, dans cet extrait de la Phénoménologie de l'esprit , montre la supériorité du travailleur sur le maître, par l'effet du travail sur la conscience du travailleur.

Le travail, parce qu'il introduit l'homme à un rapport de négation vis-à-visde l'objet qui dépasse le simple rapport désirant, qui reste une négation passagère car simple objectivation desobjets, permet à la conscience humaine de nier de façon permanente l'objet, et de se révéler à elle-même dans sonautonomie et sa singularité.

Ainsi, paradoxalement, pour Hegel, le travail libère l'esclave, parce qu'il est formateur,qu'il correspond à une extériorisation du pour-soi, de la conscience, dans les choses. HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.

à Berlin, de 1818 à sa mort.

due à une épidémie decholéra.

Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.

Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.

L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.

Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.

Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.

L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.

Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.

L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.

« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.

La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.

Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de lapensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et lasynthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvementde la pensée est la dialectique.

Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe-ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.

La philosophiede l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie),l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).

L'Esprit est l'intériorisation de laNature.

On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.

L'Idéeest la pensée absolue, pure et immatérielle.

La Nature est sa dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.

L'Espritest le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour elle-même.

Hegel définit l'histoire « ledéveloppement de l'esprit universel dans le temps ».

L'État représente alors l'idée ; les individus ne sont que lesaccidents de sa substance.

Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de l'idée.

L'histoire a un sensdernier, auquel contribuent le passé et le présent.

Ce qui réussit est bien.

La force est le symbole du droit.

C'estcertainement par sa philosophie de l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir » — que Hegel a laissélibre cours aux plus diverses interprétations.

L'hégélianisme de droite (représenté de nos jours par M.

H.

Niel)effectue un retour vers un théisme chrétien traditionnel ; c'est le courant qui se développa surtout en Angleterre,. »

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