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Hannah Arendt, La Condition de l’homme moderne: l’automatisation

Publié le 19/09/2015

Extrait du document

arendt

Hannah Arendt,

La Condition de l'homme moderne

 

^Expliquer le texte suivant:

 

« C’est l’avènement de l’automatisation qui, en quelques décennies, probablement videra les usines et libérera l’humanité de son fardeau le plus ancien et le plus naturel, le fardeau du travail, l’asservissement à la nécessité. ( ...)

 

C’est une société de travailleurs que l’on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. Dans cette société qui est égalitaire, car c’est ainsi que le travail fait vivre ensemble les hommes, il ne reste plus de classe, plus d’aris-i tocratie politique ou spirituelle, qui puisse provoquer une restauration des autres facultés de l’homme. Même les présidents, les rois, les premiers ministres voient dans leurs fonctions des emplois nécessaires à la vie de la société, et parmi les intellectuels il ne reste que quelques solitaires pour considérer ce qu’ils font comme des œuvres et non comme des moyens de gagner leur vie. Ce que nous avons devant nous, c’est la perspective d’une société de travailleurs sans travail, c’est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire.»

 

La connaissance de la doctrine de l'auteur nest pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Hannah Arendt fait partie, ont tenté de cerner les véritables enjeux et les conséquences de telles mutations. Le loisir tel que nous l'envisageons aujourd'hui est en tout point éloigné de ce que les médiévaux ont appelé l'otium, c'est-à-dire la possibilité de disposer de son temps pour se consacrer à cultiver l'esprit. Deux événements majeurs ont contribué à faire oublier ce sens du loisir. D'une part, l'avènement de la société industrielle, en se concentrant sur l'enrichissement du capital, a imposé comme critères exclusifs d'appréciation du travail le rendement, la rentabilité, le bénéfice et la valeur ajoutée. Aussi tout labeur n'est-il jugé, dans cet état d'esprit, qu'à l'aune de sa valeur d'échange. On le voit, l'œuvre (au sens large) n'a plus sa place dans ce contexte. D'autre part, l'avènement de la démocratie a placé l'ensemble de la population, sans distinction, sur un pied d'égalité dans le rapport au travail. Dans ce que décrit Arendt, on perçoit que le catalyseur (et non la cause) de cet état de choses est l'essor de la démocratie dans la mesure où elle autorisait une égalité des chances de s'enrichir et imposait, par le fait même, une concurrence universelle pour la richesse. Arendt tente alors d'envisager l'avenir d'une telle population. Elle voit une masse affairée, constamment préoccupée. Et ôter à cette population ce qui l'occupe, ce qui d'une certaine manière l'empêche de penser à quoi que ce soit d'autre et en définitive l'empêche de penser tout court, c'est la confronter à sa propre inanité, à son propre vide. Dans cette description (ou plutôt cette prédiction), on sent comme l'écho des propos de Pascal sur le divertissement: rien n'est plus redoutable pour l'homme médiocre que de se retrouver seul avec soi en ne pouvant que contempler sa propre vacuité. 

arendt

« lc oRRIG!a • Élém ents d'ana lyse NO TIONS EN JEU 1 La tech nique ; le travail; le bonheu r; la liber té.

TH ÈSE ADVE RSE L'accès à une société de pur loisir et de pure oisiv eté grâce à l'a uto­ mati sation perme ttan t la fin du trava il humain constitue le plus haut degr é du progrès de l'humani té.

PROCÉDÉS D'ARGUMENTATION Are ndt expose tout d'abord ce qui pourrait être pris pour un prog rès in co ntes table de l'humani té: les prog rès tech niques autorisent une fo rme de libéra tion des trava illeurs.

Ce qui appa raît cependan t d'a bord comme un gain est rapide ment confronté aux changemen ts d'état d'esprit induits par la socié té ind ustrielle.

Dans ce cont exte, ce qui pouvait semb ler sou­ hai table s'avère être le danger le plus redo uta ble.

DÉC OUP AGE DU TEX TE ET IDÉES PRINCIP ALES � Dans la premièr e par tie (du début à. »

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