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Grand oral du bac : TOCQUEVILLE

Publié le 04/02/2019

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tocqueville

Tocqueville introduit aussi la notion de caractère national. Il s’attache à montrer que la dimension morale est aussi importante que la dimension politique. Il dépasse la traditionnelle opposition qui existe à son époque entre l’esprit de religion et l’esprit de liberté, en plaçant Dieu et la conscience individuelle au-dessus des systèmes politiques.

 

La réussite qu’il entrevoit en Amérique tient à ce qu’il appelle l’esprit des lois américaines. En se fondant sur l’analyse des lois sur les communes (en anglais township, canton de faible dimension), il montre que ces collectivités sont considérées par le pouvoir central comme des individus libres. 11 oppose la décentralisation américaine au pouvoir centralisé de la France, hérité de l’Ancien Régime. Tocqueville fait ressortir le bénéfice de cette décentralisation: les citoyens sont davantage responsabilisés. La connaissance de leur place dans la société tient lieu d’une véritable éducation civique.

L’exercice de la démocratie suppose l’existence d’un appareil judiciaire puissant, totalement indépendant du pouvoir. La Constitution américaine prévoit que le contrôle des lois soit confié à la Cour suprême. Pour préserver les chances de liberté individuelle, il est indispensable que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ne soient pas détenus par un même homme.

 

Tocqueville note la présence de puissants instruments de liberté en Amérique : liberté de la presse, liberté d’association, et liberté des partis. En France, la presse est censurée, les associations, les clubs et partis politiques sont soumis à un contrôle strict. La grande force de la démocratie américaine est d’inculquer le respect des lois au citoyen, qui sait en contrepartie que les lois garantissent ses libertés individuelles.

 

Mais Tocqueville n’est pas aveugle sur les dérives possibles du système américain. Il évoque le danger que la majorité refuse de reconnaître les droits de la minorité.

Dans sa conclusion, il se garde de prôner l’application stricte du système américain en France, estimant que cette dernière possède une tradition bien trop établie de centralisme, et que la naissance de la démocratie outre-Atlantique est étroitement liée à la jeunesse de la nation américaine.

 

Il en retient en revanche certains aspects, comme les lois sur les communes qui préfigurent la décentralisation, et l’idée d’un pouvoir judiciaire indépendant de l’État.

Devoir citoyen et droit individuel

Cinq années séparent la première version de De la démocratie en Amérique de la seconde, publiée en 1840. Tocqueville a pris ses distances avec son sujet, et ce second ouvrage est une réflexion plus générale sur les idées exposées dans le premier: « Le premier livre est plus américain que démocratique. Le second, plus démocratique qu’américain. »

 

Se méfiant de la raison individuelle, opposée à la raison collective, Tocqueville réaffirme que la démocratie suppose la notion de devoir citoyen autant que celle de droit individuel. Il montre que l’individualisme, dérive possible de l’idée démocratique, peut conduire à l’égoïsme de l’individu, préoccupé de son seul bien-être. Il redoute l’avènement d’une société dominée par les classes moyennes, où les impératifs économiques prendraient le pas sur les obligations de citoyens s’en remettant à la centralisation administrative pour la conduite de l’État.

Tocqueville reprend et développe ces réflexions dans son dernier ouvrage, L’Ancien Régime et la Révolution. Cherchant à comprendre les rapports entre la centralisation du pouvoir et la Révolution, il explique que l’esprit révolutio-naire privilégie l’idée d’égalité des conditions (le même bien-être pour tous) au détriment de celle de liberté.

 

Les analyses précises d’Alexis de Tocqueville lui valent encore à l’heure actuelle l’admiration des commentateurs. Les Américains lui sont redevables du tableau le plus clair qui ait été dressé du fonctionnement de leurs institutions.

tocqueville

« Tocqueville Vuede � Broadway 1828.

De la démocratie en Amérique est t9ujours considéré aux Etats-Unis comme l'une des plus brillantes analyses des institutions américaines.

Caricature de ' .

Tocqueville.

A l'époque, le succès littéraire est souvent le marchepied qui pennet d'accéder à une carrière politique.

Tocqueville introduit aussi la notion de caractère national.

Il s'attache à montrer que la dimension morale est aussi importante que la dimension politique.

Il dépasse la traditionnelle opposition qui existe à son époque entre l'esprit de religion et l'esprit de liberté, en plaçant Dieu et la conscience individuelle au-dessus des systèmes politiques.

La réussite qu'il entrevoit en Amérique tient à ce qu'il appelle l'esprit des lois américaines.

En se fondant sur l'analyse des lois sur les com­ munes (en anglais township, canton de faible dimension), il montre que ces collectivités sont considérées par le pouvoir central comme des individus libres.

Il oppose la décentralisation américaine au pouvoir centralisé de la France, hérité de l'Ancien Régime.

Tocqueville fait ressor­ tir le bénéfice de cette décentralisation: les citoyens sont davantage responsabilisés.

La connaissance de leur place dans la société tient lieu d'une véritable éducation civique.

Une justice indépendante garante des libertés individuelles L'exercice de la démocratie suppose l'existence d'un appareil judiciaire puissant, totalement indépendant du pouvoir.

La Constitution améri­ caine prévoit que le contrôle des lois soit confié à la Cour suprême.

Pour préserver les chances de liberté individuelle, il est indispensable que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ne soient pas détenus par un même homme.

Tocqueville note la présence de puissants ins­ truments de liberté en Amérique: liberté de la presse, liberté d'association, et liberté des partis.

En France, la presse est censurée, les associa­ tions, les clubs et partis politiques sont soumis à un contrôle strict.

La grande force de la démo­ cratie américaine est d'inculquer le respect des lois au citoyen, qui sait en contrepartie que les lois garantissent ses libertés individuelles.

Mais Tocqueville n'est pas aveugle sur les déri ves possibles du système américain.

Il évoque le danger que la majorité refuse de reconnaître les droits de la minorité.

Dans sa conclusion, il se garde de prôner l'application stricte du système américain en France, estimant que cette dernière possède une tradition bien trop établie de centralisme, et que la naissance de la démocratie outre-Atlantique est étroitement liée à la jeunesse de la nation américaine.

Il en retient en revanche certains aspects, comme les lois sur les communes qui préfigurent la décentralisation, et l'idée d'un pouvoir judi­ ciaire indépendant de l'État.

Devoir citoyen et droit individuel Cinq années séparent la première version de De la démocratie en Amérique de la seconde, publiée en 1840.

Tocqueville a pris ses distances avec son sujet, et ce second ouvrage est une réflexion plus générale sur les idées exposées dans le premier: "Le premier livre est plus améri­ cain que démocratique.

Le second, plus démo­ cratique qu'américain.>> Se méfiant de la raison individuelle, opposée à la raison collective, Tocqueville réaffirme que la démocratie suppose la notion de devoir citoyen autant que celle de droit individuel.

Il montre que l'individualisme, dérive possible de l'idée démocratique, peut conduire à l'égoïsme de l'individu, préoccupé de son seul bien-être.

Il redoute l'avènement d'une société dominée par les classes moyennes, où les impératifs éco­ nomiques prendraient le pas sur les obligations de citoyens s'en remettant à la centralisation administrative pour la conduite de l'État.

To cqueville reprend et développe ces réflexions dans son dernier ouvrage, L'Ancien Régime et la Révolution.

Cherchant à comprendre les rapports entre la centralisation du pouvoir et la Révolution, il explique que l'esprit révolutio­ naire privilégie l'idée d'égalité des conditions (le même bien-être pour tous) au détriment de celle de liberté.

Les analyses précises d'Alexis de Tocqueville lui valent encore à l'heure actuelle l'admiration des commentateurs.

Les Américains lui sont redevables du tableau le plus clair qui ait été dressé du fonctionnement de leurs institutions.. »

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