Grand Oral du Bac: La philosophie allemande
Publié le 09/11/2018
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La publication de la Vie de Jésus {1835) du théologien David Friedrich Strauss {1808-1874) fait apparaître des divergences entre les disciples d'Hegel (appelès hégéliens de gauche et hégéliens de droite).
Ludwig Feuerbach (1804-1872) est le plus connu des hégéliens de gauche. Dans L'Essence du christianisme {1841), il fonde la théologie dans l'anthropologie. Dieu est une fiction, une création de la conscience. L’homme projette sur le divin ses propres qualités et attributs dès lors pensés comme infinis et absolus. La religion nous renvoie donc à l'homme : « Le mystère de Dieu n'est que le mystère de l'amour de l'homme pour lui-même. »
Dans L'Unique et sa propriété {1845), Max Stirner {1806-1856) contredit la pensée de Feuerbach. L'homme ne doit pas être pensé comme une donnée supra-individuelle. Seul l'individu compte et la société est un ensemble d'Uniques obéissant à leur volonté propre. Refusant un dieu ou un homme suprême, Stirner alimente une réflexion anarchisante qui exalte la liberté individuelle contre la toute-puissance de L'État. Karl Marx (1818-1883), souvent secondé dans ses travaux par Friedrich Engels {1820-1895), reprend le système hégélien (Le Capital, 1867) mais renie l'idéalisme au nom du matérialisme. Selon lui, les rapports sociaux économiques déterminent la conscience humaine. La philosophie, la religion ou la politique n'influent pas sur l'histoire, ce sont les processus économiques qui conditionnent le développement humain. Son matérialisme historique repose sur une lecture dialectique. Il décrit des cycles : les forces productives aliénées par le travail s'insurgent contre les rapports de production, de là naît une révolution et finalement une nouvelle organisation de la production surgit. Ainsi différents types de société se sont-ils succédé : la société primitive, la société esclavagiste antique, la féodalité et le capitalisme bourgeois moderne. Désormais au capitalisme (comme thèse) s'opposera nécessairement la dictature du prolétariat (antithèse). Après la collectivisation des moyens de production naîtra une société sans classes (synthèse).
LE BERCEAU DE L'IDEALISME
Exception faite de Leibniz au XVIIe siècle, c'est au XIXe siècle que la philosophie allemande connaît la consécration. Cette grande période de l'idéalisme voit naître des philosophes majeurs, influencés par les philosophes français des Lumières. Les défaites de leur pays face aux armées napoléoniennes conduisent les penseurs allemands à s'inscrire, par réaction, dans une tradition nationale. Deux approches de la philosophie se distinguent : une approche mystique et une approche analytique. La première inspirera les romantiques, la seconde les rationalistes. C'est la clarté analytique qui s'est imposée comme représentante de l'esprit allemand.
LE MOYEN-ÂGE ET LA RENAISSANCE
La période qui s'étend du IXe au xiiie siècle est caractérisée dans toute l'Europe par la scolastique. Les professeurs, dans les écoles de diocèses puis dans les universités, cherchent à synthétiser et à transmettre la pensée des philosophes anciens tels Aristote et Boèce.
Les œuvres de Maître Eckart (Johannes Eckart dit, 1260-vers 1328) relèvent de la tradition mystique médiévale et marquent le début d'une pensée philosophique propre. Inspiré par saint Thomas d'Aquin et le néoplatonisme, Maître Eckart se passionne pour l'être « vrai » et cherche à expliquer la relation de l'homme au divin. Tout être participe du divin mais l'âme peut ou non s'abandonner à lui au moyen de la contemplation intérieure.
La pensée de Nicolas de Cues (Nikolaus Krebs dit, 1401-1464) marque le passage du Moyen Âge à la Renaissance. Il constate que nos possibilités de connaissances sont limitées puisque le monde est fait de contradictions et de métamorphoses. Sachant qu'il ne sait pas, l'homme est dans un état de docte ignorance (docta ignorantia). La diversité des choses finies est dépassée dans l'infini. L'unité du monde est en Dieu.
L'INFLUENCE DE LA REFORME
Le réformateur religieux Martin Luther (1483-1546) dénonce les abus de l'église catholique et fait de la Bible la seule autorité en matière de loi. Il replace l'homme dans un rapport immédiat avec Dieu et refuse l'intervention du clergé. Il défend la doctrine du péché originel : l'homme, par sa nature, connaît l'état de péché et ne peut être rendu juste que par la foi. La Réforme a influencé les penseurs des xvie et XVIIe siècles ; elle a aussi suscité de nombreuses résistances.
L'APPORT DE LA SCIENCE
Les travaux scientifiques de Nicolas Copernic (1473-1543) et de Johannes Kepler (1571 -1630) ouvrent l'ère des temps modernes. Dans De revolutionibus orbium coelestium libri sex (1543), Copernic développe sa théorie héliocentrique et rompt avec la représentation antérieure d'une Terre située au centre de l'Univers. Kepler approfondit les démonstrations de Copernic et les fonde mathématiquement. Ébranlé, le géocentrisme de Ptolémée entraîne dans sa chute le système d'Aristote: les dogmes théologiques sont dépassés et des espaces nouveaux s'ouvrent pour la philosophie.
« LA SECONDE MOITIÉ DU XIX' SIÈCLE 5. »
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