GORGIAS DE LEONTION
Publié le 02/11/2009
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Né en Sicile, il aurait été l'élève d'Empédocle. Orateur doué et improvisateur célèbre, il devint immensément riche. Il fut un styliste baroque qui impressionna vivement les Athéniens quand ils le virent arriver dans leur ville à l'âge de cinquante-cinq ans. Il y mourut d'ailleurs plus que centenaire. Détail piquant de sa force persuasive : il se vantait de convaincre les patients récalcitrants de son frère médecin qui refusaient d'absorber la potion prescrite ou se dérobaient au bistouri. Il nous reste de lui deux abrégés tardifs d'un surprenant traité «Du Non-Etre«, dont nous citons le début, et qui est un bon modèle (u) de ce que l'on entend généralement par «sophisme« (raisonnement faux qui a une apparence de vérité, parfois, mais non pas toujours, dans l'intention de tromper).

«
Gorgias de Léontion (~487–380 av.
J.-C.)
Penser et parler à-propos
Né au début du Ve siècle à Léontion, non loin de l'actuelle
Syracuse en Sicile, Gorgias était à la fois philosophe, rhéteur et
ambassadeur à Athènes.
Il fréquente Empédocle qui l'instruit des
beautés de la prose poétique.
En – 427, son éloquence émerveille
les Athéniens : il donne des cours de dialectique et de rhétorique,
accorde des séances dans des maisons privées.
Ses principes
de rhétoriques sont contenus dans un Art dont il ne reste rien.
D'après la légende, Gorgias aurait vécu cent huit ans… Il est le
seul à avoir eu sa statue en or massif à Delphes.
Philosophie et rhétorique
L'art du discours de Gorgias (hérité d'Empédocle) est d'abord une
philosophie plus qu'un ensemble de techniques.
Tout repose sur
l'à-propos , le moment opportun comme fondement de la morale.
En effet, appliquer les bonnes techniques permet de faire triompher
le juste contre l'injuste en fonction des circonstances… Plus
encore, les propositions contenues au début du traité Sur le Non-être
offrent un premier exemple de nihilisme : pour Gorgias,
il n'y a rien, ni être ni non-être, aucun discours sur l'être n'est
possible ; même si l'être existait, il ne pourrait être pensé : l'être
et la pensée sont séparés ; et même si l'être pouvait être pensé, le
langage ne pourrait l'exprimer, aucune connaissance ne pourrait
communiquer cette pensée.
La science du discours est ainsi libérée de la science des choses ;
seul le langage est susceptible d'être efficace : le discours qui
persuade n'est pas vrai mais beau.
Et cette beauté consacre la
naissance de la rhétorique. 15
Les procédés du discours selon Gorgias
Les tropes : ils produisent leur effet par altération du sens d'un mot ou d'une
phrase ; le jeu porte sur le sens « littéral ».
Par exemple, par l'allégorie, on parle
d'une chose en voulant en signifier une autre ; par la métaphore, on désigne une
chose par un mot qui en désigne une autre.
Les figures : elles utilisent un mot ou une idée en lui donnant une formulation ou
un sens qui s'écarte de l'usage habituel.
Par exemple, par antithèse, on compare
des personnes ou des choses qui s'opposent..
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