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Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon : Discours sur le style (résumé et analyse)

Publié le 19/02/2016

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Le Discours sur le style de Buffon est son discours de réception à l'Académie française. Il y défend une conception plutôt classique du style, critiquant implicitement ceux qui, tels Voltaire ou Diderot, apparaissent aujourd'hui comme les représentants de la modernité littéraire. Du point de vue philosophique, ce qui est intéressant, c’est la comparaison qu'il établit entre un bon discours et les ouvrages de la nature, entre les règles de l’éloquence et les

lois naturelles, propre à l'âge classique. Au XXe siècle, les philosophes sont revenus de cette conviction positiviste selon laquelle le sens du discours reflète l'ordre des choses. Les lois de la nature, la vérité sont devenues problématiques et le discours du philosophe s'apparente plus souvent à un tâtonnement modeste dans le changement et la complexité qu'à une parade triomphale sur le Champ de Mars.

buffon

« Avoir un beau styl e, ce n'est pas for cément bien pens er ·~[·]~· Les sophistes étaient des experts en rhétorique, pourtant, d'après Platon, ils pensaient mal.

Le style est une simple ques­ tion d'esthétique, pas de justesse de la pensée.

Un grand philo­ sophe ou un grand scientifique peut être un piètre écrivain.

Style et vérité ne sont pas liés P laton a dénoncé avec force les sophistes , ces rhéteurs qui pré ­ tendai ent que la vérité absolue n'existe pas et que seule la qualité for ­ melle d'un discours en fait la valeur.

Pour les sophistes ( Protagoras , Gorgias , Calliclès ), on peut défend re n'importe quel point de vue: il suf ­ fit de bien enchaîner les «Les sophistes ne sont que d 'habiles gens qui savent manier le peuple, le flatter dans ses pr6jugés et ses cUislrs et enseigner leur art • leurs disciples .• Platon , La Républiqu e idées et d'être convain­ cant.

Le style brouille la vérité C ertains philo_sophe _s contemporams en ­ tiquent Je «beau style» classique.

Ils pen se nt en effet que le so uci du bien dir e dé forme la pens ée et que la vo l onté d'ordre et de cohérence serait plu ­ tô t un obstacle à l'é ­ m erge nce de la vé rité .

Les conceptions de Buf ­ fon seraient ainsi Je reflet d'un système politique et idéologique selon lequel il existe une vérité unique fondée sur l'ordre et sur les lois de la nature.

C' est l'id ée qui compte , non l'e x pression L e beau style est affaire d'esthétique, non de vérité.

Les grands orateurs de l'Antiquité, admirés par Buff on, n'éta ient pas forcément de grands ph ilosophes, à l'image de Cicé ro n, et B u ffon lui-même occupe une place mo­ deste dans l'histoire de la pensée.

Un philo­ so ph e comme Kant , en revan che , dont on a so uve nt critiq ué , avec rai so n , le style lou rd et sa ns élo ­ quence , n ' en est pas moins un penseur génial.

L'on peut bien disserter ou dis cour ir sur des idées fausses.

L e bea u style n'est p as forcément synonyme d ' un e bonne pensée.. »

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