Georges Canguilhem : un philosophe des sciences

ont été rédigées sans que leurs auteurs se soient préalablement muni de concepts critiques pour justifier le mode de leur écriture historique. À cet argument de fait, ils joignent un argument de droit, pour ruiner définitivement les prétentions de l'épistémologie : procédant directement de l'histoire des sciences, elle ne peut se vanter d'ajouter quelque chose de spécifique à cette dernière.

Or, dans des textes de réflexion critique comme dans des travaux proprement historiques, d'une grande richesse d'information et de conceptualisation, Georges Canguilhem s'attache constamment à démontrer la légitimité des droits de l'épistémologie, qui ne saurait se contenter de généraliser les leçons d'une « histoire des sciences » entièrement élaborée en dehors d'elle. De fait et de droit, elle se doit d'intervenir préalablement au travail historique et l'accompagner dans son déroulement en substituant à « l'histoire des sciences » 

Né à Castelnaudary (Aude), le 4 juin 1904, Georges Canguilhem, qui a consacré toute sa carrière à l'enseignement de la philosophie, est mort le 11 septembre 1995 à Marly-le-Roi (Yvelines). Son influence, aussi discrète que décisive, s'est exercée sur plusieurs générations de philosophes.

Parmi eux figure Michel Foucault, qui a écrit :

« Dans tout le débat d'idées qui a précédé ou suivi le mouvement de 1968, il est facile de retrouver la place de ceux qui, de près ou de loin, avaient été formés par Canguilhem. »