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Gaston Bachelar

Publié le 31/10/2012

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Penseur anticonformiste et autodidacte, Gaston Bachelard a révolutionné la philosophie des sciences. Guidé par la volonté de comprendre l’esprit humain, il laisse une œuvre double, comportant une face épistémologique et une face littéraire dont la cohérence n’est pas toujours évidente. La simple évocation de son nom suffit à faire renaître l’image sympathique d’un vieil homme au regard souriant, enfoui sous une interminable barbe blanche. Gaston Bachelard symbolise aujourd’hui encore ce professeur rêvé, humble et attentif. Le parangon même du savant. Pourtant, la carrière de G. Bachelard n’est pas commune. Son parcours universitaire atypique lui permet d’instaurer une philosophie des sciences inédite, mobilisant des théories alors d’avant-garde telles que la psychanalyse ou la théorie de la relativité. Mais G. Bachelard, c’est aussi deux visages, deux approches de la philosophie. Rationaliste engagé d’un côté, passionné de poésie de l’autre, il fonde une pensée à deux volets, aussi antithétiques l’un de l’autre qu’impensables l’un sans l’autre. La science contre l’imaginaire poétique, l’animus contre l’anima (1), tels sont les deux versants de l’esprit humain que G. Bachelard s’est appliqué à explorer, tous deux avec la même rigueur et la même détermination. « Sans doute plus professeur que philosophe (2) «, comme il le dit lui-même, G.&...

« postes tout en suivant des cours du soir de mathématiques.

Huit ans après sa licence, il obtient celle de philosophie pour laquelle il se sera préparé seul, en autodidacte.

Il passera l'agrégation de philosophie, élevant seul sa fille, Suzanne, suite à la mort de son épouse Jeanne Rossi. Toute son oeuvre témoigne d'un attachement profond pour la fonction de professeur qu'il exercera jusqu'à la fin de sa vie.

Mais au-delà de la reconnaissance pour une institution républicaine, la réflexion autour de l'école constitue chez G. Bachelard le coeur même de son épistémologie.

Obnubilé par la compréhension des progrès de l'esprit humain, il consacre son ouvrage majeur, La Formation de l'esprit scientifique, à l'analyse des caractéristiques du raisonnement scientifique.

Dans ce livre, G. Bachelard reproche notamment aux professeurs de sciences de ne pas assez prendre conscience des connaissances empiriques déjà accumulées par l'élève lorsqu'il arrive à l'école.

Le professeur n'a donc pas pour rôle de transmettre un savoir expérimental mais de le changer, « de renverser les obstacles déjà amoncelés par la vie quotidienne (3) ».

À partir de cette observation de professeur, G. Bachelard va concevoir l'avancée scientifique comme une lutte permanente contre les « obstacles épistémologiques ».   Une épistémologie de la rupture « C'est en termes d'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique (4). » Le premier obstacle épistémologique à surmonter, selon G. Bachelard, est l'observation elle-même.

Il s'oppose dès lors à la « perception immédiate » comme instrument de connaissance et notamment au principe de l'induction, propre aux empiristes.

G. Bachelard pense que la science ne provient pas du raffinement de l'intuition sensible.

La vérité scientifique n'est pas à chercher dans l'expérience ; c'est l'expérience qui doit être corrigée par l'abstraction des concepts.

Mais ces obstacles épistémologiques ne sont pas de simples erreurs contingentes.

Ils sont constitutifs en eux-mêmes du développement scientifique.

L'esprit doit alors commencer par critiquer ce qu'il croit déjà savoir, c'est-à-dire en rompant avec le sens commun qui procède généralement par images et qui nuit à l'élaboration de concepts précis.

L'exemple de l'éponge en est la parfaite illustration.

Métaphore abusivement utilisée dans le milieu scientifique, elle est identifiée par Réaumur à l'air qui peut être comprimé comme une éponge, puis à la terre comme réceptacle. »

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