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Galilée a dit : Toute la nature n'est que mathématique. » Qu'en pensez-vous ?

Publié le 17/03/2004

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Galilée est un savant du XVI ième siècle, connu comme le véritable fondateur de la physique moderne, et l’homme auquel l’Inquisition intenta un procès pour avoir soutenu que la Terre tournait sur elle-même et autour du soleil.
Dans un ouvrage polémique, « L’essayeur «, écrit en 1623, on lit cette phrase :
 
 « La philosophie [ici synonyme de science] est écrite dans ce très vaste livre qui constamment se tient ouvert devant nos yeux –je veux dire l’univers- mais on ne peut le comprendre si d’abord on n’apprend pas à comprendre la langue et à connaître les caractères dans lesquels il est écrit. Or il est écrit en langage mathématique et ses caractères sont les triangles, les cercles, et autres figures géométriques, sans lesquels il est absolument impossible d’en comprendre un mot, sans lesquels on erre vraiment dans un labyrinthe obscur . «
 
Dans notre citation, la nature est comparée à un livre, que la science a pour but de déchiffrer. Mais l’alphabet qui permettrait de lire cet ouvrage, d’arracher à l’univers ses secrets, ce sont les mathématiques. Faire de la physique, saisir les lois de la nature, c’est d’abord calculer, faire des mathématiques. Galilée est le premier à pratiquer la physique telle que nous la connaissons: celle où les lois de la nature sont écrites sous forme d’équations mathématiques, et où les paramètres se mesurent.


« Le monde galiléen La condamnation de Galilée, en 1633, n'empêche pas ses idées de se répandre en France.

Le mode de diffusion desidées et connaissances nouvelles est celui du réseau d'amateurs.

Peiresc, conseiller au parlement de Provence, amide Malherbe et de Gassendi à Aix, a été l'élève de Galilée à Padoue.

Il correspond avec le père Mersenne à Paris.Celui-ci, enthousiaste et infatigable vulgarisateur des connaissances scientifiques, rayonne sur le petit mondeeuropéen des amateurs de science : Huygens, Fermat, Pascal.

La célèbre formule de Galilée : « L'univers est écriten langage mathématique », introduit la révolution du nombre.

Vers 1620 l'objet scientifique n'est plus une qualitéperçue mais une quantité mesurée.

Les causes deviennent des lois, la nature un mécanisme.

On « chasse la vie duvivant » (Georges Canguilhem), mais on libère l'esprit de l'animisme et du symbolisme.

L'hypothèque religieuse estlevée mais on ne perçoit pas les dangers de pétrification dans des systèmes abstraits.

Cet hyper-intellectualisme,pour qui tout est uniquement ratio, n'est pas sans amputer ou freiner la connaissance elle-même dans certainsdomaines.

L'explication par le médecin anglais Harvey, en 1628, de la circulation du sang n'est pas encore acceptéeà la fin du siècle, non seulement à la faculté de Médecine de Paris, mais par des médecins réputés comme Gui Patin.Elle paraît trop « vitaliste » à Descartes.

La géométrie projective de Desargues demeure confidentielle, pourtant sonBrouillon projet d'une atteinte aux événements des rencontres du cône avec un plan (1639) fondait une science dela perspective, mais recourait trop à l'imaginaire.

Seul Pascal saisit ses idées et les exploite d'une part dans l'Essaisur les coniques (1640), qui sera placardé en public à Paris, à l'intention des curieux, d'autre part dans certainsfragments des Pensées, où il utilise philosophiquement la subtile notion de « point de vue », qu'il emprunte augéomètre.. »

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