Gagne-t-on sa vie en travaillant ?
Publié le 17/01/2022
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Si, au sens économique, on gagne sa vie en travaillant, ce gain n'est qu'une des conséquences du travail ; car en travaillant, avant tout, on se réalise, on réalise son talent en exprimant ses facultés. C'est parce que le travail n'est pas seulement un gagne-pain, mais une activité de réalisation de soi que l'on peut comprendre le mécontentement de ceux dont le travail est aliénant. Les protestations qui expriment ce mécontentement confirment de manière tragique que l'essence du travail est d'être une activité à travers laquelle l'homme peut éprouver concrètement sa liberté. Si la finalité externe du travail, c'est le revenu, sa finalité interne doit être le libre accomplissement de soi.
Il s'agissait ici de s'interroger que la valeur du travail et sur son origine. Il est reconnu que le travail est bénéfique mais dans un même temps, chacun vit le travail comme une contrainte dont on se passera bien. Il fallait donc mettre en évidence les différents aspects du travail : nécessaire à la survie et activité contraignante, avant de voir que le travail, dans son idéal, permet à l'homme de se réaliser et d'accéder véritablement à son humanité.
Le travail, dans notre société, désigne toute activité dès l'instant où elle est socialement rentable. Ainsi l'ouvrier, l'employé, l'enfant qui apprend à l'école travaillent. Mais il faut rappeler que ce mot vient du terme latin "tripalium" qui désigne instrument de torture. Le travail est en effet plus subi comme une contrainte, comme une tâche pénible et douloureuse. Dès lors, pourquoi travaillons-nous ? De prime abord, le travail est plutôt une relation entre la nature et l'homme, une lutte pour la survie et pour assurer les conditions de vie. Le travail, en effet, est nécessaire parce que la nature n'offre pas spontanément à l'homme ce qu'il a besoin pour vivre. Le terme "gagner" signifie "tirer un profit, un gain". Il faut donc que ce que cela nous coûte de travailler soit compensé par ce que l'on en retire. Mais ne perd-on pas quelque chose, quand nous travaillons ? Ne perdons-nous pas aussi quelque chose? Pourtant, pouvons nous être véritablement un homme, sans travailler ? Gagne-t-on sa vie en travaillant ?
- 1. Nous travaillons pour assurer notre survie. Perd-on sa vie en travaillant ?
- 2. Le travail est pénible et peut nous faire perdre nos forces et notre humanité.
- 3. Le travail, dans les conditions idéales, permet à l'homme de se réaliser et de devenir humain. Gagne-t-on son humanité en travaillant ?
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un moyen.
3.
Le travail, dans les conditions idéales, permet à l'homme de se réaliser et de devenir humain
"Il est tout aussi faux de s'imaginer que, si Adam et Ève étaient restés dansle paradis, ils n'eussent fait autre chose que demeurer assis ensemble.L'oisiveté eut fait leur tourment [...] le meilleur repos est celui qui suit letravail."(Kant, traité de pédagogie).Le travail a en effet une autre valeur, par notre travail nous occupons uneplace dans la société, nous avons une fonction sociale.
• Le travail est l'activité par laquelle l'homme transforme la nature pour la plierà ses besoins.
La technique est l'ensemble des moyens qu'il met en oeuvrepour cela.
D'un côté, l'homme invente des outils pour mieux exploiter lesressources naturelles, de l'autre, ces outils deviennent eux-mêmes l'objet d'untravail.
Ce cycle voue l'homme à transformer indéfiniment la nature.• On peut y voir un cercle vertueux permettant à l'homme de progresser, nonseulement matériellement, mais aussi moralement.
C'est le cas par exemple deKant, pour qui le travail ne doit pas être vu comme une malédiction (Adamchassé du Paradis et voué à «manger son pain à la sueur de son front»),mais, d'une part, comme un moyen pour l'homme de ne pas s'ennuyer, etd'autre part, comme une ruse de la nature qui pousse l'homme à développerses facultés.
- La transformation de la nature permet à l'homme de s'affirmer.
Pour Hegel, le travail arrache l'homme de l'animalité,à son existence immédiate, en lui imposant la médiation du temps et aussi celle de l'outil.
Le travail est alors lemoyen d'une extériorisation de soi.
Le travail forme et éduque, il transforme le monde et le civilise.C'est donc par le travail que l'homme se réalise en tant qu'homme et se définit.
En façonnant la nature à son image,il accède à la conscience et à la liberté.Marx, souligne combien la conscience se forme et évolue à partir du moment où le travail correspond à un projet :en imaginant le produit qu'il veut obtenir, l'homme développe ses capacités de penser et sa volonté.C'est pourquoi il est urgent de changer ses valeurs pour que le travail puisse effectivement être un moyend'épanouissement et de développement de l'homme.
Il ne s'agit, dès lors, non plus uniquement de produire maisd'accomplir des actions intelligentes et épanouissantes, c'est-à-dire de faire vivre le travail sur le mode du loisir.
Ainsi, donc le travail permet dans un premier temps de gagner sa vie, de s'assurer les moyens et les élémentsnécessaires à sa survie.
Mais le travail est une activité pénible et difficile.
Dès lors, l'ouvrier perd plus qu'il ne gagnedans son travail.
Pourtant, il faut bien voir que c'est par son action consciente et programmée sur la nature, quel'homme accède à lui-même.
Il faut donc concevoir le travail d'une nouvelle manière et permettre à chacun des'épanouir dans son travail.
Pour cela, il faut faire valoir la dimension créatrice et originale de tout travail et touteexistence..
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