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Friedrich Nietzsche (1844-1900): La critique de la métaphysique - Statut de la connaissance chez Nietzsche - Le Surhomme : politique nietzschéenne

Publié le 23/03/2015

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Nietzsche est donc violemment opposé à toute forme de démocratie. Car ce régime égalise les conditions et consacre le règne du ressenti­ment des faibles contre les plus forts en imposant des valeurs procla­mées universelles qui ne servent qu'à imposer leur propre puissance en sous-main. C'est l'Etat « le plus froid de tous les monstres froids « qui permet d'établir cette égalité mensongère. Nietzsche méprise donc profondément la bourgeoisie qui est née de la Révolution française et qui incarne à la fois les valeurs démocratiques et le règne de l'argent. La richesse, en effet, ne devrait appartenir qu'à « celui qui a de l'esprit : autrement la fortune est un danger public «. Le prolétariat est condam­né de même que la bourgeoisie puisqu'il véhicule en fait les mêmes valeurs, d'inspiration fondamentalement, chrétienne.

 

Quel est le statut de cette politique nietzschéenne ? C'est celui d'une utopie. Dans ce second XIXe siècle où se répandent les théories socia­listes orientées vers la réalisation effective de ta révolution, il faudrait trouver dans l'oeuvre de Nietzsche des indications beaucoup plus préci­ses que celles qui s'y trouvent pour assurer à ses théories politiques autre chose que ce statut de mythe orienté vers l'avenir.

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« vérité, car la vérité n'existe pas: elle n'est qu'une construction destinée à dissimuler les rapports de force à l'œuvre entre les volontés de puis­ sance qui sont la seule vérité.

Cet effondrement de tout socle à toute valeur rend la lecture de l'œuvre vertigineuse.

La critique de la métaphysique Ette et logique On a vu dans cette brève histoire de la philosophie que, depuis Parmé­ nide, la tâche des philosophes a consisté à supposer, derrière la multi­ plicité du sensible, la présence transcendante et idéaliste d'une réalité fixe et stable, un « arrière-monde » dit Nietzsche.

C'est cet « arrière­ monde » qui, pour la philosophie, est l'Etre véritable.

Nietzsche désigne ainsi tout à la fois l'Etre de Parménide, les Idées de Platon, la substance d'Aristote, le Dieu-nature de Spinoza, et le noumène kantien.

La créa­ tion de cet arrière-monde est étroitement liée à un ordre de valeurs morales qui va attribuer ses qualificatifs positifs au stable et à l'im­ muable, et ses qualificatifs négatifs au devenir et au fuyant.

Vrai et faux, beau et laid, bien et mal se trouvent ainsi distribués entre la transcen­ dance et le sensible.

Cet Etre véritablement réel est toujours conçu dans un accord avec la pensée: il est donc à la fois conceptuel et logique, et ceci dès Parménide qui définit l'Etre à partir du principe de non-contradiction.

Ce premier pas de Parménide a mis fin à l'élan proprement grec des Présocratiques et aboutit à la philosophie morale de Socrate, pour laquelle Nietzsche n'a pas de mots assez durs.

C'est en effet Socrate qui lie la métaphy­ sique des arrières mondes et la croyance en une vertu qui ferait le bon­ heur des hommes, et que la pratique de la raison permettrait d'attein­ dre.Aussi la métaphysique est-elle à sa naissance, selon l'appellation de Nietzsche, une « ontologie morale 2 », une transcendance à but moral.

Le christianisme est l'héritier de cette conception.

Car l'Etre stable, vrai, éternel, inconditionné et bon, prend tout naturellement le nom de « Dieu ».

L'otigine de la métaphysique La métaphysique est d'abord attaquée parce que son objet, l' « arrière­ monde » est un néant.

N'existe en effet que le monde sensible, chan­ geant et mouvant, et le concept d'Etre, fondamentalement laisse donc en dehors de lui tout ce qui fait la réalité.

L'Etre ou l'idéal ou Dieu ou la vérité sont des concepts entièrement vides et ils ne servent qu'à établir 2.

L' « ontologie » est la « science de l'Etre ».

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