Freud, psychiatre autrichien du début du XX° siècle
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
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s'agit, c'est le côté scientifique.
Ce à quoi Freud cherche à répondre dans ce texte, c'est à la critique selon
laquelle il n'aurait pas le droit de travailler scientifiquement avec cette hypothèse.
Qu'est-ce qui, dans la notion « d'inconscient », semble justifier cette objection ? Il semble évident qu'il ne peut
y avoir de science que de ce qui est observable : comment travailler scientifiquement avec un objet que
personne n'a jamais perçu directement et que, par définition, personne ne percevra jamais ? La recherche
scientifique porte sur des phénomènes, c'est-à-dire sur des faits susceptibles de faire l'objet d'expériences,
notamment en laboratoire.
Or il est évident que l'on n'isolera jamais l'inconscient par précipitation dans un tube
à essai, ou dans un accélérateur de particules : l'inconscient est à jamais "inobservable", du moins de façon
directe.
Admettre l'hypothèse de l'inconscient comme hypothèse scientifique, c'est donc admettre que la
science peut accepter d'aller au-delà de « l'expérience immédiate », de l'observation directe.
Or, pour Freud, tel est bien le cas : même si l'inconscient est à jamais inobservable directement, son hypothèse
reste scientifiquement "nécessaire etlégitime".
Qu'est-ce à dire ? La science a deux fonctions essentielles : la
première consiste à expliquer et comprendre rationnellement les phénomènes ; la seconde consiste à
les prévoir, ce qui permet d'agir sur eux de façon efficace, conformément à des buts déterminés.
Or tel est
précisément ce qu'affirme Freud : l'hypothèse de l'inconscient est scientifiquement nécessaire, parce qu'on en
a besoin pour expliquer des phénomènes qui, sans cette hypothèse, demeurent inexplicables.
Pourquoi ? C'est
ce qu'explique la deuxième partie du texte.
Le premier constat de Freud est qu'il y a des phénomènes psychiques inexpliqués.
En effet, les « données de
notre conscience », c'est-à-dire les contenus psychiques dont nous avons conscience, sont « lacunaires »,
c'est-à-dire qu'ils sont incomplets : il en manque ! Qu'est-ce qui permet de l'affirmer ? L'explication donnée par
Freud est simple : il en manque, parce que nous sommes souvent incapables de passer d'une idée consciente à
une autre, nous sommes incapables de retrouver l'origine, la cause de nos idées conscientes. Il y a des « trous
» dans les données de la conscience, puisque l'on ne parvient pas toujours à trouver l'idée dont provient l'une
de nos idées conscientes.
Dès lors, il n'y a que deux solutions : soit on abandonne totalement le projet d'une
étude scientifique du psychisme, permettant une compréhension rationnelle des phénomènes psychiques
articulant des causes et des effets, soit il faut admettre que ces causes échappent à la conscience..
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