Freud: les hommes veulent être heureux et le rester
Publié le 20/04/2013
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Dans ce texte, Freud affirment que les hommes vivent plus sans la souffrance que dans le bonheur car le désir des réjouissances nous épuise et la mort, le monde est autrui s'opposent le plus souvent à nous. Dan un premier temps, Freud affirme que l'idée de bonheur au sens large a deux significations : éviter les désagréments et chercher les réjouissances. Ensuite, il dit que celles-ci ne pouvant être éprouvées que par contraste les déplaisirs sont nécessaires et le bonheur échappe. Puis dans une troisième partie il nous explique que nous vivons donc pus facilement dans la souffrance issue de la mortalité corporelle , de la résistance du réel extérieur et de nos rapports à autrui. On aurait pu penser que nous pouvons être assez heureux si nous restons modérés dans la recherche des réjouissances et si nous savons rester sereins. Au fond, le bonheur n'est pas un but fondamental de l'existence. On aurait pu penser également que l'impossibilité du bonheur est tellement évidente que nous cesserions de le rechercher. De toute façon depuis que l'homme existe il n'a jamais réussi à trouver le bonheur . C'est un but en contradiction même avec la justice, un but égoïste et non équitable, de partage. Tout d'abord, Freud affirme (ligne 1 à 4) que le bonheur a deux significations: éviter les désagréments et chercher les réjouissances. Les hommes tendent aux bonheur, " les hommes veulent être heureux et le rester ". Pour lui cette ambition comporte deux faces : un but négatif et autre positif. " Cette aspiration a deux faces, dit-il , [...] d'un côté éviter douleur et privation de joie, de l'autr...
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Enfin, Freud écrit (ligne 12 à 17 ) que nous vivons plus facilement dans la souffrance issue de la mortalité corporelle, de la résistance
du réel extérieur et de nos rapports à autrui .
" Nous sommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nous dispenser une
jouissance intense, dit-il "
En fait, c'est dans la constitution de la nature humaine elle-même qu'il faut chercher les raisons de cet échec à éprouver un
véritable bonheur: "Nos facultés de bonheur sont déjà limitées par notre constitution"
" Or, il nous est beaucoup moins difficile de faire l'expérience du malheur, dit-il".
La quête du bonheur se réduit donc, aux
yeux de Freud, à la simple tentative pour éviter les souffrances de toutes sortes.
On mesure à quel point, selon Freud, l'homme
est inévitablement amené à "en rabattre" quant à son aspiration au bonheur, et ce, pour des raisons objectives et nécessaires sur
lesquelles il ne peut pratiquement pas agir ; en effet, le bonheur ne peut être, pour Freud, que de l'ordre d'une satisfaction
pulsionnelle, à laquelle, la plupart du temps, le monde extérieur oppose un interdit formel.
On aurait pu penser que nous pouvons être assez heureux si nous restons modérés dans la recherche des réjouissances et si nous
savons rester sereins.
Nous pourrions désirer que le possible.
En effet, il peut sembler raisonnable de renoncer à nos désirs
impossibles , de ne désirer que le possible car nous sommes d’abord des êtres de raison et il serait contradictoire avec notre nature de
s’abandonner à des désirs eux déraisonnables .
En effet, si le désir est impossible, c’est qu’il n’est pas contenu dans le réel, en accord
avec ses lois, « le réel ne contenant pas plus que le possible » , comme le dit Kant, le possible est de l’ordre du réel.
Or il n’est pas réaliste de désirer l’ubiquité, l’immortalité, un voyage dans le temps, un acte gratuit car c’est contraire aux lois de la
nature ou à la logique ( désirer un acte gratuit, c’est déjà lui ôter sa gratuité).
Dès lors s’abandonner à ce type de désir, c’est adopter
un comportement contraire à la raison, à la logique ou à l’ordre des choses.
-nous sommes aussi des êtres aspirant au plaisir et fuyant la souffrance, comme le dit Epicure, le plaisir est notre référence.
Dès lors
désirer l’impossible, c’est s’exposer à la frustration, au déplaisir, à la souffrance ; on ne peut pas prendre un tel risque garanti.
-nous sommes enfin des êtres recherchant notre intérêt, or où est l’intérêt de perdre son temps à désirer en vain, alors qu’il y a des
désirs eux accessibles, possibles, réalistes ?
- on peut enfin penser que l’objet du désir est l’objet apparent et que ce que vise le désir, c’est d’atteindre sa cible, ce vers quoi il fait
mouvement.
Donc désirer l’impossible, c’est se donner un but inaccessible, frustration garantie !
Donc à la vue de tout cela on peut penser que le sage est bien celui qui arraisonne ses désirs, qui parvient à les accorder à la réalité,
préférant « changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde » comme le dit Descartes, reprenant les stoïciens et rejoignant les
épicuriens qui nous invitent à vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent, en accord avec le réel et le possible ; à désirer ce
qu’on est garanti d’obtenir car conforme à la Nature, au réel ( désirs naturels et nécessaires contre les désirs ni naturels ni nécessaires,
chez Epicure).
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