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FREUD: Le moi n'est pas maître dans sa propre maison.

Publié le 08/04/2005

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Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendrait alors. Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas. Tu vas même jusqu'à tenir « psychique » pour identique à « conscient », c'est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience. Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir. C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison. FREUD

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« des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic, elle a montréà l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin, elle est en train de montrer que l'homme est unanimal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale.Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf eterroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée, devant l'Inquisition en 1633.

C'est pourquoiles thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent unefarouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par larecherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sapropre maison.

»L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse.

FREUD (Sigmund). Né à Freiberg (Moravie), en 1856, mort à Londres en 1939. Agrégé de neuropathologie en 1885, il suivit à Paris les cours de Charcot et s'intéressa à l'étude de l'hystérie.

Ilfonda en 1910 l'Association Psychanalytique Internationale.

Il fit une série de cours aux États-Unis, devintprofesseur et, en 1920, professeur extraordinaire à l'Université de Vienne.

Il dut quitter l'Autriche en 1938.

-L'apport incalculable de Freud à l'histoire de la pensée consiste dans la création de la psychanalyse, qui est à la foisune psychothérapeutique, une « psychologie abyssale» exploratrice de l'inconscient et une théorie psychologique.

-Les composants psychiques de la personnalité sont : le moi, le ça et le surmoi.

L'inconscient est un systèmestructuré, qui se révèle par les rêves, les actes manqués.

Freud a insisté sur le rôle de la sexualité dans les conflitsde l'inconscient, les refoulements et les complexes.

Freud a eu l'immense mérite d'écarter« la dangereuse psychosede la dissimulation ». Oeuvres principales : Etudes sur l'hystérie (en coll.

avec Breuer, 1895), La science des rêves (1900), Psychopathologie de la vie quotidienne (1904), Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905), Totem et Tabou(1913), Au-delà du principe du plaisir (1920), Psychologie des masses et analyse du Moi (1921), Le Moi et le Soi(1923), Inhibitions, symptômes et angoisses (1926), Le malaise de la civilisation (1930), Leçons d'introduction à lapsychanalyse (1932), Moïse et le monothéisme (1939).. »

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