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FREUD: la société de la culture est constamment menacée de désagrégation.

Publié le 09/04/2005

Extrait du document

freud
L'homme n'est pas un être doux, en besoin d'amour, qui serait tout au plus en mesure de se défendre quand il est attaqué, mais [...] au contraire il compte aussi à juste titre parmi ses aptitudes pulsionnelles une très forte part de penchant à l'agression. En conséquence de quoi, le prochain n'est pas seulement pour lui une aide et un objet sexuel possibles, mais aussi une tentation, celle de satisfaire sur lui son agression, d'exploiter sans dédommagement sa force de travail, de l'utiliser sexuellement sans son consentement, de s'approprier ce qu'il possède, de l'humilier, de lui causer des douleurs, de le martyriser et de le tuer [...]. Par suite de cette hostilité primaire des hommes les uns envers les autres, la société de la culture est constamment menacée de désagrégation. FREUD

Le texte peut être découpé de la façon suivante :  L'homme [...] penchant à l'agression.  En conséquence [...] de le tuer.  Par suite de cette hostilité primaire des hommes les uns envers les autres, la société de la culture est constamment menacée de désagrégation.    L'étude du texte est, comme la plupart du temps, linéaire : nous pouvons dégager ici trois moments principaux.

freud

« pulsion de mort peut se « décharger » et ainsi se satisfaire. 3.

Le rapport violence-culture.La dernière phrase du passage nous signale quel est l'objet véritable de la réflexion freudienne.

Il ne s'agit pas deverser dans l'apologie de l'agressivité humaine et de toutes les formes de violence qu'elle peut engendrer.

Freud necondamne pas l'homme, pas plus qu'il ne l'excuse.

Il essaye seulement de le comprendre.

Et il voit, dans cetteoriginepulsionnelle, un fonds primitif (o hostilité primaire ») que la « société de la culture « ne peut manquer de rencontrerdans son édification.

« L'hostilité primaire des hommes entre eux fait écho à la guerre de chacun contre chacun"(Hobbes, Léviathan).

Que l'homme puisse être un loup pour l'homme « n'est pas une découverte (Freud reprendd'ailleurs plusieurs fois dans son oeuvre l'expression à son compte).

Ce qui l'est, en revanche, c'est d'attribuer cetteviolence, non seulement à la nature humaine, mais à la nature pulsionnelle de l'homme.La conséquence ultime de cette violence qui s'attache à l'homme et le définit pour une part considérable, c'est lamanifestation d'une résistance à entrer dans la culture.

Toute entrée dans la culture se paye du prix d'unrenoncement à ce fonds pulsionnel premier: l'homme ne peut, en ce sens, qu'être dénaturé pour devenir civilisé.Mais si la culture et la civilisation éduquent l'homme, en polissent le penchant naturel agressif, elles ne le fontpourtant pas disparaître.

C'est pourquoi la dernière phrase du texte souligne combien toute civilisation repose sur unconflit latent de l'individu et de la culture.

Ce conflit devient manifeste sur les plans politique (guerres) et moral(relations à autrui).

Il explique ainsi pourquoi il y a malaise dans la civilisation et pourquoi celle-ci doit constammentrester vigilante devant l'homme et toujours réfléchir sur les moyens de dompter l'animal sauvage qui gît en lui – voir,par exemple, l'usage possible de la notion de « sublimationchez Freud, qui est la transformation des pulsions primitives en sentiments d'ordre supérieur (esthétiques, moraux,religieux), utilisant leur force et la dérivant vers des buts socialement acceptables.

Si Freud retrouve donc une idéeancienne de la pensée politique et morale, il constate encore combien la violence s'attache inévitablement à la miseen place de toute culture et ne s'exprime pas seulement sur un plan politique.

Mais c'est là donner à la culture unetâche infinie que de lui assigner pour but la maîtrise de cette nature violente. FREUD (Sigmund). Né à Freiberg (Moravie), en 1856, mort à Londres en 1939. Agrégé de neuropathologie en 1885, il suivit à Paris les cours de Charcot et s'intéressa à l'étude de l'hystérie.

Ilfonda en 1910 l'Association Psychanalytique Internationale.

Il fit une série de cours aux États-Unis, devintprofesseur et, en 1920, professeur extraordinaire à l'Université de Vienne.

Il dut quitter l'Autriche en 1938.

-L'apport incalculable de Freud à l'histoire de la pensée consiste dans la création de la psychanalyse, qui est à la foisune psychothérapeutique, une « psychologie abyssale» exploratrice de l'inconscient et une théorie psychologique.

-Les composants psychiques de la personnalité sont : le moi, le ça et le surmoi.

L'inconscient est un systèmestructuré, qui se révèle par les rêves, les actes manqués.

Freud a insisté sur le rôle de la sexualité dans les conflitsde l'inconscient, les refoulements et les complexes.

Freud a eu l'immense mérite d'écarter« la dangereuse psychosede la dissimulation ». Oeuvres principales : Etudes sur l'hystérie (en coll.

avec Breuer, 1895), La science des rêves (1900), Psychopathologie de la vie quotidienne (1904), Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905), Totem et Tabou(1913), Au-delà du principe du plaisir (1920), Psychologie des masses et analyse du Moi (1921), Le Moi et le Soi(1923), Inhibitions, symptômes et angoisses (1926), Le malaise de la civilisation (1930), Leçons d'introduction à lapsychanalyse (1932), Moïse et le monothéisme (1939).. »

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