FREUD: De la scientificité de l'hypothèse de l'inconscient
Publié le 08/04/2005
Extrait du document
«
inconscient.Freud apporte aussi son témoignage de praticien : « notre expérience quotidienne la plus personnelle ».
En seréférant au même modèle que précédemment : d'une part, des idées qui nous viennent sans que l'origine soitconsciente (et qui ne peuvent donc s'expliquer que par un autre rattachement : le rattachement à l'inconscient).D'autre part des « résultats de pensées » qui sont ces « actes psychiques » dont l'élaboration nous demeurecachée, sauf à les rapporter à d'autres actes psychiques, qui ne peuvent s'expliquer que par le recours àl'inconscient.Enfin, Freud résume les conséquences des deux hypothèses.
D'abord celle de ses adversaires, relativementdisqualifiée au moment même de sa présentation (« si nous nous obstinons à….
»), puisqu'elle fait songer à unecrispation sur une théorie ancienne & dépassée.
En bref, si l'on ne recourt pas à l'hypothèse de l'inconscient, lesactes conscients qu'on peut rassembler (et puisqu'on rejette l'hypothèse de l'inconscient, ce sont les seuls actesqu'on peut mettre bout à bout), compte tenu de leur caractère lacunaire, « demeurent incohérents etincompréhensibles ».
On voit comment Freud met en cause le privilège classique de la conscience : alors que laconscience est habituellement définie comme ce qui donne sens, le recours à la conscience fait de la suite desactes conscients collectés quelque chose d'insensé, à la fois dans son apparence (incohérence) et dans sa réalité(incompréhensible).Au contraire, Freud, exposant sa thèse, introduit l'inconscient (« nous interpolons les actes inconscients inférés »).Dès lors est comblé ce qui jusque-là était lacunaire.
L'accumulation « s'ordonne ».
Un ensemble cohérent sedessine.
C'est l'inconscient (et non la conscience) qui donne sens.D'où la recommandation de Freud propre à toute méthode scientifique : « aller au-delà de l'expérience [au sensd'apparence] immédiate ».
Donc aller au-delà du conscient, jusqu'à forger l'hypothèse de l'inconscient, même sicette notion n'est pas donnée strictement par l'expérience immédiate.
Pour Freud, les données immédiates de laconscience « sont insuffisantes » pour donner raison de la totalité des actes psychiques.
Au contraire, il estnécessaire de construire (à l'opposé du donné) la notion d'inconscient.
Dans une seconde partie, beaucoup plus brève, Freud argumente sur la légitimité de l'hypothèse de l'inconscient.Maintenant il ne s'agit plus d'une théorie nouvelle plus fortement explicative que l'ancienne, donnant un « gain desens et de cohérence », mais de référence à une pratique, qui est la pratique de la psychanalyse.
Et dont la véritéest toute pragmatique : la psychanalyse (liée à l'hypothèse de l'inconscient) est vraie parce qu'elle réussit («pratique couronnée de succès »).
Plus fortement, Freud affirme qu'il est possible d'influencer « les processus conscients », dans une pratique fondéesur l'hypothèse de l' « inconscient ».
Sorte de « preuve » expérimentale « incontestable » qui donne consistance defait à ce qui, jusqu'alors, n'était qu'hypothèse intellectuelle.
D'autant que cette influence n'est pas limitée au couppar coup, mais qu'elle s'organise selon un programme où le but est préétabli (selon « un but donné »).Ainsi Freud a-t-il couvert l'ensemble de la démarche scientifique : passage de l'hypothèse à la théorie, de la théorieà la pratique expérimentale (observation des faits, expérimentation).
Ce qui permet de transformer ce qui unmoment n'a été qu'une simple hypothèse en la thèse centrale d'une nouvelle conception de l'homme.
Conclusion..
Le problème posé par ce texte est celui de l'existence de l'inconscient.
Freud tente d'en prouver l'existence.
Il estvrai que l'hypothèse de l'inconscient est un principe d'intelligibilité.
Elle permet de trouver un sens à des actes quiparaissent, au premier abord, dépourvus de signification.
Reste que la notion d'inconscient peut, lorsqu'elle estutilisée sans discernement et hors du cadre de la pratique analytique, devenir un principe d'explication unique ettotalitaire des comportements humains, et même une justification de ceux-ci.
L'inconscient ne dédouane pas l'êtrehumain de la responsabilité de ses actes.
FREUD (Sigmund). Né à Freiberg (Moravie), en 1856, mort à Londres en 1939. Agrégé de neuropathologie en 1885, il suivit à Paris les cours de Charcot et s'intéressa à l'étude de l'hystérie.
Ilfonda en 1910 l'Association Psychanalytique Internationale.
Il fit une série de cours aux États-Unis, devintprofesseur et, en 1920, professeur extraordinaire à l'Université de Vienne.
Il dut quitter l'Autriche en 1938.
-L'apport incalculable de Freud à l'histoire de la pensée consiste dans la création de la psychanalyse, qui est à la foisune psychothérapeutique, une « psychologie abyssale» exploratrice de l'inconscient et une théorie psychologique.
-Les composants psychiques de la personnalité sont : le moi, le ça et le surmoi.
L'inconscient est un systèmestructuré, qui se révèle par les rêves, les actes manqués.
Freud a insisté sur le rôle de la sexualité dans les conflitsde l'inconscient, les refoulements et les complexes.
Freud a eu l'immense mérite d'écarter« la dangereuse psychosede la dissimulation »..
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