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FREUD: Ces idées, qui professent d'être des dogmes...

Publié le 08/04/2005

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freud
Ces idées, qui professent d'être des dogmes, ne sont pas le résidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion... pour ainsi dire enlevés et recevoir une solution acceptée par tous. FREUD

QUESTIONNAIRE INDICATIF    Comment comprenez-vous "ces idées, qui professent être des dogmes" ?  - Quelles sont-elles ?  — Pour quoi — selon Freud — cherchent-elles à apparaître, à se faire prendre ?  — Importance de la notation : « elles ne sont pas le résidu de l'expérience «?  — Importance de la notation : « elles ne sont pas le résultat final de la réflexion «?  • Que sont-elles « en réalité « pour Freud ?  — Comment Freud s'efforce-t-il de justifier ce qu'il avance ?  • D'où viennent ces idées ?  • Quels sont leurs « avantages « ?  — En regard de quoi ?  • Importance de la notation « conflits jamais entièrement résolus « dans l'argumentation de Freud ?  • Comment comprenez-vous « lui être pour ainsi dire enlevés ',  et recevoir une solution acceptée de tous « ?  • Que pensez-vous de la position et de l'argumentation de Nietzsche ? De quoi dépendent-elles ?  • Quel est l'enjeu de ce texte ?  • En quoi a-t-il un intérêt philosophique ?

Problème et thèse : savoir si la religion est fondée, donc, rationnelle ; Freud y répond en se demandant quelle est son origine. Le seul fondement que lui trouve Freud, ce sont les désirs infantiles d’être aimé et protégé, c’est donc la peur, le sentiment d’insécurité, et le besoin d’un père aimant et puissant. Illusion, certes, mais celle-ci est salvatrice car elle nous réconcilie avec ces désirs infantiles, donc, avec nous-mêmes… NB : expression du sentiment d’insécurité à l’âge adulte : peur des forces naturelles ; angoisse devant la mort ; non compréhension de l’univers (origine, finalité, etc.). La religion, sous forme du Père omnipotent, bienveillant (cf. providence divine = monde futur, mais aussi, origine du monde…), répond à toutes ces questions et apporte un réconfort par ses promesses…

freud

« • relation génétique : l'exigence collective d'une représentation sécurisante reprend en elle les angoissesindividuelles.Le statut des notions métaphysiques ou religieuses de « Providence » et d'« ordre moral », ainsi que des croyancesconcernant la vie éternelle et l'au-delà.

Des deux aspects de l'explication freudienne (explication génétique d'oùadent la croyance religieuse ? explication fonctionnelle : quelle est sa fonction, son rôle ?). Quelques références utiles: L'illusion religieuse chez Freud (Textes et analyses) « Représentons-nous la vie psychique du petit enfant.

[…] La libido suit la voie des besoins narcissiques ets'attache aux objets qui assurent leur satisfaction.

Ainsi la mère, qui satisfait la faim, devient le premier objetd'amour et certes de plus la première protection contre tous les dangers indéterminés qui menacent l'enfant dans lemonde extérieur ; elle devient, peut-on dire, la première protection contre l'angoisse.La mère est bientôt remplacée dans ce rôle par le père plus fort, et ce rôle reste dévolu au père durant tout lecours de l'enfance.

Cependant la relation au père est affectée d'une ambivalence particulière.

Le père constituaitlui-même un danger, peut-être en vertu de la relation primitive à la mère.

Aussi inspire-t-il autant de crainte que denostalgie et d'admiration.

Les signes de cette ambivalence marquent profondément toutes les religions […].

Etquand l'enfant, en grandissant, voit qu'il est destiné à rester à jamais un enfant, qu'il ne pourra jamais se passer deprotection contre des puissances souveraines et inconnues, alors il prête à celles-ci les traits de la figure paternelle,il se crée des dieux, dont il a peur, qu'il cherche à se rendre propices et auxquels il attribue cependant la tâche dele protéger.

Ainsi la nostalgie qu'a de son père l'enfant coïncide avec le besoin de protection qu'il éprouve en vertude la faiblesse humaine ; la réaction défensive de l'enfant contre son sentiment de détresse prête à la réaction ausentiment de détresse que l'adulte éprouve à son tour, et qui engendre la religion, ses traits caractéristiques.

»Freud. La religion n'est pas l'objet central de l'investigation Freudienne : l'auteur étend à ce champ du réel lesconséquences de son interprétation des maladies psychiques et du fonctionnement de l'inconscient.

C'est ainsi quela religion se trouve englobée dans sa théorie du déterminisme psychique.Freud lui consacre tout de même trois ouvrages, dont deux, « Totem & Tabou » et « Moise & le monothéisme »,développent une hypothèse, aujourd'hui fort contestée, de la genèse du phénomène religieux : à l'origine del'humanité, le meurtre du père par ses fils aurait fait naître chez ceux-ci un sentiment de culpabilité, qui n'auraittrouvé d'issue que dans le culte voué au père défunt, et divinisé.

Le troisième livre de Freud, « L'avenir d'une illusion», porte, comme son titre l'indique, un double regard, synchronique et diachronique, sur la nature de la religion, etsur son destin historique.Freud conçoit la religion comme une illusion, cad comme une croyance fondée sur la réalisation d'un désir (et non surla connaissance objective de la réalité).

Elle est une réponse à une situation de détresse : lorsque l'enfant constateque ses parents, qu'il croyait parfaits, s'avèrent faillibles, son désarroi l'incite à projeter dans l'au-delà les attributsde toute-puissance et de toute-tendresse qu'il désirait (et donc croyait) les voir assumer jusqu'alors.

La religion adonc pour effet de reproduire à l'échelle sociale les relations de l'enfant à l'autorité parentale, dans leur doublefonction de protection et de répression.Plus précisément, Freud assimile la religion à une névrose obsessionnelle, cad à l'expression symbolique d'un conflitpsychique, en l'occurrence à un mécanisme de défense contre l'angoisse par la pratique répétée de rites et deprières.

C'est ainsi que le psychisme gère ses propres tensions internes, nées de la déception, de la culpabilité et dela souffrance.

La religion permet au croyant de sublimer la figure du père.

La sublimation est un travestissement etun détournement de pulsions moralement inacceptables (et donc censurées) vers des activités socialementvalorisées : arts, travail, effort intellectuel, religion, etc.

La pulsion orientée vers le père, double désir inconscientde le supprimer et d'en prolonger la présence protectrice au-delà de l'enfance, n'est ici ni satisfaite ni refoulée, maisse trouve transfigurée et canalisée dans un cadre que légitime la conscience morale (le surmoi) : le Père divin sesubstitue au père humain.Quant au destin de cette illusion religieuse, il consiste à s'effacer devant les progrès de l'humanité et son accessionà l'âge adulte : l'humanité doit pouvoir surmonter sa détresse infantile et assumer la réalité de sa condition. « Ces idées (les croyances religieuses), qui professent d'être des dogmes, ne sont pas le résidu de l'expérience ou lerésultat final de la réflexion : elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les pluspressants de l'humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs.

Nous le savons déjà : l'impressionterrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d'être protégé – protégé en étant aimé – besoin auquel lepère a satisfait ; la reconnaissance du fait que cette détresse dure toute la vie a fait que l'homme s'est cramponnéà un père, à un père cette fois plus puissant.

[…] Une illusion n'est pas la même chose qu'une erreur, une illusionn'est pas non plus nécessairement une erreur.

L'opinion d'Aristote, d'après laquelle la vermine serait engendrée parl'ordure – opinion qui est encore celle du peuple ignorant -, était une erreur ; de même l'opinion qu'avait unegénération antérieure de médecins, et d'après laquelle le tabès aurait été la conséquence d'excès sexuels.

Il seraitimpropre d'appeler ces erreurs des illusions, alors que c'était une illusion de la part de Christophe Colomb, quand ilcroyait avoir trouvé une nouvelle route maritime des Indes.

La part de désir que comportait cette erreur estmanifeste.

On peut qualifier d'illusion l'assertion de certains nationalistes, assertion d'après laquelle les races indo-germaniques seraient les seules races humaines susceptibles de culture, ou bien encore la croyance d'après laquellel'enfant serait un être dénué de sexualité, croyance détruite pour la première fois par la psychanalyse.

Ce qui. »

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