Freud: Avons-nous accès à l'inconscient ?
Publié le 16/04/2009
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Réponses:
1 - Nous ne pouvons, par définition, pas connaître directement l'inconscient.
En revanche, nous pouvons en déduirel'existence à partir de certains signes.2 - Elle est nécessaire et légitime.
Ce qui la rend nécessaire, c'est l'insuffisance des données de la conscience.
Cequi la rend légitime, c'est le gain de sens qu'elle produit : on peut en effet trouver une signification à ce qui, sanselle, n'en aurait aucune.3 - Elle permet une pratique thérapeutique, la psychanalyse, qui obtient des succès dans le traitement des troublespsychiques.
Introduction.
Concernant l'inconscient, et en réponse à des objections, Freud :1) considère que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire.
Il en donne les raisons (actes manqués, rêves,symptômes psychiques).2) Considère que l'hypothèse de l'inconscient est légitime parce qu'il est possible de fonder sur elle une pratiqueefficace.
Le texte de Freud est une réponse à des critiques nombreuses opposées à la notion de « psychique inconscient »,plus simplement d'inconscient, compris comme une composante de l'appareil psychique.La formulation de la réponse de Freud est très ordonnée et commande les deux partie du texte : d'une partl'hypothèse est nécessaire ; d'autre part, elle est légitime.En même temps, la volonté d'une démarche scientifique est nettement affirmée : emploi de la notion d'inconscientcomme hypothèse, recours à l'observation de faits (actes manqués…), capacité d'aller au-delà de l'expérienceimmédiate, constitution d'une théorie (« gain de sens, cohérence »), vérification expérimentale par le recours à unepratique programmée qui, de manière ultime, valide l'hypothèse initiale.
1) Nécessité de l'hypothèse.
Jusqu'à Freud, l'idée de psychisme était strictement analogue à celle de conscience.Freud rappelle lui-même la portée de cette interprétation : tout acte psychique bénéficie du témoignage de laconscience.
2) La position de Freud, au contraire, est la suivante : il y a des actes psychologiques conscients qui ne peuventêtre expliqués que par des actes psychiques qui, eux, échappent « au témoignage de la conscience ».
Laconscience n'a pas de valeur explicative totale, mais seulement partielle.
Dans bien des cas, un acte psychique ne «bénéficie pas du témoignage de la conscience » , mais s'explique par un autre acte psychique : d'où l'idéed'enchaînement continu (et sous-jacent) des actes psychiques.
Alors que la conscience est un phénomène desurface dont « les données sont lacunaires » (et non pas continues), et même, souligne Freud, le plus souvent «extrêmement » lacunaires.
Autrement dit, il n'y a pas identité entre conscience et états psychiques, mais un champplus large des états psychiques que celui de la conscience.Freud fournit des preuves.
On pourrait « contester » l'existence d'un inconscient chez l'homme sain.
Contre cettethèse, Freud argumente sur le principe du « aussi bien » : aussi bien l'homme bien portant, que le patient.
Avec desexemples facile à reconnaître pour soi-même, en ce qui concerne « l'homme sain » : les actes manqués, les rêves.Domaine immense, constamment présent dans notre vie quotidienne.Pour ce qui concerne le malade, Freud simplifie le vocabulaire médical en utilisant le terme générique : « tout cequ'on appelle symptômes psychiques », quitte à employer aussi le terme plus technique de « phénomènecompulsionnel ».
Mais les deux expressions renvoient bien à l'idée d'inconscient.
Tout symptôme est symptôme dequelque chose d'autre (un état psychique qui renvoie à un autre état psychique…) Quant à la compulsion, elle estcette tendance forte à répéter des situations névrotiques qui ne peut s'expliquer que par référence à uninconscient.Freud apporte aussi son témoignage de praticien : « notre expérience quotidienne la plus personnelle ».
En seréférant au même modèle que précédemment : d'une part, des idées qui nous viennent sans que l'origine soitconsciente (et qui ne peuvent donc s'expliquer que par un autre rattachement : le rattachement à l'inconscient).D'autre part des « résultats de pensées » qui sont ces « actes psychiques » dont l'élaboration nous demeurecachée, sauf à les rapporter à d'autres actes psychiques, qui ne peuvent s'expliquer que par le recours àl'inconscient.Enfin, Freud résume les conséquences des deux hypothèses.
D'abord celle de ses adversaires, relativementdisqualifiée au moment même de sa présentation (« si nous nous obstinons à….
»), puisqu'elle fait songer à unecrispation sur une théorie ancienne & dépassée.
En bref, si l'on ne recourt pas à l'hypothèse de l'inconscient, lesactes conscients qu'on peut rassembler (et puisqu'on rejette l'hypothèse de l'inconscient, ce sont les seuls actesqu'on peut mettre bout à bout), compte tenu de leur caractère lacunaire, « demeurent incohérents etincompréhensibles ».
On voit comment Freud met en cause le privilège classique de la conscience : alors que laconscience est habituellement définie comme ce qui donne sens, le recours à la conscience fait de la suite desactes conscients collectés quelque chose d'insensé, à la fois dans son apparence (incohérence) et dans sa réalité(incompréhensible).Au contraire, Freud, exposant sa thèse, introduit l'inconscient (« nous interpolons les actes inconscients inférés »).Dès lors est comblé ce qui jusque-là était lacunaire.
L'accumulation « s'ordonne ».
Un ensemble cohérent sedessine.
C'est l'inconscient (et non la conscience) qui donne sens..
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