François Jacob Science et Mythe
Publié le 08/02/2015
Extrait du document
«
On pourrait ajouter que les SCIENCES cherchent les causes (causes matérielles et
m
écaniques/efficientes) , et plus pr écis ément les lois, c’est àdire les rapports de cause à effet, les liens g énéraux,
constants, objectifs et quantifiables/proportionnels (exprim
és par une équation math ématique) entre tel type de
ph
énom ène et tel autre qui le suit.
Les mythes et la religion cherchent les raisons (causes finales/buts qui donnent un sens) .
La science cherche
à EXPLIQUER (rendre compte d’un domaine pr écis et d élimit é du r éel par des →
causes, mat
érielles et m écaniques et des lois ).
Les mythes et la religion cherchent
à COMPRENDRE (rendre compte de la totalit é de quelque chose en
lui donnant un sens, et notamment un but ).
3 ) Cette diff
érence entre la d émarche explicative des sciences et l’approche compr éhensive de la
religion et des mythes rend compte du fait que les sciences ne satisfont pas totalement les hommes et que
ceuxci se tournent vers la religion et les mythes.
Si la religion et les mythes persistent en d
épit des
avanc
ées de la science, si les hommes continuent à avoir des croyances religieuses et mythiques malgr é les
connaissances apport
ées par les sciences, c’est parce que les hommes ont besoin de comprendre la r éalit é
qui les entoure, alors que les sciences permettent seulement d’expliquer cette derni
ère .
La religion et les
mythes ne correspondent pas forc
ément à une étape pass ée et d épass ée de l’histoire des sciences, à un
discours irrationnel sur le r
éel, mais plut ôt à une approche diff érente des sciences qui vient compl éter la
leur .
4 ) Toutefois et paradoxalement, la science r
épond de plus en plus aux attentes d’unit é et de coh érence
de l’esprit humain . En effet, depuis le XVII
ème si ècle, la science porte sur des domaines du r éel limit és et elle
cherche, au sein de ces domaines, les lois qui les gouvernent, c’est
àdire les relations universelles,
constantes, objectives et quantifiables/proportionnels/math
ématiques entre tel et tel type de ph énom ène. En
m
ême temps, elle cherche de plus en plus à int égrer des lois dans des relations plus simples et plus globales
que l’on appelle, au plus haut niveau, des th
éories (ex : unification de toutes les lois qui concernent les
mouvements des corps dans la th
éorie de la gravitation universelle).
Ainsi, en partant d’une approche locale et
partielle du r
éel, les sciences vont de plus en plus vers une approche globale et totale du r éel ; elles tendent à
l’unit
é, à la coh érence, à la simplicit é, ce qui t émoigne au moins en partie d’une d émarche compr éhensive
(comprendre signifie « saisir ensemble »)..
»
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