François 1er et le château de Saint-Germain-en-Laye
Publié le 22/08/2013
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A la place des habituels combles couverts en ardoise, le toit du château est occupé par une immense terrasse de près de trois mille mètres carrés. Chambiges s'est engagé à couvrir tous les bâtiments en dalles de pierre de liais, extraites des carrières de Notre-Dame-des-Champs, près de Paris. Pour supporter cette charge exceptionnelle, le dernier étage est voûté et les murailles sont renforcées par d'énormes barres de pierre. Cette prouesse fait sensation, et les contemporains s'émerveillent de pouvoir accéder à la terrasse par un grand escalier partant de la cour intérieure et de jouir depuis ce vaste promenoir d'une vue splendide, illimitée dans toutes les directions.
«
La fin du
« château Vieux »
A la mort de François 1•', en mars
1547, les travaux sont bien
avancés.
Ils seront poursuivis
sous le règne d'Henri
II, selon
les instructions d'origine, par
l'architecte
Philibert Delorme,
qui reçoit en
1548 le titre d'in~
tendant des Bâtiments du roi.
Dix ans plus tard, en juillet
1559, quand Henri II meurt acci
dentellement dans un tournoi,
sa veuve, Catherine
de Médicis,
et son fils, François Il, font appel
à l'artiste italien Le Primatice.
Malgré tous ces changements
dans
la direction des travaux,
le plan primitif a toujours
été
respecté.
Les véritables « créa
teurs » du château de Saint
Germain restent bien Pierre
Chambiges et François 1•', qui
selon Delorme, « y était si
attentif
que l'on ne peut pres-
que dire qu'autre que lui en fut
l'architecte ».
Le gros œuvre
est achevé en 1549, soit dix ans
après l'ouverture du chantier :
il est cependant probable que
François I•' a pu avant sa mort
admirer une grande partie
des
aménagements intérieurs.
Le roi et son architecte ne con
servent que la Sainte-Chapelle
de Saint Louis et le donjon du
château
de Charles V.
Les bâti
ments existants -le « château
Vieux
» - sont rasés, mais leurs
fondations sont reprises
et ren
forcées.
C'est ainsi qu'un mur
d'enceinte atteignant déjà deux
mètres quinze
de largeur est
porté à l'épaisseur énorme de
quatre mètres soixante-dix.
Ce
parti pris de récupération des
anciennes fondations donne à
la cour une quadrature assez
sévère,
tempérée toutefois par
un style architectural d'une
ori
ginalité remarquable.
Une terrasse immense
Pour la première fois, la pierre
est utilisée pour les parties
pleines
et la brique pour les
parties décoratives, innovation
qui connaîtra un grand succès
au
XVII" siècle.
A l'intérieur de
la cour se dressent trois tours,
avec escaliers à vis
et coupoles
en pierre, tandis que de gran
des arcades soutiennent un
étage avec balcon.
Des
contre
forts très saillants ornés de gar
gouilles séparent les ouvertu
res et supportent, au sommet
de l'édifice, une balustrade
rythmée par une succession de
vases.
Les façades extérieures
ne sont pas aussi harmonieu~
ses, à cause du caractère féo~
dai du chemin de ronde des
parties basses qui contraste
avec le style Renaissance
des
parties hautes.
A la place
des habituels com
bles couverts en ardoise, le
toit du château
est occupé par
une immense terrasse
de près
de trois mille mètres carrés.
Chambiges
s'est engagé à cou- vrir
tous les bâtiments
en dalles
de pierre de liais, extraites des
carrières de Notre-Dame-des
Champs, près de Paris.
Pour
supporter cette charge excep~
tionnelle, le dernier étage est
voûté et les murailles sont ren
forcées par d'énormes barres
de pierre.
Cette prouesse fait
sensation,
et les contempo
rains s'émerveillent de pouvoir
accéder à la terrasse par un
grand escalier partant
de la
cour intérieure
et de jouir de~
puis ce vaste promenoir d'une
vue splendide, illimitée dans
toutes les directions.
A
l'inté~
rieur du château, l'élément le
plus marquant
des plans de
François I•' reste une vaste salle
des fêtes de quarante mètres
de longueur et douze mètres
de hauteur, qui, malheureuse
ment, masque
la rosace de la
chapelle de Saint Louis.
LE JEU DE PAUME
Roi très sportif et connu
comme aimant la vie
au
grand air, François J•' a prévu
dans les plans du château de
Saint~Germain~en-l.aye
de faire édifier dans les
fossés de la façade un jeu de paume de quarante~sept
mètres de long.
Une marche
en pierre setvait de siège
aux spectateurs pour « plus
justement voir jouer à la
paume ».
Des crampons de fer scellés dans le mur du
château et des poteaux
dressés sur le mur extérieur
du fossé permettaient
de
monter une vaste tente de
toile pour abriter les joueurs
du soleil.
On accédait au
terrain par un petit escalier
qui prenait naissance au
rez-de-chaussée
du château.
Comme aujourd'hui aux
courses
de chevaux,
on avait pour habitude
d'engager des paris sur les
parties,
et le roi dut
un jour payer la somme
considérable
de trois cent
deux écus au cardinal de
Lorraine!.
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