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Fontenelle à dit : La philosophie est le produit de notre curiosité et de notre myopie. Que pensez vous de ce jugement ?

Publié le 27/02/2008

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fontenelle
Il analyse de ce point de vue, l'idée traditionnelle de la philosophie. S'il est clair que la philosophie est un savoir de type scientifique qui s'élève au-dessus de la sensation par l'intermédiaire de l'imagination, de la mémoire et de cette première forme de généralisation qu'est l'expérience, s'il est clair aussi que la philosophie est un savoir théorique qui surpasse les techniques utilitaires grâce à son caractère désintéressé, si Aristote s'accorde avec Platon pour situer dans l'étonnement le point de départ de la philosophie, il n'en propose pas moins ensuite deux caractérisations plus rigoureuses, et assez différentes l'une de l'autre, de cette science nommée sagesse. D'une part, le philosophe est celui qui connaît le plus de choses, c'est-à-dire, commente Aristote, qui possède la science de l'universel, car celui qui connaît l'universel « connaît d'une certaine façon tous les cas particuliers qui tombent sous l'universel » Mais le philosophe est aussi celui qui connaît « les choses les plus hautes et les plus difficiles » choses qui ont leur fin en elles-mêmes et dont le savoir est le plus « exact ».   Ce problème est fondamental pour comprendre la critique voilée de Fontenelle, cette même curiosité philosophique a amené la philosophie à se détacher des choses qui se présentent pourtant devant nous, peut être les plus simples et les plus explicables sans remonter aux causes ultimes des choses, et sans être métaphysiques. La science des sciences a oublié tout simplement d'être science, d'observer et de comprendre la réalité, tâche réservée selon Fontenelle, désormais aux sciences. Pourquoi ce changement ? Dans l'Antiquité, la philosophie représentait la science suprême, celle d'Aristote en somme. Les autres sciences, et notamment la physique, recevaient d'elle leurs fondements. Cette alliance s'est trouvée brisée au 17e siècle, avec l'apparition de la méthode expérimentale et le développement des sciences positives. Depuis cette époque, la science et la philosophie n'ont cessé de s'éloigner l'une de l'autre.

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