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Foi et raison: qu'est-ce que croire ?

Publié le 27/07/2004

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Le sujet, de Descartes à Hegel, n'est qu'une abstraction qui ôte à l'existence son existence : tel est le point de départ de la révolte de Kierkegaard contre le rationalisme.  La conversion à l'existence est l'acte par lequel le peseur subjectif se détourne de l'universalité des règles de la raison uniformisant les règles de vie, pour se penser comme individu, « être particulier existant, qui prend la décision absolue sur le plan de l'existence « (« Post-Scriptum... «). La vérité de l'existence humaine est toute entière dans le sens que lui assigne le choix subjectif de l'individu. Si chez l'animal, l'espèce est plus importante que l'individu, car celle-ci impose en quelque sorte à celui-là ses règles. Chez l'être humain, l'individu prévaut sur l'espèce qui ne décide pas pour lui. L'individu doit choisir pour son propre compte sans pouvoir se dérober. L 'homme n'a donc pas un existence spéculative mais concrète et c'est dans et par cette confrontation concrète aux « possibles « que l'homme donne forme à sa singularité et devient par là même un « individu «. Mais l'individu paie cette liberté du choix par l' « angoisse « qui est sentiment de malaise devant l'inconnue de la possibilité. L'existence est possibilité cad « angoisse «. Et c'est cette vérité subjective que recherche Kierkegaard dans les « Etapes sur le chemin de la vie «.

 

Croire, c'est Adhérer à une idée sans preuves suffisantes. La croyance est subjectivement suffisante et objectivement insuffissante.

En revanche, Savoir, c'est admettre (subjectivement) une idée prouvée objectivement d'une manière suffisante. Le savoir est du domaine de la connaissance objective.

On a le droit de croire, mais à la condition expresse d'éviter de croire que l'on sait; c'est à dire qu'il nous faut savoir que l'on croit. Si la croyance devient certitude que l'on sait, commence le fanatisme...

 

« LE STATUT DE LA RAISON Le premier problème qui découle d'une définition de la croyance religieuse telle que nous l'avons proposée est celuidu statut de la raison, et partant, de ses pouvoirs.

La raison intervient-elle dans l'attitude religieuse ? Si oui, est-elle souveraine, ou doit-elle composer avec une autre faculté ? Si non, quelle est cette faculté qui gouverne lecomportement du croyant ? C'est ici qu'intervient la foi.

« La foi est différente de la preuve : l'une est humaine,l'autre est un don de Dieu », disait Pascal pour situer d'emblée la foi comme relevant de l'ordre de la grâce.

On peutmême dire, avec Octave Mannoni – dans une perspective psychologisante et non plus, comme chez Pascal, interneà la croyance –, que la croyance aveugle ne fait que s'affermir devant lés démentis de l'expérience pour devenir foi.Ainsi, à la différence de la crédulité, la foi est une croyance consciente d'elle-même, et elle engage une décision dela volonté. FIDÉISME OU RATIONALISME ? Ces interrogations sur le statut de la raison, et donc sur celui de la foi, débouchent sur trois types de réponses etde positions philosophiques. Le fidéisme La raison n'intervient pas, seule la foi permet d'accéder à une vérité religieuse (généralement à Dieu).

Cette réponserepose sur l'expérience subjective de la conversion : renversement interne à la personne, rupture radicale dans savie, re-naissance.

Une telle position peut conduire le sujet à admettre ce qui semble absurde à la raison. Dans une perspective fidéiste , on ne peut accéder à une vérité religieuse que par la seule foi sans aucun recours à la raison : celle-ci éloigne de Dieu .

Aussi , le croyant doit totalement s'abandonner aux seules principes de la Révélation [1].

« La foi est différente de la preuve : l'un est humaine, l'autre est un don de Dieu » (Pascal ). (Cf suite : Etude de Kierkegaard ). C'est sur le terrain de la raison que la raison a raison et, s'il n'y a rien endehors d'elle, elle est réponse à tout (« Tout le réel est rationnel et tout le rationnel est réel »).

A tel point qu'elle ne pourrait tenter de se nier qu'en s'affirmant.

Mais peut-elle rendre raison d'elle-même ? Le croire seraits'engager dans un processus de régression à l'infini, dont on ne peut sortirque par un saut hors de la raison… un acte de foi dans la raison… tout à faitirrationnel.

Il n'y a pas de raison de la raison.

Et si la raison trouve sa limitedans une réflexion sur son fondement, elle en rencontre une autre en seheurtant à l'existence.

Kant avait bien montré que l'existence, absolue position d'une chose, échappe à toute démonstration, mais il persistait àaligner l'existence du sujet éthique sous l'universalité de la raison pratique (ledevoir).

Le sujet, de Descartes à Hegel , n'est qu'une abstraction qui ôte à l'existence son existence : tel est le point de départ de la révolte deKierkegaard contre le rationalisme.

La conversion à l'existence est l'acte par lequel le peseur subjectif se détourne de l'universalité des règles de la raisonuniformisant les règles de vie, pour se penser comme individu, « être particulier existant, qui prend la décision absolue sur le plan de l'existence » (« Post-Scriptum… »).

La vérité de l'existence humaine est toute entière dans le sens que lui assigne le choix subjectif de l'individu.

Si chez l'animal,l'espèce est plus importante que l'individu, car celle-ci impose en quelquesorte à celui-là ses règles.

Chez l'être humain, l'individu prévaut sur l'espècequi ne décide pas pour lui.

L'individu doit choisir pour son propre compte sans pouvoir se dérober.

L ‘homme n'a donc pas un existence spéculative mais concrète et c'est dans et par cetteconfrontation concrète aux « possibles » que l'homme donne forme à sa singularité et devient par là même un« individu ».

Mais l'individu paie cette liberté du choix par l' « angoisse » qui est sentiment de malaise devant l'inconnue de la possibilité.

L'existence est possibilité cad « angoisse ».

Et c'est cette vérité subjective que recherche Kierkegaard dans les « Etapes sur le chemin de la vie ».

Or la leçon que donne l'existence de la raison est qu'elle ne se plie pas à ses exigences.

Elle est par essence paradoxale, car chaque vérité existentielle asa contrevérité, non moins vraie qu'elle [1].

Ainsi, l'homme esthétique qui a choisi l'aventure, la jouissance instantanée fera l'amère expérience de l'insatisfaction.

Pour avoir placé le définitif dans l'instant, sa vie ne seraqu'un temps vide, car il faut que l'instant meure pour que l'instant naisse.

Avec le juif errant et Faust , Don Juan sera la figure de l'existence esthétique oscillant entre le plaisir immédiat et le désespoir.

Pour avoir choisi de ne pass'attacher, Don Juan , de conquête en conquête, ne connaîtra que des échecs, sa victime se dérobe au moment même où elle s'abandonne et la femme en soi n'est jamais possédée.

Pour lui, chaque femme représente unepossibilité d'existence.

Mais il choisit de ne pas choisir et reste suspendu entre toutes les possibilités qu'offrent sesconquêtes.

A les vouloir toutes, Don Juan sombre dans l'angoisse du rien du tout, de la vacuité.

Puisque l'instant est son plaisir, son plaisir ne dure qu'un instant.

Vivant en prédateur et non en constructeur, Don Juan ne peut jouir que dans l'instant et le particulier et non dans le général et le durable.

A courir trop de proies, le chasseur nerevient qu'avec l'ombre.

L'ironie –présence implicite de l'éthique dans l'esthétique- peut permettre à l'individud'échapper à cette existence inconsistante pour se convertir à l'existence éthique.

L'ironie, définie comme la. »

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