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Fiches de cours sur liberté et nécessité

Publié le 29/09/2019

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Fiches de cours sur liberté et nécessité :
 
         La liberté est un acte par lequel l’homme rompt avec l’ordre de la nature, non seulement il manifeste sa puissance de détermination mais il n’est pas soumis comme les autres espèces aux lois de la nature. La liberté, de prime abord, se présente comme une donnée anthropologique qui distingue l’individu des autres espèces animales, du point de vue de sa capacité à faire usage de sa volonté et de sa raison. Etre libre suppose de n’agir conformément qu’à des raisons que l’on approuve. Cependant on est en droit de se demander si l’expression de la volonté est suffisante pour attester de la liberté d’un point de vue objectif. Suffit- il de dire « je veux », « je décide », de se poser en sujet de libre choix pour être libre ? La liberté suppose surtout de ne pas être empêché physiquement, de pouvoir agir sans rencontrer d’obstacle ou de contrainte extérieure. La servitude est précisément l’état de dépendance où je ne m’appartiens plus, où je suis l’objet de la volonté d’un autre. Il est donc nécessaire si l’on veut rendre compte la notion de liberté d’analyser les conditions intérieures (rapport au corps, au désir, à la connaissance) mais également extérieures (sociales) qui en fournissent la condition de possibilité. On ne peut raisonnablement pas penser la liberté en dehors des rapports d’obligations que je contracte avec les autres. Peut-on être libre tout seul ? 
Le problème est donc d’interroger la figure du libre arbitre et de se demander si l’individu peut se dégager des déterminismes sociaux et naturels. Soit la liberté est une donnée première de l’humanité, sorte de privilège de notre nature (cf. la puissance d’échappement de Merleau Ponty) soit à l’inverse la liberté n’est pas une donnée immédiate et nécessite un long processus d’apprentissage.
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 LIBERTE ET NECESSITE :
 
-  Les actions humaines sont –elles entièrement déterminées ? 
         De prime abord l’existence de la liberté est loin d’être évidente. Le fait que l’individu en tant que partie intégrante de la nature obéisse à des lois strictes réduit la sphère de sa puissance. Toutes sortes de lois, physiques (apesanteur), biologiques (patrimoine génétique, maladie et dérèglements organiques, phénomène du vieillissement) neurologiques qui rendent compte des processus de pensée, de représentation, grèvent toute action humaine d’un poids incommensurable. Comment l’homme avec ses caractères (volonté, la raison, conscience, valeurs culturelles) pourrait-il s’y soustraire ? Nonobstant le rôle des évènements extérieurs et ce qu’il est convenu d’appeler l’ordre des choses sur les intentions humaines (l’adversité). En outre les individus s'aliènent eux-mêmes dans les relations qu’ils instaurent (politiques, légales, sociales),ils déterminent des règles, s’engagent dans des rapports de force qui ajoutent aux éléments de la contrainte. 


« personnel fixé en avance et une nature fixée, car nos vies sont protéiformes, elles contiennent de multiples scénarios possibles.

Ce qui est mis en évidence c’est que non seulement le déterminisme n’est pas incompatible avec le chaos et l’indétermination contrairement à l’idée reçue mais aussi que l’évolution nous a conçus comme des êtres capables de changer de nature en corrélation avec le monde.

Comme le dit Dennett nous sommes des êtres «informativores», des chercheurs d’informations qui cherchent à accroître leur influence sur le monde.

On est en droit cependant de se demander dans quelle mesure l’homme est capable de sortir de ces contraintes matérielles et de s’adapter à l’ordre de la nécessité.

Quelles sont les conditions qui autorisent l’effectuation d’un acte libre ? Comment l’individu soumis à certaines formes de déterminismes peut devenir lui-même principe de détermination, retrouver son autonomie de Sujet ? Fait étrange la liberté pourrait-elle émerger au sein de l’ordre du nécessaire ? ( N.B.

on distingue l’ordre de la nécessité : les évènements se produisent ainsi et pas autrement, selon des lois fixes et universelles et le déterminisme : des conditions étant posées au départ le phénomène ne peut pas se produire autrement, associé aux lois de la nature ou à ses régularités).

- Liberté et prédétermination : Il est certain que au sein d’un monde totalement déterminé qui obéit à un plan tracé d’avance la liberté semble parfaitement vaine et illusoire.

Les actions humaines, leurs effets, les intentions ne feraient qu’obéir à un plan fixé d’avance.

C’est le contexte de la pensée grecque du Destin où les moires tissent et dévident le fil de la destinée.

Seulement la lecture attentive des stoïciens peut nous conduire à examiner ce point différemment et de comprendre que ce qui pouvait s’apparenter à une servitude peut devenir le lieu d’édification de la liberté.

Mais précisément les stoïciens combattent avec virulence l’argument paresseux, « argos logos ».

Cicéron dans le De Fato s’interroge sur la valeur de cette maxime, qui si nous l’admettions nous obligerait à rester toute notre vie dans une complète inaction.

« Si ton destin est de guérir de cette maladie, tu guériras que tu aies ou non appelé le médecin ; de même si ton destin est de ne pas guérir tu ne guériras pas, que tu aies appelé ou non le médecin, or ton destin est l’un ou l’autre, il ne convient donc pas d’appeler le médecin.

» Or il serait peut-être nécessaire d’opérer une distinction entre le fatalisme et le destin.

Prétendre que le cours des évènements est fixé d’avance en dehors de l’homme c’est une chose (Destin).

En revanche prétendre que l’homme est irrémédiablement condamné à l’attente et à la résignation, c’est un pas de plus qui reste à franchir.

Les stoïciens développent au contraire une théorie originale qui permet d’articuler Destin (nécessité extérieure) et liberté(intérieure), c'est-à-dire le fait que ce qui arrive (maladie , vieillissement, réussite sociale) ne dépend pas de moi (ou dans une infime partie) ne m’ôte pas la possibilité de l’action et la disposition intérieure.

Je peux m’y préparer et mieux tolérer l’ordre des choses.

En effet dans la représentation stoïcienne du monde les évènements sont dans leur intégralité « confatalia » c'est-à-dire enchaînés les uns aux autres et déterminés de toute éternité par les dieux.

L’écoulement du temps d’un moment à l’autre ressemble au déroulement d’un câble qui ne produit rien de nouveau.

Et comme la nature n’attend pas notre libre initiative pour réaliser ses évènements, nous avons le choix entre « être entraîné » ou « suivre de bon gré ».

Paradoxe ultime la liberté qui se découvre non dans l’opposition à l’ordre des évènements mais dans la coïncidence avec la volonté divine.

« Vouloir les évènements tels qu’ils se produisent ».

A savoir que la liberté a lieu au sein même de la nécessité et de la compréhension de l’ordre des évènements.

Pour mieux être libre il faut comprendre l’ordre voulu par les Dieux, le « Logos universel », ratifier la volonté divine.. »

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