Fiche de Révision sur la Justice

« Justice et morale. Introduction : Le mot justice renvoie à des niveaux de lecture différentes, et deux sens qu’il ne faut pas confondre. ● La Justice désigne l’institution chargée de faire appliquer les lois, c’est-à-dire le droit positif dans un État.

C’est l’institution judiciaire avec ses tribunaux, juges… Elle définit des droits (ce que chaque citoyen peut exiger de l’État) et des devoirs.

Elle donne lieu en cas de litige à des jugements rendus par des magistrats. ● La justice désigne un ensemble de principes universels, d’idéaux, qui s’opposent à l’arbitraire, à la violence, à la négation du droit par la force.

En ce sens, la justice est une idée, une valeur que l’on aimerait voir d’avantage rependue dans le monde.

La justice vise l’impartialité, c’est-à-dire le traitement égal de tous les partis, et l’équité, c’est-à-dire la prise en compte des situations singulières. La justice est donc à la fois un idéal et une institution, tout le problème est de savoir ce qu’est la vraie justice, et si on peut la réduire à ce qui est légalement établi.

Quand la loi consacre le droit du plus fort, quand les plus puissants tournent la Justice établie à leur propre avantage, c’est bien plutôt de l’injustice qui crève les yeux.

La légalité ne coïncide pas toujours avec la légitimité.

De fait, il n’y a pas de justices sans lois.

Mais cette loi peut sembler illégitime.

Faut-il s’y soumettre de façon inconditionnelle sous prétexte qu’elle est nécessaire, ou a-t-on le droit de désobéir ? Que faire si la justice est l’instrument de l’injustice ? I) La justice c’est des lois à adapter selon les cas et un juge impartial. ● Locke, Traité du gouvernement civil [1690] A l’état de nature, en l’absence de lois et de culture, chacun chercherait à se faire justice lui-même en se laissant induire par ses sentiments subjectifs, ses passions égoïstes et ses propres intérêts, ce qui serait la source évidente d’injustices.

Pour juger de manière impartiales, on ne peut pas être à la fois juge et parti, juge et bourreau.

Si chacun s’autorisait à éditer sa propre loi, à se faire juge et à appliquer lui-même la peine, ce serait la porte ouverte à la vengeance sans fin.

Chacun posséderait les 3 pouvoirs législatifs, judiciaire et exécutif.

De plus, la vengeance est rarement proportionnée.

Quand on est lésé dans sa chair, dans ses biens ou son honneur, on voudrait infliger à l’autre une peine infinie, si bien que la vengeance n’aurait pas de limite, ni dans son intensité, ni dans le temps. Locke propose donc la mise en place d’un juge reconnu impartial qui puissent trancher les litiges, et estimer les préjudices selon des règles objectivement établies dans un code pénal, et non pas en fonction de leurs sentiments subjectifs.

C’est pourquoi dans une société civile nul n’a le droit de se faire justice soi-même. ● Thomas d’Aquin, Somme théologique [1266] La loi par définition est générale et ne peut donc pas pas prévoir toutes les situations possibles et pose une règle générale à partir des cas fréquents.

Le problème c’est qu’il y a des cas exceptionnels et imprévus pour lesquels la loi n’est pas forcément adaptée.

La stricte application de la loi pourrait sembler injuste et aller à l’encontre du bien commun. Ainsi, selon Thomas d’Aquin pour rester fidèle à l’esprit de justice, il faut parfois contourner, ou ajuster la loi en fonction des cas particuliers qu’elle ne pouvait pas prévoir.

La justice ne consiste pas à appliquer mécaniquement à la lettre un texte de loi, il s’agit parfois de la transgresser pour faire preuve d’équité et de justice.

L’équité est un correctif de la loi, un ajustement au cas particulier. C’est une vertu qui permet d’appliquer la généralité de la loi à des situations concrètes et singulières.

Elle donne lieu à des cas qu’on appelle de jurisprudence.

Pour être juste il faut faire preuve de discernement dans l’application de la loi. → Allégorie ancienne : « égalitaire, la justice à les yeux bandées, équitable, elle a une balance pour peser le pour et le contre et demeurer sensibles aux cas particuliers.

» II) Mais ces lois peuvent sembler injustes, il semble alors plus juste de les violer. ● Sophocle, Antigone [411 av JC] Antigone est une célèbre tragédie grecque de Sophocle, dont on retient, très souvent, la figure noble d’Antigone, fille d’Œdipe et de Jocaste, qui ose se révolter contre la décision injuste de Créon de ne pas enterrer son frère Polynice, sous prétexte qu’il aurait trahi sa patrie.

Antigone et Ismène viennent de perdre leurs deux frères qui se sont entre-tués.

Ismène refuse de désobéir au décret de Créon, même s’il est injuste.

Elle s’y sent contrainte.

Antigone défie ainsi l'autorité de Créon, affirmant que les lois divines et les principes moraux transcendent les lois établies par les hommes.

Elle place la justice et la piété au-dessus de la volonté du souverain et agit selon sa propre conscience.

Son acte de désobéissance est motivé par un sens profond de la justice et de l'intégrité personnelle, refusant de se plier à une loi qu'elle considère comme injuste.

Cependant, Antigone paie cher sa désobéissance.

Elle est capturée par les gardes et confrontée à Créon.

Malgré ses arguments passionnés en faveur de son acte, Créon reste inflexible et condamne Antigone à être emmurée vivante dans une tombe.

Son acte de désobéissance, bien qu'animé par des convictions morales profondes, aboutit à une tragédie personnelle.

La désobéissance d'Antigone soulève des questions sur la légitimité du pouvoir et les limites de l'autorité.

Elle met en évidence le conflit entre les lois humaines et les lois naturelles ou divines, et invite à réfléchir sur la primauté de la conscience individuelle et de la justice face aux commandements émanant de l'autorité politique. Exemple concret : On peut penser également à l’exemple de Marthin Luther King qui se battait contre les lois racistes ou bien dans les.... »