Fiche de révision pour le bac: L'ART
Publié le 07/06/2009
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Platon : l'art comme imitation des apparences Le Socrate mis en scène dans la République de Platon dessine l'ébauche de la cité idéale. Or, il affirme que l'on fera bien... de s'y passer des artistes. Si un homme tel que le grand Homère, «capable, par son habileté de prendre toutes les formes et de tout imiter«, se présentait aux portes de notre cité, dit Socrate, «nous le saluerions bien bas, comme un être sacré, étonnant, agréable, [...] puis nous l'enverrions dans une autre ville, après avoir versé de la myrrhe sur sa tête et l'avoir couronné de bandelettes« (Platon, La République, III, 398 b). C'est que, poursuit Socrate, le poète ne fabrique jamais que des fictions imitatives : ses oeuvres contrefont mille métiers qu'il ignore, des événements de la nature (foudre, vents), etc. Le peintre, pareillement, n'est qu'un autre faussaire (ibid., 598 c). L'art comme illusionnisme Le platonisme qui inspira la plupart des grands artistes de la Renaissance italienne les incita à faire grand cas, eux aussi, de ce caractère illusionniste que Platon prêtait à tout art, et à l'art pictural notamment. Ainsi, Léonard de Vinci (1452-1519), traitant de la perspective, écrivait : «la première tâche du peintre, c'est de faire en sorte qu'une surface plane ait l'apparence d'un corps dressé et saillant par rapport à cette surface — et quiconque dépasse les autres sous ce rapport est digne du plus grand éloge« (Traité de la peinture). Quant à Benvenuto Cellini (1500-1571), il allait jusqu'à concéder à Platon qu'un sculpteur doit tout connaître de l'art de la guerre et être brave lui-même s'il veut réussir la statue d'un brave soldat, et que la musique ne doit pas avoir de secret pour lui s'il veut représenter un musicien...
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Mais, pour ce qui est du contenu esthétique des oeuvres d'art elles-mêmes, on peut, avec Baudelaire, prendre actede cette aveuglante évidence : «transportée dans l'ordre de l'imagination, l'idée du progrès se dresse avec uneabsurdité gigantesque.» (Curiosités esthétiques, 1855).
Tout art est art d'une époque
• Exemple 1 : Les préoccupations archaïsantes (= retour à l'antique) de David et des peintres néo-classiques (finXVIIIe -début XIXe siècle) ne sont pas sans rapport avec l'engouement des révolutionnaires pour la Rome antique.• Exemple 2 : Les nomades Scythes (= peuple vivant en Ukraine aux II et Ier siècles av.
J.-C.) confectionnaient deprécieux objets d'orfèvrerie, au lieu que seuls des peuples sédentaires (anciens Égyptiens, Aztèques des XIVe / XVIesiècles) pouvaient construire...
des pyramides !• Exemple 3 : Outre la conjoncture politique (cf.
Exemple 1) et l'économie (Exemple 2) d'une société donnée, le seulfait que l'histoire de l'art apparaisse comme une longue succession d'emprunts, de transpositions dans une autreculture de motifs déjà utilisés par des civilisations antérieures, nous oblige à nous référer à l'histoire lorsque nousanalysons les productions esthétiques d'une époque ou d'un grand artiste.Ainsi, la colonne grecque (dorique, ionique ou corinthienne) est-elle passée chez les Romains (cf.
le Colisée),lesquels inspirèrent les architectes de la Renaissance (italienne, puis française : cf.
les pilastres de la cour du«Louvre de François P») ; la Renaissance fut, à son tour, imitée par les tenants du style néo-renaissance, au siècle; etc.
Psychologie de l'artiste
Freud : l'artiste est un introverti qui frise la névroseFreud paraît parfois réduire le travail de création artistique à une sorte de conduite de détour : ce serait larecherche inconsciente de jouissances très mondaines qui mettrait en branle l'énergie investie par l'artiste dans laconfection de son oeuvre.
«L'artiste est en même temps un introverti qui frise la névrose.
Animé d'impulsions et detendances extrêmement fortes, il voudrait conquérir honneurs, puissance, richesses, gloire et amour des femmes.Mais les moyens lui manquent de se procurer ces satisfactions.
C'est pourquoi, comme tout homme insatisfait, il sedétourne de la réalité et concentre tout son intérêt et aussi sa libido, sur les désirs créés par sa vie imaginative, cequi peut le conduire facilement à la névrose» (Introduction à la psychanalyse, 1917).
L'artiste est-il un marginal ?Par l'indifférence qu'il affiche envers ce qui, immédiatement, est rentable et par ses aspirations élevées, l'artistepasse fréquemment dans l'imaginaire collectif pour un marginal, voire pour un désespéré (cf.
le thème du «poètemaudit», au XIXe siècle).Holderlin, lunatique et infortuné, Rimbaud, errant et amer, Nerval se pendant à une lanterne dans une misérableruelle, ont, certes, alimenté le dogme selon lequel de chemin d'épines est la condition nécessaire à la production del'esprit» comme le notait le poète chilien Pablo Neruda (19041973).
Mais celui-ci n'en raillait pas moins ce«martyrologue dirigé» et récusait le mythe, essentiellement romantique, selon lequel la souffrance et l'errancedevraient constituer les inséparables compagnes du travail créatif (J'avoue que j'ai vécu, 1974) •.
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