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Fiche de cours en philo : L'INCONSCIENT .

Publié le 02/08/2009

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SUJETS DE BACCALAURÉAT  — Sur quelles raisons pouvons-nous nous appuyer pour admettre l'existence d'un inconscient? — L'idée de liberté est-elle compatible avec le concept d'inconscient? — Peut-on connaître l'inconscient? — Qui parle quand je dis «je« ? — Les rêves ont-ils un sens? — Peut-on refuser l'idée d'un inconscient psychique? — La notion d'inconscient introduit-elle la fatalité dans la vie de l'homme?
• Si Descartes identifie conscience et psychisme, le penseur allemand Leibniz aborde vraiment le problème de l'inconscient sur le plan philosophique (§ 1). • Freud divise le psychisme en psychisme conscient et inconscient, et définit l'inconscient à partir du refoulement (§ 2). Il montre la pleine légitimité de cette notion (§ 3). • Actes manqués (§ 4) et rêves (§ 5) constituent les voies fondamentales d'accès à l'inconscient. • Le freudisme représente un acquis irréversible (§ 6) sur le plan de la connaissance. Néanmoins, les penseurs Alain et Sartre, désireux de préserver la liberté du sujet dans la sphère de la morale, ont critiqué ce terme d'inconscient. • Selon Alain (§ 7), il n'y a de morale possible que par référence au Je responsable et conscient. • Également soucieux de préserver la liberté et la morale, Sartre, dans l'Être et le Néant, a soumis le freudisme à un faisceau de critiques (§ 8) a - la conscience connaît en réalité ce qu'elle refoule; b - Freud a brisé le psychisme humain; c - la psychanalyse représente le triomphe du point de vue d'autrui; d - seule existe la mauvaise foi : l'inconscient n'existe pas. • Soulignons, en conclusion, la triple blessure de l'humanité (Copernic, Darwin, Freud).

« parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience...

Font partie de cette catégorieles cas d'oubli et les erreurs (qui ne sont pas l'effet de l'ignorance), les lapsus linguae et calami, les erreurs delecture, les méprises et les actes accidentels.» (Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne, Payot, 1979) V — Connaissance de l'inconscient : les rêves Tout comme les actes manqués, les rêves sont des exutoires de l'inconscient.

Freud décèle dans le rêve un sens.

Ilinterprète son contenu manifeste.

Il interpole des significations inconscientes qui viennent éclairer les donnéesapparemment irrationnelles.

Ce qu'il insère, c'est le contenu latent ou la pensée du rêve.

Le rêve cesse, avec Freud,d'être irrationnel.

Voici qu'il apparaît désormais comme la réalisation plus ou moins déguisée d'un désir refoulé.

Ce quicompte, dès lors, dans l'interprétation du rêve, c'est ce qui est caché, son sens, en bref les idées latentes etmasquées du rêve.« Si le rêve est obscur, c'est par nécessité et pour ne pas trahir certaines idées latentes que ma consciencedésapprouve.

Ainsi s'explique le travail de déformation qui est, pour le rêve, un véritable déguisement.» (Freud, Lerêve et son interprétation, PUF, 1951) VI — Bilan : la révolution psychanalytique Ainsi Freud a-t-il montré que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, que les symptômespsychopathologiques tout comme les rêves seraient incompréhensibles sans cette hypothèse.

En découvrant laterre encore mal explorée de l'inconscient, il a dégagé profondément le sens caché de nos conduites : c'est unegrande herméneute, un philosophe du sens', un interprète des comportements humains qui a déchiffré les senscachés derrière le sens apparent.

A ce titre, le freudisme représente un acquis irréversible et nul, de nos jours, nepeut vraiment contester cet acquis. VII — La critique d'Alain Si la révolution psychanalytique a triomphé et s'est imposée dans le monde scientifique, cependant la quêteinlassable des motivations inconscientes peut embarrasser le penseur soucieux de liberté et de morale.Ainsi, Alain a mis en évidence les dangers éthiques du freudisme.

Toute la morale consiste à se référer au Je, uniquefondateur de notre vie.

Grossir le terme d'inconscient, c'est aller contre toute l'éthique.

Pour Alain, il ne s'agitnullement de contester la réalité de l'inconscient, mais bien de refuser les mythes dangereux (irresponsabilité,abandon à l'inconscient) qu'il pourrait envelopper et véhiculer.« Il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient.

La plus grave de ces erreurs est de croire _quel'inconscient est un autre Moi; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses; une sorte de mauvais ange,diabolique conseiller.

Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous sinon par l'unique sujet, Je.Cette remarque est d'ordre moral.

» (Alain, Éléments de philosophie, Gallimard, 1959) VIII — Le procès de l'inconscient Sartre a également soumis, dans l'Être et le Néant (1943), le freudisme à une série de critiques dont le sens estfinalement moral.

Il refuse, tout comme Alain, de faire de l'inconscient le maître de nos actes et de nos choix.

Necherchons jamais d'excuses à nos actes et ne nous abritons pas derrière notre inconscient, veut au fond dire Sartreen critiquant Freud. a - La conscience connaît ce qu'elle refouleComment concevoir une conscience qui ignorerait ce qu'elle refoule et rejette? Si elle répudie une tendance ou undésir, ne faut-il pas qu'elle détienne un certain savoir et une représentation du refoulé? b - Freud a brisé le psychisme humainEn même temps qu'il a méconnu la transparence de la conscience, Freud a brisé le psychisme humain qu'il a ainsidénaturé.

Cette cassure est d'importance.

Freud a raté l'unité de l'homme parce qu'il a oublié l'unité du cogito. c - Le triomphe du point de vue d'autruiEn brisant l'unité du psychisme humain, Freud a ainsi assuré le triomphe du point de vue d'autrui dans laconnaissance de soi.

Si le cogito perd sa transparence, s'il existe à la fois une vie consciente et des tendancesinconscientes, alors la souveraineté de la conscience sur le sens et la signification de ses états disparaît.

C'est letriomphe du point de vue d'autrui.

Le psychanalyste, médiateur entre les différents aspects du moi, peut seul merévéler à moi. d - Seule existe la mauvaise foiEn définitive, l'inconscient en tant que tel n'existe pas.

Nul psychisme qui soit totalement ignorant de soi-même.

Cequi existe véritablement, c'est la mauvaise foi, le mensonge à soi-même, l'acte par lequel la conscience se dissimuleà elle-même le vrai, se laissant prendre à son propre mensonge.

A vrai dire, c'est la liberté souveraine de laconscience que Sartre sauvegarde ainsi.Ainsi, Sartre a souligné, comme Alain, les dangers éthiques du freudisme.

Notons que la position de Sartre aconsidérablement évolué et que, dans une de ses dernières oeuvres, l'Idiot de la famille, il s'est rapproché de Freudet de la psychanalyse.. »

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