Fiche de cours en philo : LE BONHEUR .
Publié le 02/08/2009
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SUJETS DE BACCALAURÉAT
- Le bonheur est-il le bien suprême? - Peut-on parler de bonheur d'une communauté? - Les méchants peuvent-ils être véritablement heureux? - Qu'est-ce qu'une vie heureuse? - Faut-il vouloir être heureux?
• Saisissez bien le passage de l'eudémonisme (§ 3, 4, 5) - c'est-à-dire d'une philosophie pour qui le but de la vie humaine est le bonheur -, qui caractérise la réflexion de l'Antiquité classique, à une vision moderne, parfois chrétienne, beaucoup plus pessimiste, considérant notre monde comme celui du malheur (§ 6). • Plaisir, joie et bonheur se distinguent profondément, ce dernier se définissant comme un état de satisfaction complète et de plénitude (§ 1). Le bonheur est également un accord entre les valeurs de l'homme et celles du monde (§ 2). • Dans l'eudémonisme antique, le bonheur est le bien suprême ( 3). Aristote décrit le bonheur comme contemplation et loisir (§ 3), Epicure le saisit comme un équilibre de l'âme et un calme spirituel, lié aux désirs naturels et nécessaires (§ 4). Enfin, les Stoïciens acceptent l'ordre divin, matrice de la liberté spirituelle (§ 5). • Le christianisme nous a apporté une vision très pessimiste des choses (§ 6). La doctrine de Kant se situe dans cette perspective, et le bonheur y est seulement un objet d'espérance (§ 7). • Quel pessimisme dans la pensée moderne, de Schopenhauer à Freud ! (Conclusion).
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Le sage qui contemple l'Éternel dans une vie de loisir incarne véritablement l'homme heureux : il représente l'idéal dela réflexion grecque, idéal dont notre civilisation est bien éloignée.
IV - L'eudémonisme antique : Épicure et la sérénité de l'âme
Épicure (341-270 av.
J.-C.) est également eudémoniste, mais diffère profondément d'Aristote sur la façond'atteindre le bonheur.En apparence, Épicure est surtout hédoniste, car sa doctrine éthique fait du plaisir le Souverain Bien.
Le plaisir estle bien primitif et naturel, il représente la fin de la vie.
Néanmoins, tous les plaisirs ne sont pas souhaitables et levrai bonheur consiste dans la paix de l'âme que rien ne vient troubler (ce qu'Epicure appelle l'ataraxie : l'absence detrouble et l'indifférence de l'esprit).
L'âme du Sage, parfaitement sereine et libre en toutes circonstances, est àmême de répudier certains plaisirs.
Ainsi distingue-t-elle trois sortes de désirs' : ceux qui ne sont ni naturels ninécessaires (comme la recherche des honneurs), ceux qui sont naturels sans être nécessaires (une nourriture finepar exemple), enfin les désirs naturels et nécessaires (comme manger à sa faim), seuls dignes d'être retenus parl'éthique.Ainsi, le sage épicurien vise le bonheur comme équilibre de l'âme et calme de l'esprit.« Lors donc que nous disons que le plaisir est la fin, nous ne parlons point des plaisirs des prodigues et des plaisirsde sensualité, comme le croient ceux qui nous ignorent, ou s'opposent à nous, ou nous entendent mal, mais nousparlons de l'absence de douleur physique et de l'ataraxie de l'âme.
» (Epicure, Lettre à Ménécée)
V - L'eudémonisme antique : les Stoïciens et la liberté
Le stoïcisme est également un eudémonisme, une morale qui vise le bonheur.
En quoi consiste le bonheur, chezSénèque, Épictète et Marc-Aurèle, les plus connus des Stoïciens? Avant tout à rester libre et maître de sesopinions, de ses pensées, quelles que soient les circonstances.
L'essentiel n'est-il pas de conserver sa liberté, sur letrône comme dans les chaînes? Le sage stoïcien trouve en toutes situations l'ataraxie, la paix de l'âme, l'indifférencede l'esprit.
Comme on le voit, épicurisme et stoïcisme ont d'importants points communs, en particulier cetteconception du bonheur envisagé comme liberté spirituelle.Néanmoins, le bonheur stoïcien diffère du bonheur épicurien : le sage épicurien réalise un accord et une harmonieavec un monde matériel et formé d'atomes, alors que le sage stoïcien, maître de soi, accepte l'ordre divin, l'étincelledivine présente dans tout ce qui existe (les stoïciens étaient panthéistes : ils identifiaient Dieu à la nature).« Tu espères que tu seras heureux dès que tu auras obtenu ce que tu désires.
Tu te trompes.
Tu ne seras pas plustôt en possession, que tu auras mêmes inquiétudes, mêmes chagrins, mêmes dégoûts, mêmes craintes, mêmesdésirs.
Le bonheur ne consiste point à acquérir et àjouir, mais à ne pas désirer.
Car il consiste à être libre.
» (Epictète)
VI - La révolution chrétienne
Ces analyses de l'eudémonisme antique, pour admirables qu'elles soient, ne semblent pas adaptées à la vérité denotre univers.
En effet, le christianisme nous a apporté sa vision pessimiste des choses.
Le chrétien, s'il espère quel'au-delà et la Cité de Dieu lui apporteront un bonheur éternel, considère le monde temporel comme celui du malheuret de l'épreuve.
Salut et espérance remplacent l'eudémonisme antique, l'accord profond de l'homme et du monde, del'existant et des choses, de la liberté et de l'ordre divin.
À la belle unité grecque, a succédé le monde déchiré etsouffrant du christianisme.«Le chrétien est une conscience malheureuse, comme dit l'analyse fameuse de Hegel, puisqu'il est consciencedéchirée de son opposition au monde.
Le déchirement qui s'opère entre son moi temporel, empirique, et son moitranscendantal...
fait son malheur : il est isolé dans un monde qu'il tient pour hostile.
» (R.
Polin, op.
cit.)
VII - La doctrine kantienne
La doctrine kantienne est à cet égard particulièrement significative.
La morale de Kant se déploie dans laperspective de l'impératif et de la loi, non point à travers le thème du bonheur, comme dans l'eudémonisme antique.Ce qui est premier, c'est la morale universelle comme principe de l'éthique.
Aucun bonheur temporel ne sera attendudans ce monde de la pratique de la vertu envisagée comme obéissance à l'impératif catégorique.Néanmoins, des postulats de la raison pratique (immortalité de l'âme et existence de Dieu, principalement) peuventêtre admis dans la sphère de la morale.
Il s'agit ici d'objets de foi.
Il est permis d'espérer, si Dieu existe, un bonheurparfait dans un au-delà futur.
Ainsi, la morale est de l'ordre de la loi et le bonheur seulement un objet d'espérance.«La morale n'est donc pas, à proprement parler, la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendreheureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur.
C'est seulement lorsque la religion s'y ajoute,qu'entre en nous l'espérance de participer un jour au bonheur, dans la mesure où nous aurons essayé de n'en êtrepas indignes.
» (Kant, Critique de la raison pratique)
Conclusion.
Le pessimisme moderne
La pensée du xixe siècle, mais aussi la réflexion moderne sont bien souvent pessimistes.
Au xixe siècle,Schopenhauer a souligné que l'ordre des choses engendre mal et souffrance.
Au xxe siècle, Freud a mis en évidencela pression puissante des possibilités de souffrance (Malaise dans la civilisation).
Les philosophies de notre époquesont celles du «bonheur compromis »..
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