Devoir de Philosophie

Fiche de cours en philo : LA VIOLENCE .

Publié le 02/08/2009

Extrait du document

SUJETS DE BACCALAURÉAT - Y a-t-il des guerres justes ? - Le discours peut-il abolir la violence? - La guerre est-elle absurde? - La violence a-t-elle un rôle dans l'histoire? - La liberté peut-elle s'affirmer sans violence? - La violence peut-elle avoir raison ? - L'ordre politique exclut-il la violence? - Est-il juste de combattre la violence par la violence? - Peut-on faire la paix?        

        • Distinguez bien la force de la violence, dont le sens philosophique est généralement profondément opposé. • Le problème essentiel soulevé dans ce chapitre est celui des sources de la violence. Elle relève, en fait, d'une multiplicité de fondements, fort bien dégagés par Hegel (§ 2), Freud (§ 3) et Sartre (§ 4). • Il existe une bonne et une mauvaise violence : la violence est profondément ambiguë (§ 5 et 6). • La guerre n'échappe nullement à cette ambiguïté inhérente à toute violence : elle est parfois simultanément négative et constructive (§ 7).

« courage, en face de tous les enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage?»(Freud, Malaise dans la civilisation)Cette agressivité ne se confond certes pas avec la violence, mais elle semble bien la matrice originelle de laviolence, le terrain prédisposant à toute contrainte morale ou physique. IV - Les causes de la violence c - La rareté (Sartre)La violence ne relève pas seulement de causes naturelles, mais bien aussi de facteurs historiques, qui peuventexacerber une agressivité en quelque sorte consubstantielle à la psyché humaine.

Ainsi, dans la Critique de la raisondialectique, Sartre a-t-il analysé la violence dans la perspective de l'histoire.Tous les besoins de l'homme ne peuvent, en effet, être satisfaits.

Les matières premières, nécessaires à lareproduction de la vie, sont sur notre globe en quantité limitée et insuffisante.

Cette rareté et cette pénurieconstituent une donnée de base de notre existence historique.

Or, même quand cette rareté tend à disparaître ou às'effacer de notre champ historique, elle continue à hanter profondément le coeur de l'homme, angoissé par lemanque millénaire toujours possible.

Cette angoisse, profondément intériorisée en nous-mêmes, est la sourcefondamentale de la violence.

L'Autre est, en puissance tout au moins, celui qui peut me voler mes biens disponibles.Cette hantise gît au plus profond de nous, même chez le riche qui jamais ne souffrira de la pénurie.« Dans la pure réciprocité, l'Autre que moi, c'est aussi le même.

Dans la réciprocité modifiée par la rareté, le mêmenous apparaît comme le contre-homme en tant que ce même homme apparaît comme radicalement Autre (c'est-à-dire porteur pour nous d'une menace de mort).

» (Sartre, Critique de la raison dialectique, Gallimard, 1960) V - Ambiguïté de la violence Ainsi, la violence semble profondément enracinée en nous, sous l'effet d'une multiplicité de facteurs.

C'est unedonnée de fait de notre existence.

Mais quelle est sa valeur? Il semble bien qu'il ne faille pas nécessairement lacondamner, sous peine de préférer les idées abstraites aux réalités.

En vérité, la violence est ambiguë.

Ce qui paraîtcondamnable sans retour, inconditionnellement, c'est la violence nue, gratuite, celle qui donne naissance au mondede la terreur, de la raison du plus fort, à l'écart de toute valeur profonde : ce mouvement démesuré, illimité,bafoue la rationalité et la justice.

Mais toute violence ne se ramène pas à la loi du plus fort.

Ce qui est horshumanité, c'est la violence réduite à elle-même, ce désespoir de l'humain« Réduite à elle-même, la violence est absurdité pure, désespoir de l'humain.

Le légionnaire romain tue Archimède; lemilicien nazi massacre le savant juif, l'artiste non conformiste...

La faiblesse de la violence nue est si évidentequ'elle doute de soi : chaque régime de force cherche, par tous les moyens, au besoin en se mystifiant lui-même, às'autoriser en se référant à une instance qui le dépasse'.

» (G.

Gusdorf, La vertu de force, PUF, 1956) VI - La violence « constructive » Si cette violence-ci est pure négativité, d'autres formes de violence se manifestent, plus positives et plusconstructives.

Ainsi, la violence que décrit Hegel est édificatrice : elle est à l'origine de la conscience et de l'histoirehumaine.

Mais on pourrait également parler, dans la perspective marxiste de la lutte de classes, d'une violencerévolutionnaire, accoucheuse de toute nouvelle société.

La violence représente alors l'effort brutal et l'effet decontrainte inévitable de toute classe sociale désireuse de s'émanciper, de se dégager d'un pouvoir révolu endétruisant des formes politiques figées et mortes. VII - La guerre La guerre, emploi quasi illimité de la force entre deux sociétés dont l'une impose finalement sa loi, est, elle aussi,porteuse de l'ambiguïté de la violence.Les destructions, les souffrances sans mesure qu'elle entraîne, représentent l'aspect évident de cette négativité.Mais les guerres sont également porteuses de création.

Des nations sont nées de la guerre : la nécessité de se fairereconnaître par d'autres nations s'est, en effet, imposée à des groupes historiques tout entiers.

Tel est le cas desÉtats-Unis d'Amérique ou de l'Allemagne de Bismarck, par exemple.La guerre peut également être rendue nécessaire par la défense de certaines valeurs liées à la personne humaine2ou à la société.

Elle peut alors être considérée, sous cet angle, sinon comme «juste», du moins comme justifiable.Solution de désespoir, la guerre reste perçue comme le mal absolu et cependant inhérent aux sociétés humaines,ainsi qu'en témoigne la guerre permanente que l'on constate de nos jours sur tout le globe. Conclusion.

La violence, moyen parfois nécessaire L'étude de la violence conduit essentiellement à distinguer la violence comme négativité et la violence constructiveet fondatrice, véhiculant des valeurs, édifiant des institutions nouvelles.

Il ne faut pas confondre la violence pure et«la violence en tant que moyen, parfois nécessaire, d'une politique rationnelle.» (R.

Aron, Histoire et dialectique dela violence, NRF, 1973) SUJETS DE BACCALAURÉAT - Y a-t-il des guerres justes ?- Le discours peut-il abolir la violence?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles