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Fiche de cours en philo : LA VERITE .

Publié le 11/08/2009

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• Les philosophies, mais aussi les sciences, sont centrées sur l'idée de vérité, terme de toutes leurs recherches. Que désigne-t-elle? Conçue d'abord chez Platon comme absolue (§ 2), elle a progressivement tendu à se relativiser. Ce mouvement est très net chez Kant (§ 7), chez  Nietzsche (§ 9) et dans la théorie contemporaine (Foucault — Cf. notre conclusion).

 • Il ne faut pas confondre la simple validité formelle et logique avec la vérité au sens matériel du terme (§ 1).  • La vérité fut initialement conçue comme absolue, comme participation à l'Idée (Platon, § 2). Consultez à ce sujet la fiche consacrée à l'Idée. Ce dualisme est sans doute contestable (§ 3).  • La doctrine médiévale de l'adaequatio rei et intellectus (adéquation de la chose et de l'esprit) est aussi critiquable (§ 4).  • Étudiez soigneusement la doctrine cartésienne de l'évidence (§ 5), qui marque le moment où apparaît la modernité. Mais le critère cartésien n'est pas toujours suffisant (§ 6).  Le relativisme kantien (§ 7) déplace le pôle de la connaissance vers la forme de l'esprit.  • Enfin, Nietzsche sonne le glas de la vérité idéale (§ 8) et développe une conception où domine le pragmatisme (§ 9).  • La théorie contemporaine de la vérité (Foucault) va dans le sens d'un relativisme absolu. Ne confondez pas relativisme et scepticisme.

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« Le vrai tournant est celui de la philosophie cartésienne.

Avec Descartes, se produit une «subjectivation» de lavérité, devenue la marque même de l'esprit humain.

La vérité cesse d'être relative à l'Être, cette réalité ultime,absolue et stable, (Parménide) ou à l'Idée (Platon), pour être liée désormais à la certitude de l'esprit pensant.La doctrine moderne de la vérité commence ici à se faire jour.

Descartes, en poussant le doute jusqu'au bout,parvient à une certitude inébranlable.

Il répudie comme fausses toutes les opinions admises jusqu'à ce jour.

Il trouvela vérité dans la certitude qui surgit au sein même du doute.

Ainsi, dans le Discours de la Méthode, par exemple,c'est l'idée claire et distincte qui apparaît critère du vrai.

Les idées évidentes se divisent en idées claires (c'est-à-dire manifestes à un esprit attentif) et en idées distinctes (une idée est distincte quand on ne peut la confondreavec une autre idée).

Le critère de la vérité est dans la connaissance claire et distincte.«Le premier (précepte) était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment êtretelles c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mesjugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasionde le mettre en doute.» (Descartes, Discours de la Méthode)Si l'évidence a pris, pour les modernes, une telle importance, c'est parce que, en même temps qu'elle emporte laconviction de l'esprit, elle fait apparaître la raison interne des choses. VI — Mais il n'y a pas d'évidence expérimentale La raison ne retient ainsi, dans sa quête de la vérité, que les idées claires et distinctes.

Mais ce critère ne va pastoujours de soi.

S'il est d'utilisation possible en mathématiques, son rôle semble beaucoup plus douteux dans ledomaine de la connaissance expérimentale.

La certitude cartésienne constitue un moment historique remarquabledans l'élaboration du vrai : le sujet construit sa vérité, puisque la lumière de l'évidence est le seul guide véritable.Mais le critère cartésien n'est pas toujours suffisant.

Il n'est que de considérer la diversité des témoignages vis-à-vis d'un même phénomène, dont l'interprétation entraîne des discussions sans fin. VII — Le relativisme kantien La philosophie transcendantale de Kant va bouleverser tous les modèles classiques de la vérité, en déplaçant le pôledu vrai vers la forme de l'esprit structurant la connaissance.

Qu'est-ce, en effet, que la vérité, dans la perspectivekantienne? Elle est désormais représentée par ce que nous appréhendons des choses à travers les formes a priori denotre sensibilité (espace et temps') et à travers les catégories de l'entendement.

Le vrai n'est rien d'autre que lephénomène structuré par l'espace, le temps et les concepts a priori, comme ceux, par exemple, de causalité, depossibilité ou de nécessité.

Ainsi la vérité est-elle relative, dépendante de la structure a priori et universelle del'esprit humain.

Dans le langage kantien, ce sont les phénomènes qui constituent le champ du vrai.

Mais Kantconserve le noumène, la réalité intelligible, (par exemple, Dieu ou l'âme), comme principe régulateur de laconnaissance.

Le noumène est inconnaissable (puisque toute connaissance est relative au sujet) mais n'est passupprimé dans la doctrine kantienne.

Il sert à montrer que notre connaissance de la réalité reste liée à la formemême de l'esprit humain, et à orienter notre savoir.Nous avons donc affaire ici à un relativisme : Kant considère que nous ne pouvons atteindre une vérité absolue.Néanmoins, il conserve encore la dualité du phénomène et de la chose en soi (intelligible-le noumène). VIII — Nietzsche : la fin de la vérité idéale Nietzsche est le grand fossoyeur de l'idée de vérité en tant que réalité idéale.

Il a tué sans retour la notion d'unevérité absolue.

Le coup de génie de Nietzsche a consisté, en effet, à relier la quête de la vérité idéale à notrebesoin de sécurité ontologique.

Le métaphysicien projette, dans ce vrai idéal et absolu, son désir d'un monde purifiédes souffrances du temps.

Le vrai idéal n'est rien d'autre qu'un remède à l'angoisse existentielle de l'homme, quiforge un monde supposé vrai pour se rassurer et pouvoir ainsi échapper au désenchantement apporté par le mondesensible.

La métaphysique est ainsi reliée à une psychologie qui lui donne sens et l'éclaire. «L'homme cherche la « vérité» : un monde qui ne puisse ni se contredire, ni tromper, ni changer, un monde vrai —un monde où l'on ne souffre pas; or la contradiction, l'illusion, le changement sont cause de la souffrance! Il nedoute pas qu'il existe un monde tel qu'il devrait être; il en voudrait chercher le chemin...

Il est visible que la volontéde trouver le vrai n'est que l'aspiration à un monde du permanent.» (Nietzsche, La volonté de puissance) IX — Le pragmatisme vital de Nietzsche Ainsi Nietzsche a-t-il détruit sans retour l'idée même de vérité idéale, absolue et universelle.

Comment alorscomprendre le problème de la vérité et devant quel tribunal se justifie-t-elle?Les vérités multiples et partielles de notre monde sont essentiellement des expressions de nos exigences vitales.

Carla connaissance n'est pas contemplation, mais action, maintien pratique de l'homme dans l'existence.

Parvenir auvrai, c'est organiser le monde selon certaines catégories utiles à notre volonté de puissance.

Les vérités sont doncdes perspectives superficielles et bénéfiques, des points de vue subjectifs et protecteurs, des illusions' sanslesquelles les êtres vivants ne pourraient vivre.

Ce point de vue est pragmatique : un jugement est vrai quand il estlié à une action qui réussit.«L'essence de la "vérité", c'est cette appréciation : «Je crois que ceci ou cela est ainsi».

Ce qui s'exprime dans cejugement, ce sont des conditions nécessaires à notre conservation et à notre croissance.

Tous nos organes deconnaissance et nos sens ne se développent qu'au service de notre conservation et de notre croissance.». »

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