Fiche de cours en philo : LA PERCEPTION .
Publié le 02/08/2009
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SUJETS DE BACCALAURÉAT — Qu'y a-t-il de vrai dans la sensation? — Ai-je mon corps ou suis-je mon corps? — Expliquez cette pensée d'un philosophe de notre temps : «Le pur sentir n'est pas sentir. Sentir, c'est savoir qu'on sent, et savoir, c'est percevoir.« — Percevoir, est-ce seulement recevoir? — Faut-il mépriser l'apparence? — La perception ne nous permet-elle d'atteindre que des apparences? — Suffit-il de percevoir des objets pour les connaître?
• Il s'agira, dans cette fiche, de passer de la définition classique de la perception comme construction et organisation de sensations (§ 1 et 2) à la définition moderne de la perception comme saisie d'une structure et d'une forme grâce au corps (§ 3, 4, 5). • La perception n'est pas une synthèse de sensations (§ 1). En effet, la distinction classique de la sensation (comme donnée élémentaire des sens) et de la perception (comme fonction psychique plus élaborée) est tout à fait artificielle, car la sensation pure est un mythe (§ 1). • La perception n'est pas non plus un jugement (Descartes, Alain, § 2). C'est le rapport de mon corps avec le monde qui organise le champ perceptif (§ 3). • L'expérience corporelle est à cet égard fondamentale (§ 4). • Avec la Gestalt-théorie (§ 5), nous définirons la perception comme une organisation de formes et de structures, une saisie de bonnes formes.
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IV — L'expérience corporelle
C'est dans mon corps que s'enracine par conséquent la perception.
Car le corps' n'est pas l'inguérissable blessure del'âme dont parlait la philosophie classique (songeons à Platon qui, dans le Phédon, voit dans le corps le tombeau del'âme.
Il contamine l'âme dans la recherche de la vérité et des valeurs.
Le corps est un sépulcre, un tombeau ! Ilfaut détacher et délivrer le principe spirituel de la prison corporelle).
Au contraire, le corps est le moyen de seprojeter dans le monde et d'exister véritablement et authentiquement.
Il n'est pas un tombeau, mais l'ouvertureoriginaire à toute réalité.Ainsi l'expérience corporelle conditionne-t-elle toute perception : je saisis les objets et les identifie grâce à un«schéma corporel », image globale de mon corps où tous mes membres sont enveloppés.
Loin que la perception soitdésincarnée, elle suppose le corps que nourrit perpétuellement le spectacle du monde.
Disons que l'unité du corpsconditionne l'unité de l'objet.
Je perçois les choses grâce à mon corps, fait de la même étoffe que le monde.« Quand je me promène dans mon appartement, les différents aspects sous lesquels il s'offre à moi ne sauraientm'apparaître comme les profils d'une même chose si je ne savais pas que chacun d'eux représente l'appartement vud'ici ou de là, si je n'avais conscience de mon propre mouvement, et de mon corps comme identique à travers lesphases de ce mouvement.
Je peux évidemment survoler en pensée l'appartement, l'imaginer ou en dessiner le plansur le papier, mais même alors, je ne saurais saisir l'unité de l'objet sans la médiation de l'expérience corporelle.»(Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, NRF, 1957)
V — La perception est une organisation de formes
Comment fonctionne la perception dans son commerce avec le monde? Elle découpe des structures utiles au corps,des formes répondant aux tendances vitales.La psychologie de la forme (Gestalt), avec Guillaume, Köhler et Koffka, a en effet souligné l'importance desensembles et des structures dans la perception.
Les principes fondamentaux de la Gestalt-théorie sont les suivants: ce qui est premier dans l'organisation perceptive, ce sont des ensembles structurels, et non des éléments.
Ainsi,dans une mélodie, chaque note ne compte que par la fonction qu'elle exerce dans l'ensemble.
La mélodie ne changepas si on la transpose en respectant la structure de l'ensemble.
Notons que ce que nous percevons, ce sont ausside «bonnes formes», régulières et symétriques.
Enfin, toute forme est perçue sur un fond.«Les faits psychiques sont des formes, c'est-à-dire des unités organiques qui s'individualisent et se limitent dans lechamp spatial et temporel de perception ou de représentation.
Les formes dépendent, dans le cas de la perception,d'un ensemble de facteurs objectifs,...
mais elles sont transposables, c'est-à-dire que certaines de leurs propriétésse conservent dans des changements qui affectent, d'une certaine manière, tous ces facteurs.» (P.
Guillaume, Lapsychologie de la forme, Flammarion, 1959)
Conclusion
Percevoir, c'est en définitive, pour un sujet vivant incarné dans le monde, saisir un ensemble, une organisation etune structure utiles à son corps, découper une bonne forme correspondant aux exigences vitales et existentiellesprofondes.
SUJETS DE BACCALAURÉAT
— Qu'y a-t-il de vrai dans la sensation?— Ai-je mon corps ou suis-je mon corps?— Expliquez cette pensée d'un philosophe de notre temps : «Le pur sentir n'est pas sentir.
Sentir, c'est savoir qu'onsent, et savoir, c'est percevoir.»— Percevoir, est-ce seulement recevoir?— Faut-il mépriser l'apparence?— La perception ne nous permet-elle d'atteindre que des apparences?— Suffit-il de percevoir des objets pour les connaître?.
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