Fiche de cours en philo : LA CONNAISSANCE DU VIVANT .
Publié le 02/08/2009
Extrait du document
«
Il faut affirmer l'irréductibilité de l'organisme à la machine.
Une montre, à la différence d'un être vivant, ne peut ni seconstruire ni se réparer.
Dans le cas de l'organisme, des forces internes sont à l'oeuvre qui assurent la formation desstructures complexes du vivant.
Un philosophe a, contrairement à Descartes, souligné cette irréductibilité : c'estKant.«Dans une montre, un rouage n'en produit pas un autre et encore moins une montre d'autres montres...
Elle neremplace pas d'elle-même les parties dont elle est privée...
Si elle est déréglée, elle ne se répare pas non plus d'elle-même, toutes choses qu'on peut attendre de la nature organisée.
Un être organisé n'est pas seulement unemachine.» (Kant, Critique du jugement)
b - Le projet à l'oeuvre dans le vivant - Téléonomie - Morphogénèse autonome - InvarianceAllons plus loin.
On peut dire avec Jacques Monod que les êtres vivants se distinguent de toutes les autresstructures par leur dessein et leur projet.
Quel est ce projet? Conserver l'intégrité et la totalité de leur structure etla reproduire.
Jacques Monod a baptisé téléonomie cette activité cohérente, orientée et constructive du vivant envue de se conserver et de se reproduire.
Morphogénèse autonome et invariance caractérisent, avec la téléonomie,les êtres vivants.
- La téléonomieEnvisageant la notion d'être vivant, objet doué d'un projet, Jacques Monod écrit dans Le Hasard et la Nécessité :
« Plutôt que de refuser cette notion (ainsi que certains biologistes ont tenté de le faire), il est au contraireindispensable de la reconnaître comme essentielle à la définition même des êtres vivants.
Nous dirons que ceux-ci sedistinguent de toutes les autres structures de tous les systèmes présents dans l'univers par cette propriété quenous appelons la téléonomie.» (J.
Monod, Le Hasard et la Nécessité, Le Seuil)
- Morphogénèse autonomeLes êtres vivants, parce qu'ils sont doués d'un projet, sont des structures autonomes.
Ils s'édifient indépendammentde tout agent extérieur.
Des forces internes assurent la formation des structures vivantes.
Le ciseau du sculpteurdégage les formes d'Aphrodite, mais le corps de la déesse s'épanouit de lui-même.
«La structure d'un être vivant résulte d'un processus (qui) ne doit presque rien à l'action des forces extérieures,mais tout, de la forme générale jusqu'au moindre détail, à des interactions « morphogénétiques» internes à l'objetlui-même.
Structure témoignant donc d'un déterminisme autonome, précis, rigoureux, impliquant une «liberté» quasitotale à l'égard d'agents ou conditions extérieurs, capables certes d'entraver ce développement, mais non de lediriger, non d'imposer à l'objet vivant son organisation.
Par le caractère autonome et spontané des processusmorphogénétiques qui construisent la structure macroscopique des êtres vivants, ceux-ci se distinguent absolumentdes artefacts, aussi bien d'ailleurs que la plupart des objets naturels, dont la morphologie macroscopique résulte enlarge part d'agents externes.
» (J.
Monod, op.
cité)
La reproduction invarianteL'invariance reproductive désigne le fait que les êtres vivants ont le pouvoir de reproduire et transmettrel'information correspondant à leur propre structure.
En d'autres termes, de génération en génération, ils reproduisentle matériel génétique de l'espèce.
c - Bilan de la théorie moderne - La synthèse du mécanisme et du vitalismeLa théorie moderne englobe au fond mécanisme et vitalisme en les dépassant l'un et l'autre.
Elle réalise la synthèsedes deux conceptions.
Certes, elle fait appel aux lois physico-chimiques pour expliquer le vivant, mais elle se réfèreégalement au projet des organismes et à la téléonomie.- Le mécanisme est intégré : ce sont bien les petites machineries de la physico-chimie qui expliquent la complexitécroissante des espèces.
Mais le mécanisme est insuffisant; il est à la fois intégré et dépassé.- Il faut reconnaître la finalité des systèmes vivants, c'est-à-dire l'existence d'un but vers lequel ils tendent :«L'être vivant représente bien l'exécution d'un dessein, mais qu'aucune intelligence n'a conçu.
Il tend vers un but,mais qu'aucune volonté n'a choisi.
Ce but, c'est de préparer un programme identique pour la génération suivante.C'est de se reproduire.» (F.
Jacob, La logique du vivant, Gallimard, 1978)
SUJETS DE BACCALAURÉAT
— Peut-on concilier le déterminisme et la finalité dans la connaissance du vivant?— La connaissance scientifique du vivant exige-t-elle que l'on considère l'organisme comme une machine?— Quelle place la réflexion sur le vivant peut-elle accorder au hasard?— Comment peut-on définir un être vivant?— L'organisme vivant peut-il être comparé à une oeuvre d'art?— Tombe-t-on malade comme une machine tombe en panne?— Peut-on donner un modèle mécanique du vivant?.
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