Fénelon écrit dans la« Lettre à l'Académie » :« Le bon historien n’est d’aucun temps ni d'aucun pays. Quoiqu’il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien. L’historien français doit se rendre neutre entre la France et l’Angleterre.... » Expliquer et discuter cette théorie. Par ce que vous connaissez des historiens du XIXe siècle, vous direz si elle vous semble avoir été appliquée par eux et dans quelle mesure.
Publié le 06/02/2016
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Les historiens du XIXe siècle ont tous, sauf Michelet dans ses dernières œuvres, visé à l’impartialité.
1. Ils ont étudié et peint le passé avec intelligence et sympathie. Récits des temps mérovingiens de Thierry, Moyen âge de Michelet (comparer avec l’attitude de Voltaire dans l'Essai sur les mœurs et l'esprit des nations). Fils et champion de la Révolution, Michelet est sévère pour les principaux chefs. Il n’excuse ni n’atténue les horreurs.
2. On ne peut leur faire le reproche que Fustel de Coulanges faisait aux érudits allemands. Leur patriotisme ne les aveugle pas et les rend au contraire moins indulgents pour ceux qui leur paraissent avoir mal servi le pays. Ils sont même souvent injustes pour nos gloires nationales
«
114
XIXe SIÈCLE
ments.
« Quoiqu'il aime sa patrie...
» Cet amour se traduira
évidemment par un certain accent, une émotion contenue
qui, sans nuire à la vérité, rendra le récit plus attachant.
II.
Les historiens du
XIXe
siècle
ont tous, sauf Michelet
dans ses dernières oeuvres, visé à l'impartialité.
1.
Ils ont étudié et peint le passé avec intelligence et sym-
pathie.
Récits des temps mérovingiens
de Thierry,
Moyen âge
de Michelet (comparer avec l'attitude de Voltaire dans
l'Essai
sur les moeurs et l'esprit des nations).
Fils et champion de la
Révolution, Michelet est sévère pour les principaux chefs.
Il n'excuse ni n'atténue les horreurs.
2.
On ne peut leur faire le reproche que Fustel de Coulanges
faisait aux érudits allemands.
Leur patriotisme ne les aveugle
pas et les rend au contraire moins indulgents pour ceux qui
leur paraissent avoir mal servi le pays.
Ils sont même souvent
injustes pour nos gloires nationales authentiques (Louis XIV
a été maltraité par presque tous nos historiens).
3.
Mais ils ont parfois été aveuglés par l'esprit de parti.
En
France la politique se mêle à tout, et surtout à l'histoire.
Et
cela depuis la Restauration.
On cherche dans le passé des
armes pour ou contre un système.
La plupart de nos histo-
riens sont bien restés les hommes de leur temps et de leur
parti (Mignet et Thiers, libéraux; Michelet, à partir de 1848,
ennemi des prêtres et des rois; Taine, indépendant de toute
politique, mais vivement impressionné et effrayé par la
Commune, etc.).
C'est que l'idéal de Fénelon est bien difficile à réaliser.
L'historien ne peut pas ne pas juger et il ne peut pas ne pas
juger avec ses idées.
Il faut un grand désintéressement pour
s'oublier soi-même, et beaucoup d'esprit critique pour ne voir
dans les textes que ce qu'ils contiennent.
Un esprit prévenu
y trouve toujours ce qu'il désire.
Et cependant Fustel de Cou-
langes a raison : « Le meilleur des historiens est celui qui se
tient le plus près des textes, qui les interprète avec le plus
de justesse, qui n'écrit et même ne pense que d'après eux..
»
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- Le bon historien n'est d'aucun temps ni d'aucun pays: quoiqu'il aime sa patrie il ne la flatte jamais en rien. Fénelon, Lettre à D'Acier. Commentez cette citation.
- FÉNELON : Le bon historien n'est d'aucun temps ni d'aucun pays. Quoiqu'il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien. Commentaire.
- Le bon historien n’est d’aucun temps ni d’aucun pays. Quoiqu’il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien.
- Anatole France a écrit (à propos de Renan) : « C'est généralement une imprudence de croire à la nouveauté des idées et des sentiments. Il y a longtemps que tout a été dit et senti, et nous retrouvons le plus souvent ce que nous croyons découvrir. Pourtant les intelligences de ce temps [du XIXe siècle] ont, ce semble, une faculté nouvelle : celle de comprendre le passé et de remonter aux lointaines origines. » Discuter cette opinion en laissant de côté le « tout a été dit et senti ».