fautil preferer le bonheur a la liberté
Publié le 29/09/2012
Extrait du document
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conditions de la vie pourrait se trouver l'erreur" conclut-il (§121).
Analyse évidemment insupportable pour les scientifiques et la majorité des philosophes.
Le bonheur dominé
par l'illusion ne peut être qu'un bonheur factice, à la merci de la première...
désillusion venue.
D'abord,
qu'entend-on au juste par bonheur ? Kant constate la diversité des réponses à cette question, et en tire l'idée
que la notion de bonheur se présente comme une spéculation mentale, une vue de l'esprit, par rapport à une
insatisfaction présente, et toujours variable : pour l'affamé, le bonheur consiste à manger ; mais sitôt rassasié,
il investira la notion de "bonheur" d'un tout autre contenu.
Aussi, affirme Kant, le bonheur est-il un "idéal de
l'imagination" ; mais, défini comme "état de plaisir durable", le bonheur ne peut s'appuyer sur des images aussi
inconstantes.
Aussi la sagesse commanderait-elle plutôt de chercher des "certitudes fermes et assurées",
autrement dit la vérité, comme nous y engage Descartes.
A courir après ce qui nous apparaît, ici et maintenant,
comme le bonheur, ne risquons-nous pas de découvrir, dans quelques années, que nous nous sommes
fourvoyés, et que non seulement les objets poursuivis ne nous rendent pas heureux, mais encore que nous ne
pouvons les atteindre ? Ne faut-il pas plutôt, d'abord, observer le monde lucidement, et rendre notre pensée
adéquate aux choses, c'est-à-dire nous consacrer d'abord à la vérité ? Les stoïciens nous engagent ainsi à
renoncer, une fois pour toutes, à cette illusion d'un bonheur à poursuivre "hors de nous" : ils nous invitent à
nous retrancher dans la "citadelle intérieure", d'où nous acquiescerons adéquatement à tout ce qui nous arrive
- y compris les malheurs et les accidents.
L'ataraxie est à ce prix : cette absence de trouble, cette sérénité (qui a
bien, tout de même, un vague parfum de bonheur), nous est donnée par surcroît à la soumission au réel.
En troisième partie, le sujet permettait une authentique synthèse.
Parce que le monde des Idées, chez Platon,
est éternel et invariant, il garantit la pérennité du sentiment de joie que le philosophe ressent lorsqu'il atteint la
vérité - aussi voir le monde des Idées, monde parfait et d'une parfaite beauté (voir le Banquet) permet-il du
même coup d'accéder au Vrai, au Beau et au Bien : pas de contradiction fondamentale, chez Platon, entre
bonheur et vérité.
Même conclusion, avec des arguments différents, chez Aristote (Ethique à Nicomaque) : en
tant que Souverain Bien, le bonheur est naturellement poursuivi par les humains - et il prend ainsi le pas sur.
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